ALL NIGHT - PLK

X - AIMER

Chapitre 47

Mercredi 13 juillet 2017

C'est équipée d'une paire de palmes, d'un masque et d'un tuba que j'observe attentivement le monde sous-marin de Coti-Chiavari. Comment ne pas être émerveillée par toutes ces couleurs ? C'est à l'aide d'une annexe que Mathieu et moi avons pris la mer. Une après-midi rien que tous les deux, coupés du monde. Le rêve, non ? La crique où nous sommes se trouve à quelques minutes seulement de la villa. Une petite plage à l'abri des regards, accessible uniquement par la mer. Un lieu discret, quasi inabordable pour les touristes.

Je nage doucement afin de me rapprocher des rochers. Les fonds qui m'entourent me coupent le souffle. Des poissons aux couleurs vives, des anémones, des étoiles de mer, il y en a pour tous les goûts ! Je tourne légèrement la tête et Mathieu me fait signe de regarder un peu plus loin. Un banc de poissons se fait remarquer. On observe la scène, fascinés, avant de remonter à la surface.

- T'as vu ça ? Il devait y en avoir une cinquantaine ! lancé-je, abasourdie.
- Ouais, c'était vraiment impressionnant !
- Malheureusement, la luminosité commence à baisser...
- On rejoint la plage ?

J'acquiesce d'un mouvement de tête et rajuste mon masque pour nager jusqu'au rivage. Arrivée sur le sable, je m'empresse d'enlever mon équipement.

- Dommage, t'étais plutôt sexy avec tes palmes.

Sa réplique me fait lever les yeux au ciel, amusée. Je me contente de remettre les accessoires dans l'annexe, et me pose sur ma serviette de plage, heureuse.

-  Tu veux boire un truc ? me propose Mathieu.
- Je vois que monsieur pense à tout.
- Je t'avais promis une après-midi de rêve, non ?
- L'objectif est atteint.

Il sourit satisfait et me tend une petite bouteille de jus de fruits. Je le remercie lorsqu'il vient s'assoir à côté de moi.

- Ça fait du bien de se retrouver rien que tous les deux.
- Oui, je pourrais rester là des jours.
- Des jours ? Carrément ? sourit-il.
- Toi, moi, une serviette, du jus de fruits, on peut tenir quelques jours, tu crois pas ?
- Perso, ça me va.
- Je te remercierai jamais assez pour ces vacances. Elles sont incroyables.
- C'est vrai qu'elles sont pas mal. D'ailleurs en parlant de ça, j'ai quelque chose pour toi.
- Pour moi ? m'étonné-je.

Mathieu se redresse afin d'aller trifouiller dans sa sacoche. Il sort de cette dernière une petite boîte en velours noire. Je l'observe me la tendre, surprise.

- Qu... Quoi ? Mais qu'est-ce que c'est ? bafouillé-je.
- Ton cadeau d'anniversaire.
- Tu plaisantes ?
- J'attendais qu'on soit que tous les deux pour te l'offrir.
- Mais... c'est beaucoup trop.
- Tu sais même pas ce que c'est, s'amuse-t-il. Vas-y, ouvre-la.

Je m'exécute, nerveuse, quand je découvre une magnifique paire de boucles d'oreilles. Une pierre d'émeraude se fait remarquer sur chaque boucle. La petite étiquette indique de l'or blanc. Je reste sans voix.

- Elles te plaisent ?

Mes yeux se remplissent de larmes, touchée.

- Mathieu c'est beaucoup trop, il fallait pas.
- Tu aimes ? répète-t-il, inquiet.
- Oui, elles sont sublimes !

Je viens embrasser ses lèvres pour le remercier.

- Merci, merci du fond du cœur ! dis-je, sincère.
- Je les ai choisies avec ma grand-mère.
- Vous avez très bon goût mais ça me gêne. Les vacances, les boucles d'oreilles. Je suis pourrie gâtée.
- On a dix-huit ans qu'une fois, tu sais ?
- C'est pas une raison pour être aussi adorable.
- Je sais.

Son sourire narquois me fait sourire à mon tour. Je pose la boîte sur le côté et l'embrasse de nouveau. Je mets une telle pression dans mon bisou qu'il perd l'équilibre, j'en profite pour le pousser à s'allonger sur sa serviette.

- Arrête, ça pourrait me donner des idées, me taquine-t-il.
- Ah oui ? Lesquelles ? demandé-je, en me rapprochant dangereusement de son visage.
- Des trucs pas très sages.
- Alors, qu'est-ce qu'on attend ?

Le sourire qu'il arbore en dit long sur son étonnement.

- Quoi ? Après tout, on est dans une crique perdue, il y a aucun bateau à l'horizon... Ça se tente, non ?
- Ici ? Sur le sable ?
- C'est pas toi qui voulais que mes dix-huit ans soient mémorables ?

Il n'en faut pas plus pour convaincre mon petit ami. Nos lèvres entrent en collision. Un baiser torride s'installe. Je sens sa partie se durcir contre moi. J'hésite un instant, puis descends le long de son torse pour venir à hauteur de son maillot de bain. Mathieu m'observe perplexe et même si je n'ai jamais pratiqué ce genre de chose, je me lance.

- Putain...

Je relève la tête, paniquée, quand il se met à sourire.

- Non, continue, bébé. C'est nickel.

Soulagée, je reprends les va-et-vient avec ma bouche, déterminée à lui faire ressentir ce qu'il me fait ressentir. Après quelques secondes intenses, je me redresse.

- T'arrête pas.
- Pourquoi ? T'es pressé ?

Je l'observe, satisfaite. Il comprend alors que je fais référence à toutes les fois où il n'est pas allé jusqu'au bout avec moi, préférant faire durer le plaisir.

- Bien joué, avoue-t-il.

Il me tire vers lui et me fait basculer de façon à prendre le dessus sur moi. Il jette un coup d'œil autour de nous avant de retirer son maillot de bain ainsi que mon bas.

- Mets tes jambes sur mes épaules.
- Sur tes épaules ? répété-je, confuse.
- Fais-moi confiance.

Je lui obéis et il se met rapidement en position. Une fois en moi, il commence les va-et-vient et là, c'est à peine si j'arrive à comprendre ce qu'il se passe. La sensation qu'il me procure est indescriptible. Je gémis de plaisir, ce qui l'encourage à continuer sans relâche. Ses mains serrent mes cuisses avec force, mais pour rien au monde je ne lui ordonnerais d'arrêter. Les minutes passent, je suis sur un vrai petit nuage. Mathieu se retire et vient embrasser mes lèvres. Je réponds à son baiser avec passion. Nos regards ne se lâchent plus. Je glisse ma main dans ses cheveux et le fixe en prenant la parole :

- Je t'aime.

Un sourire sincère se dessine sur son visage. Sa bouche descend dans mon cou, puis sur mes seins avant de venir nicher sa tête entre mes jambes. Je n'ai pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit, qu'une sensation divine m'empêche de penser à ces deux mots que je viens de prononcer.