IX - AVEC MOI

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Chapitre 38

Samedi 24 juin 2017

Mon réveil affiche vingt et une heures cinquante-sept. Je m'assois sur mon lit pour y enfiler mes sandales à talons et me relève dans la foulée, face au miroir de ma chambre. Je m'observe attentivement et vous savez quoi ? Je me trouve jolie.

J'ai passé une bonne partie de l'après-midi à chercher la tenue idéale. Ce n'était pas une mince affaire... Après un nombre incalculable d'essayages, de grimaces et de soupirs, je suis tombée sur une pièce qui m'a immédiatement tapé dans l'œil. Une robe en satin. Elle portait encore son étiquette, à croire que j'avais délibérément oublié son existence. Sa couleur rouge vif a le don de faire ressortir mon teint, quant à son décolleté, il est sexy mais pas vulgaire.

Habituellement, j'aurais sans doute opté pour une robe pastel, sans chichi, mais ce soir, je voulais faire mieux. Cela avait-il un lien avec Alix ? Oui et non... Je le faisais avant tout pour moi et pour plaire à Mathieu, mais l'idée qu'elle me voie apprêtée n'est pas pour me déplaire.

Je traverse l'appartement pour rejoindre la cuisine. Je me sers un verre d'eau et en profite pour faire le point sur mes affaires. Mon sac, mon téléphone, mes clés, mon rouge à lèvres, tout est là. Alors que je range mon verre dans le lave-vaisselle, une personne toque à la porte. Je relève la tête, perplexe, et m'empresse d'aller ouvrir. Mathieu me fait face. Il porte un jean, un t-shirt et une veste légère de couleur noire. Sans oublier son habituelle chaîne en argent. Ce dernier me reluque de façon inattendue, ce qui me pousse à sourire, amusée.

- C'est quoi ce regard de gros charo ?
- Quoi ? Ça ? C'est mon regard naturel ! rétorque mon petit ami, d'un ton léger.
- Avise-toi de regarder une fille comme ça et je t'étouffe, Pruski !

Mon sourire s'élargit quand il vient embrasser mes lèvres. Je réponds à son bisou et me décale légèrement afin de le faire entrer dans l'appartement.

- Comment as-tu réussi à monter ? La porte était ouverte ?
- Non, mais un gamin m'a reconnu alors il m'a filé le code.
- Sérieux ?
- Ouais. Je pourrai monter en douce maintenant.
- Pour ça, il faut être sage.
- Et ? Je suis irréprochable !
- Mouais.

L'expression de mon visage en dit long, ce qui l'incite à poursuivre :

- D'ailleurs je tiens à m'excuser pour hier soir, j'aurais dû t'en parler. J'ai été con.
- Excuses acceptées.

Je l'embrasse en guise de réconciliation. Je n'ai pas envie de m'attarder sur le sujet.

- Ta mère travaille ce soir ?
- Oui, elle est de garde.
- Et Noé ?
- Il dort chez un copain.
- Interessant...

Je lève les yeux au ciel quand il se rapproche dangereusement de moi.

- Tu sais que t'es vraiment belle là ?
- Et ?
- On pourrait rester ici ?

Mon sourire s'élargit de plus belle. Décidément, il ne perd pas le nord, celui-là.

- Il en est hors de question.
- T'es sûre ?

Mathieu me dévore du regard et je dois reconnaître que c'est très déstabilisant. L'une de ses mains descend le long de mon dos pour venir se nicher sous ma robe. Je sens ses doigts agripper mes fesses quand sa bouche vient frôler la mienne. Je cède. Un baiser torride débute mais je reviens rapidement à la raison.

- Mathieu, râlé-je entre deux baisers.
- J'arrête ?

Je ne réponds pas. Sa bouche descend dans mon cou, je me laisse faire, envoûtée. Je suis à deux doigts de perdre le contrôle définitivement, mais l'infime partie de moi encore cohérente arrive à reprendre le dessus.

- C'est pas l'envie qui manque mais... Tu n'échapperas pas à cette soirée.

Je recule de deux pas et remets à ma robe en place. Mathieu me sourit, son regard en dit long. Il sait l'effet qu'il a sur moi et visiblement ça lui plaît.

- OK mais soir, je te lâche pas d'une semelle.
- Ah oui ? souris-je.
- Avec une beauté pareille ? Je prends pas le risque.

Ses mots me font rougir. Il vient embrasser mon front avant de se diriger vers la sortie. Je récupère mon sac sur le comptoir de la cuisine ainsi qu'une veste sur le porte-manteau de l'entrée et ferme à double tour derrière moi.

Le trajet se déroule dans une ambiance agréable. On se taquine comme des enfants et j'adore ça ! La ville traversée, on arrive dans un quartier résidentiel plutôt coté. Le long de l'allée, une trentaine de voitures sont garées un peu partout. Mathieu réussit à trouver une place à quelques mètres de la maison. Je commence à stresser. Et si cette fête n'était pas une bonne idée ? Il est un peu tard pour se poser ce genre de questions, Sybille, tu ne crois pas ?

La voiture verrouillée, nous longeons le trottoir jusqu'au portail. Une dizaine de personnes se trouvent dans la cour extérieure. Mathieu salue deux d'entre elles et continue son chemin jusqu'au sas d'entrée. Il ne lâche pas ma main et je me contente de rester collée de lui. La musique se fait entendre, la maison est bondée de monde, à croire que la villa n'est autre qu'une boîte de nuit. On se faufile à travers la foule pour rejoindre le groupe. Le Panama est au complet. Léa s'empresse de me saluer, surexcitée !

- Finalement, tu es là, sourit Léa.
- Quoi ? C'est pas ce que tu voulais ? crache Mathieu, d'un ton sec.

J'observe la scène, mal à l'aise. Il ne lâche pas ma main et m'entraîne avec lui vers les garçons. Léa se contente de lever les yeux au ciel, agacée. Décidément cette soirée commence bien.

- Commencez pas, vous deux, intervient Adrien. On est là pour faire la fête ou pour s'embrouiller ?

Les deux ignorent sa réplique et Ormaz nous tend deux verres de ponch. On le remercie. J'observe attentivement la pièce. La plupart des gens dansent au rythme de la musique tandis que d'autres sirotent leur verre d'alcool en discutant. Malgré ça, une personne retient mon attention. Elle est grande, jolie, sûre d'elle, je parle bien évidemment d'Alix.

ALL NIGHT - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant