Chapitre 6.2

2.6K 214 254
                                    

⚠️ 1ère scène difficile à lire.

Il y aura 3 scènes +- difficiles dans toute l'histoire.

_____

J'entre dans la salle d'eau et balance ma serviette et mes vêtements par-dessus la cloison d'une cabine. Il n'y a qu'un détenu avec moi, qui termine sa propre toilette. Je me revois à la piscine en train de me rincer après avoir fait mes longueurs. Si l'on omet la propreté et les cabines sans portes, le coin des douches serait identique. 

À défaut de porte, pourquoi ne pas mettre un simple rideau ? Ces cloisons sont bien trop courtes pour avoir une réelle intimité. Serait-il possible d'en parler à mon responsable de quartier ? Les autres me tourneraient sans doute en dérision pour cette simple pensée.

J'entre dans l'une des cabines et appuie sur pressoir de la douche. À l'instant où l'eau tiède ruisselle sur mon corps, je frissonne de bien-être. Le bien-être... Cette sensation si rare, en prison. Savourons le peu de temps qu'il reste avant que le froid ne gagne les tuyaux.

Je fais mousser le savon sur ma peau et profite de ce moment dans la brume pour me relaxer. La chaleur de l'eau décontracte les muscles de mes jambes, encore tendus après le footing. Mes paupières se ferment, un long soupir s'échappe d'entre mes lèvres. J'aurais pu rester des heures comme ça (s'il y avait eu un fichu rideau). J'ai toujours été du genre pudique et le temps n'a pas arrangé les choses – mon ex non plus, d'ailleurs. De plus, prendre une douche brève à la piscine est bien moins gênant que de se laver tous les jours en se faisant épier de tous les côtés.

Je me reconcentre sur la caresse de l'eau, le parfum agréable du savon, les bulles qui chatouillent mes pieds...

— Salut, Pasquier.

Je me retourne dans un sursaut.

— D-Davis ?

Une serviette autour de la taille, il entre dans ma cabine, me tire par le bras jusqu'aux douches communes et me projette contre le mur carrelé.

— Je vais t'apprendre certaines choses.

Il allume l'eau au-dessus de moi et s'écarte. Un torrent glacé me tombe dessus. Je me raidis instantanément, gelé jusqu'aux os. À peine remis du choc, Davis me déplace sur le côté.

— Ici, c'est le seul endroit où y'a pas de gardiens pour te sortir de la merde.

Il défait sa serviette et se retrouve nu comme un ver devant moi. Je me sens mal, tout à coup. Très mal. Mon estomac se tord. Lorsque son corps se rapproche du mien, une scène ignoble se dessine dans ma tête. Mon cœur s'emballe. Je le repousse à deux mains, mais il cloue mes avant-bras de chaque côté de ma tête.

— Davis !

— Ensuite...

Il me retourne face contre le mur et me bloque les poignets dans le dos. L'horreur m'envahit. Je suis en plein cauchemar... Mes jambes se mettent à flageller. Quand je sens son sexe se faufiler entre mes fesses, je me liquéfie sur place.

— Arrête !

— C'est dans les douches que les petits connards dans ton genre sont remis à leur place. L'avantage, c'est que ton corps est plus agréable à utiliser que celui des autres.

— Mon corps, c'est celui d'un homme, pas celui d'une femme !

— Après cinq ans en enfer à rien toucher, un trou devient un trou.

— Et enculer un mec ne fait pas de toi un gay ? m'écrié-je, révolté.

— Y'a que les passifs comme toi qui sont des pédés, pas les dominants. Les dominants, ce sont de vrais hommes.

De roses et d'acier (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant