De roses et d'acier (MxM)

Chapitre 18.4

Je me remets debout et patiente quelques instants pour laisser retomber les émotions dans une profonde expiration.

— Bébé, tu m'aimes ?

Je lève les yeux vers lui. Il paraît soucieux, presque triste. J'ai parfois l'impression d'être sa kryptonite. Ou d'avoir affaire à un chiot. Un loup sanguinaire et un chiot à la fois. Dieu, ayez pitié de moi... Je frotte mon nez contre le sien et glisse mes mains dans sa nuque.

— Oui, je t'aime.

— J'ai peur de ne pas réussir à te rendre heureux...

Je porte mes mains à son visage.

— Tu as coloré ma vie en plein orage, Rafael Martinez. Il n'y a qu'un cinglé comme toi pour combler un fou comme moi.

Un sourire bombe ses joues piquantes. Je le capture du bout des lèvres.

— J'aurais bien pris une douche, plaisanté-je.

— Dans notre appartement, on aura une grande baignoire pour deux et on restera des heures au milieu des bulles.

— Et sur le rebord, on aura un plateau de muffins à la myrtille.

— Que j'aurai fait ?

— Evidemment, quelle question !

— Des muffins et quoi d'autre pour monsieur ?

— Milkshake au chocolat et à la banane.

— Noté.

— Et des croissants. Tu sais faire les croissants ?

— Non.

— Je m'en doutais, fais-je en levant les yeux au ciel pour le provoquer.

— Mais je vais apprendre ! Eh, oh !

Il me pince le menton entre deux doigts et me fixe avec de gros yeux.

— Je vais apprendre. Toute la cuisine française, s'il le faut.

— Intéressant. Si je suis satisfait, je te montrerai mes talents en matière de massages.

Je palpe sa nuque et ses trapèzes avec mes doigts. Ses yeux se ferment et il laisse échapper un long gémissement d'extase.

— Tu seras satisfait, mon amour, vraiment, mmh, très satisfait...

Je ricane et lui masse cette fois le crâne en insistant avec mes ongles. Est-ce qu'un loup peut ronronner ? Le mien le peut, apparemment. Le voir en transe dans ce plaisir me donne envie de le dévorer tout cru... Je lui pince la peau du cou entre les dents et remonte à son oreille pour la mordiller.

— Tu as encore tellement de choses à découvrir, mon chéri...

— Tu seras mon prof particulier, soupire-t-il en enfouissant son visage dans mon cou. Mon prof sexuel.

Je m'écarte, chatouilleux. Cette foule d'émotions extrêmes, en si peu de temps, engendre un conflit en moi. Je prends ses mains entre les miennes.

— Combien de temps ils t'ont ajouté ?

— Encore quatre ans.

Quatre ans...

— Je suis désolé, mon amour... vraiment désolé.

— Eh, chut.

Il m'attire dans ses bras et je le serre fort contre moi, lourd de remords.

— Je ne regrette rien, tu m'entends ? Rien.

Je hoche la tête dans son cou, dépité. J'ai pu aider tant d'hommes à sortir plus tôt, mais j'ai fait rallonger la peine du seul dont je suis amoureux.