Chapitre 20.3

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Nouvelles doses de 🫦...

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PDV Léo


À 20h, nous rejoignons le dortoir côte à côte, sans plus cacher notre proximité aux autres.

— Détenus, séparez-vous !

A l'exception des gardiens... Je m'écarte en bougonnant. Ramos, Andres et Da Silva discutent entre leurs lits. J'aurais aimé être leur voisin, tout aurait été plus facile si j'avais été proche de mon homme.

— Va à ton lit, me lance Rafael.

Son autorité me surprend, mais j'en déduis qu'une conversation houleuse va avoir lieu. J'acquiesce et repars dans l'allée, en ralentissant l'allure pour capter quelques mots.

— Le savoir ou pas, t'es le mec le plus lourd que je connaisse ! vocifère Rafael. Il avait l'air d'aimer ça ? Filho da puta !

Quelques « aïe » retentissent. Je souris dans ma barbe. Ramos va en prendre pour son grade.

De nombreux détenus sont partis regarder un film choisi par le personnel dans la salle de projection. Ceux qui sont restés dans le dortoir se distraient avec des jeux tandis que certains occupants des lits du bas tirent leurs rideaux de linge pour conserver un semblant d'intimité.

Je les imite et coince les deux couvertures que l'on m'a offertes pour mes services dans les lattes du lit du haut, puis retire mes chaussures, ma veste et mon t-shirt avant de m'allonger, la tête dans l'oreiller et un petit sourire béat aux lèvres. Je frétille d'impatience en pensant à notre première nuit d'amour...

— Ca va, Frenchie, la belle vie ?

Je sursaute. Tucker... Mon agression me revient en mémoire comme un poing dans la figure. Que fait-il dans mon dortoir ? Sans même le réaliser, je me retrouve en apnée, une enclume sur la poitrine. Je ne veux pas l'affronter !

— Tu devrais être dans le dortoir B.

Ma gorge est si nouée que ma voix est à peine audible. Je simule une toux légère.

— Dieu sait combien j'aurais voulu y retourner, maugréé-t-il. Mais apparemment, ce salopard de Miller a trouvé que me renvoyer à côté de toi était une meilleure idée. Crois pas que ça m'enchante, je peux plus te voir en peinture.

Miller, évidemment... Il a dû s'arranger avec un responsable de dortoir pour continuer à me tourmenter à distance.

— Deux mois de trou à cause de toi, reprend-il. Tu sais ce que c'est de se retrouver pendant deux mois dans 5m², sans fenêtre et sans voir un autre être humain ?

Ma respiration s'est coupée sans même que je ne le réalise. Je me redresse lentement en position assise, souffle un coup pour calmer mes tremblements et fais au mieux pour reprendre contenance.

— Si tu ne veux pas rallonger ton séjour, Tucker, je te recommande de garder tes distances.

— Ouais, à c'qui paraît, t'as Hamilton à ta botte ?

Je déglutis en l'entendant se lever.

— Tu crois qu'il protègera aussi Martinez ?

Mes yeux s'écarquillent. Je pousse le rideau et me lève d'un seul coup. Il fait un pas vers moi.

— Te crois pas intouchable, Pasquier.

— Et toi, sache qu'Hamilton n'est pas le seul que j'ai dans la poche.

De roses et d'acier (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant