Chapitre 14

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PDV Léo

J'ai pu joindre Steven pour le mettre en lien avec lui afin qu'ils échangent au sujet de son passif, de ses souhaits et surtout, du contenu de son compte en banque. Mon collègue avait l'air enthousiaste à l'idée d'avoir ce type de client, la routine est devenue un enfer pour lui. Pour autant, j'aimerais éviter que Rafael apprenne que l'avocat en charge du dossier de son ami s'avère être le fils Williams.

Quoiqu'il en soit, cette affaire fait notre bonheur à tous les trois. Grâce à ses relations haut placées, Steven fera passer Ramos en priorité et la réponse sera rapide. C'est bien la première fois que je souhaite qu'un criminel soit libéré plus vite...

Lorsque je quitte Ramos pour rejoindre Rafael dehors...

— Pasquier !

Les poils de mes bras se hérissent. Miller, encore... Pourquoi est-il sans arrêt sur mon dos ? Je me retourne vers lui, le ventre noué, mais le menton haut. Je dois garder la tête froide, ne montrer aucun signe de faiblesse.

— Tu vas tous te les taper ? persifle-t-il.

Dès qu'il s'approche de moi, mon esprit s'engourdit et ma déglutition devient difficile. J'ai l'impression de sentir à nouveau la ceinture s'enserrer autour de mon cou.

— Davis a raison. Tu te plains beaucoup mais, par derrière, tu en redemandes.

Aucun signe de faiblesse...

— Je ne vois pas de quoi vous parlez.

— Je t'ai vu avec Ramos. Fais pas l'innocent, salope.

— Pour quelqu'un qui me prenait pour son souffre-douleur ce matin encore, vous semblez très attaché à moi, surveillant Miller. Vous courriez aussi derrière votre harceleur, lorsqu'il ne vous tourmentait pas ?

Il m'attrape par le col et me plaque contre le mur.

— Tu joues avec le feu, Pasquier. T'as pas peur de te brûler ?

— Je ne ressortirai pas de cet endroit indemne, quoiqu'il arrive. Je me fiche de savoir qui infligera la brûlure.

— Ça avait l'air de compter, pourtant, quand tu t'es enfui de mon bureau comme un froussard.

L'anxiété monte, la rage avec. Mais mon expérience professionnelle me permet de conserver mon calme. Je ne lui offrirai pas la satisfaction de me voir faiblir. De plus, il n'osera jamais s'en prendre à moi. Pas avec la menace de se faire virer et salir dans les médias.

Il me chuchote à l'oreille :

— Si j'envoie des gardiens enfermer Martinez, là, maintenant, tu crois qu'il aura le temps de transmettre les photos ? Tu crois que je me serai pas occupé de toi avant que Ramos sache où se trouve son pote ?

Il bluffe...

Mon rythme cardiaque s'accélère. Luttant contre mes émotions, je rapproche mon visage à quelques centimètres du sien et lui souffle avec toute l'impudence du monde :

— Dans mon boulot, j'en ai vu des pires que vous. La douleur et la peur ne représentent rien pour moi. À moins de me trancher la gorge, vous ne me briserez pas.

Son expression se déforme sous l'irritation.

— Miller, on nous attend chez Hamilton pour le rapport, maintenant ! s'exclame une gardienne.

Les lèvres froissées par la haine, Miller finit par me relâcher et lui emboîte le pas. Une fois hors de vision, je prends appui sur un genou et presse une main sur ma poitrine pour me calmer. Inspire, expire... Cette journée continue à mettre mes nerfs à rude épreuve.

De roses et d'acier (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant