Chapitre 12

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J'ai décidé de suivre Léo. Le laisser dépérir sans rien faire n'est pas envisageable. Ça fait déjà trente minutes que je patiente près de chez Miller, adossé à un mur. En échange d'un paiement, un gardien m'a autorisé à sauter le repas de midi.

Les éclats de voix qui résonnent depuis le bureau depuis dix minutes ne m'inspirent pas. Léo a-t-il poursuivi sa mission en tant qu'informateur ? Auquel cas, pourquoi lui crier dessus ? Trente secondes après, la porte finit par s'ouvrir brutalement. Ce que je vois me laisse bouche bée : Léo sort de la pièce dans la précipitation, débraillé, décoiffé et dans tous ses états. Miller lui hurle dessus.

— C'est ça, tire-toi !

Il s'enferme à nouveau dans son bureau. Je quitte aussitôt ma planque pour m'élancer derrière Léo et me fige en bas des escaliers en le trouvant assis sur une marche, le visage enfoui entre ses bras.

— Léo ?

Il relève la tête vers moi et dévoile ses yeux rouges et ses joues inondées de larmes.

— R-Rafael ?! Pourquoi tu es ici ? Tu ne devrais pas être là !

Dès que je m'approche de lui, il s'écarte pour aller se caler entre une marche et le mur avec un air fuyant. Je m'agenouille devant lui et pince son menton entre mes doigts pour l'obliger à se montrer, mais il se dégage d'un mouvement bref.

— Va-t'en !

— Certainement pas.

Lorsque je découvre la marque fraîche d'étranglement autour de son cou, les hématomes pourpres sur ses pommettes, ainsi que sa lèvre fendue, l'évidence me saute au visage. Comment n'ai-je pas pu y penser plus tôt...

— Laisse-moi seul.

Je dois connaître les raisons.

— Pourquoi ? Dis-moi pourquoi il te fait ça ?

— Je ne dirai rien.

La tension monte. Je prends une profonde inspiration et réprime les pulsions de violence qui engendreraient une discussion mouvementée avec Miller.

— Léo, je dois savoir pour te...

— Pour me protéger ? s'écrie-t-il d'une voix aussi forte que chevrotante. Me protéger durant le temps qu'il te reste et ensuite, me laisser affronter les cinq ans tout seul ? Endurer ce que les autres me réservent après ta sortie ?

— C'est pour ça... c'est pour ça que tu t'es éloigné...

Ses lèvres se mettent à trembler. Au bord des larmes, il me pousse plusieurs fois pour me chasser.

— Je refuse ! Tu m'entends ? Je refuse ! Laisse-moi gérer ma vie comme je l'entends ! Oublie-moi !

— Ta vie, à ce rythme, elle est foutue d'ici un an.

Ces mots, crus par leur réalité, l'achèvent. Il tente de me gifler, mais je saisis son poignet au vol et le fixe droit dans les yeux. Ma main remonte jusque dans la sienne et j'entremêle nos doigts.

— Léo, je ne les laisserai pas te détruire.

Je l'attire entre mes bras, enfouis son visage dans mon cou et l'étreins fort contre moi.

— Je ne te laisserai pas partir. Jamais...

Il éclate en sanglots contre moi. L'entendre pleurer me déchire le cœur... Cela faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti cette douleur... Je pose le menton sur le haut de son crâne et caresse son dos. Quel que soit le prix, je ne l'abandonnerai pas.

De roses et d'acier (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant