Chapitre 19.1

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PDV Léo


Comme prévu, ma cellule a été fouillée, et moi aussi. On m'a cloué face contre le mur, jambes écartées et mains derrière la tête pour me palper, puis je suis resté cloîtré sur mon lit. 

Tel que Rafael l'avait prédit, le directeur est ensuite arrivé dans un état de loque. Un bref entretien dans son bureau pour m'interroger devant son verre d'aspirine, un second avec un policier plus suspect que les détenus eux-mêmes, et nous avons été trois jours confinés dans nos cellules, repas inclus. En somme, la procédure normale. Je pense que je n'ai jamais autant apprécié la solitude que depuis qu'Hendrix n'est plus là. En revanche, les douches me manquent.

A mon grand bonheur, ce matin, les portes s'ouvrent enfin. Les sanitaires de notre bâtiment étant bouclées pour quelques jours, nous sommes envoyés, étage par étage, dans celles des autres secteurs.

Lorsque nous arrivons, la file d'attente fait déjà plus de dix mètres de long. Je soupire, ma serviette entre les mains. Mieux vaut prendre son mal en patience.

— Pasquier, c'est toi ?

Je me retourne sur un long visage osseux et des yeux pétillants.

— Oui ?

— Pasquier l'avocat ?

Et c'est parti...

— Moui.

— Je l'savais. Eh ! J'ai d'la mémoire, hein ! hurle-t-il à des collègues derrière lui.

Je m'accoude au mur avec une moue désabusée. Comment ont-ils fait pour apprendre aussi vite qui j'étais ? Impossible que les complices de Rafael aient transmis l'info, pas déjà et après le meurtre d'Hendrix. Prions pour que mon orientation reste secrète, même si je ne me fais pas trop d'idées là-dessus... mon profil complet sera bientôt dressé et l'information finira tôt ou tard par tomber. Je ne veux même pas imaginer ce qui m'arrivera quand...

— J'voudrais bien demander ma conditionnelle. J'suis éligible depuis cette année, mais j'suis pas une lumière pour ces trucs de lois et tout ça... Tu voudrais pas m'filer un coup de main, dis ?

— Ton paiement ?

— Ah, oui, bien sûr, tu veux quoi ?

— Cheetos et cookies. Un paquet de chaque par semaine jusqu'au procès.

— Quels cookies ?

— Chocolat.

— Y'en a plus, en ce moment.

Je ronchonne.

— Laisse tomber, je te ferai une liste. Ton nom ?

— Riggs. Eh, merci c'est cool, hein !

Il me tapote l'épaule et j'avance d'une place pour suivre la file.

— T'es de Glenwoad on m'a dit.

— Glen-wood.

Je secoue la tête. Vu son profil, je vais peut-être allonger le contenu de ma liste d'envies, finalement. Mieux qu'Amazon. Des voix retentissent de l'arrière. Un gang nous bouscule pour nous voler nos places. Celui de Rafael. Je les laisse passer en me plaquant contre le mur et garde la tête basse.

— Hey, bonita ! (ma jolie)

Mon estomac se tord. David. Cet enfoiré qui voulait m'obliger à le sucer. Après Davis, David. Toutes les raclures de bidets portent manifestement le même genre de noms. Il s'arrête pour se coller à moi et me chatouille sous le menton du bout de l'index.

De roses et d'acier (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant