PDV Léo
Trois semaines d'hospitalisation, c'est tout ce que le docteur Weisman a pu m'accorder. Mais j'ai appris que les choses avaient changé et il m'a assuré que la situation allait s'améliorer pour moi. En toute honnêteté, je l'espère réellement, car mon cœur ne sera plus capable d'endurer quoique ce soit pendant un long moment. Je souhaite bien du courage à ma psy, lorsqu'elle me reverra.
Je réapparais en fauteuil roulant dans la salle commune, plus fatigué que jamais. Quelques regards se posent sur moi, mais je les ignore. Le gardien me pousse jusqu'aux escaliers, que je grimpe avec son aide et celle de mes béquilles. Je ne suis pas censé faire d'effort avec le haut de mon corps, mais les locaux n'étant pas adaptés aux handicapés, je n'ai pas vraiment le choix.
Je monte chaque marche avec une grande lenteur, soutenu par ses bras. J'ai peur de me faire mal... Le surveillant m'installe dans une autre cellule, non loin de la mienne, et je m'assois sur mon nouveau lit. Mon colocataire est absent, mais il m'a expliqué que c'est un vieux résident et qu'il ne me poserait pas de problème. Aurais-je un coup de chance ?
Je soulève mon plâtre pour l'étendre avec précaution sur le matelas et m'allonge dans un long soupir.
— Maître Pasquier ?
Mes yeux s'agrandissent. Je me redresse un peu trop vite et grimace avant de retomber sur le matelas. Rafael s'agenouille devant le lit avec un beau sourire et me prend les mains.
— Comment vas-tu, mon bébé ?
— Je suis prêt pour les jeux paralympiques, plaisanté-je en évitant de rire.
— Parfait. Tu es déjà sur mon podium.
Je lui souris. S'il savait ce qu'il s'est passé, à l'hôpital... Mais je ne me sens pas d'en discuter pour le moment. Il embrasse mes mains et me caresse les cheveux. Je le trouve très calme, trop calme...
— Dis-moi ce qu'il s'est passé pendant ces trois semaines ? Weisman m'a dit que la situation bougeait, que mes supporters...
— Tu t'en vas demain.
Mon souffle se coupe.
— P-pardon ?
— Et tu ne vas pas à Glenwood, tu vas aller à Gordon Valley, une prison de sécurité minimale, dans l'état de New-York.
— C-comment tu as... qui est-ce qui...
— J'ai fait ce qu'il fallait, avec mes relations, tes supporters et ton ami Steven. Mais ce sont tes supporters qui ont permis que tu sois transféré là-bas.
— Steven ? Tu as parlé à Steven ? fais-je, choqué.
— Sans lui dire mon nom, évidemment. Tu verras, comparé à ici, Gordon Valley c'est un camp de vacances.
Je le dévisage, médusé. Peu à peu, les mots s'impriment dans mon cerveau et je réalise que l'enfer va enfin s'arrêter. Est-ce bien réel ? En sécurité minimale... Une prison non surpeuplée, une meilleure qualité de vie, la fin des violences...
Un poids se retire de ma poitrine.
— Merci, mon chéri.
— Non, s'il te plaît, ne me remercie pas après tout ce que tu as enduré pour moi. En fait, ne me remercie plus jamais.
Je secoue la tête, amusé.
— Il va falloir t'y faire, dehors, parce que c'est moi qui vais t'accompagner dans ta réinsertion et c'est moi encore qui vais prendre soin de toi.
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De roses et d'acier (MxM)
Romance🔞Léo Pasquier est un jeune avocat français téméraire et audacieux. Il est victime d'un complot qui le conduit à l'incarcération dans une prison new-yorkaise et se retrouve brisé par ceux qui règnent sur cet enfer. Un homme se démarque toutefois au...