J'étais déjà là quand on les a fêté,et ma mère et ma soeur avaient déjà dû partir précipitamment avant que l'on ai pu les fêter.Je trouvais la France antisémite,je ne connaissais pas la Russie.J'étais étrangère,quasiment une anonyme.Les gens ne se doutaient de rien.Je serrais dés mon arrivée là-bas,vers 18 heures,les mains de quelques personnes déjà prêtes à m'accueillir moi,dont on avait eu vent de la prestation,sans mauvais jeu de mot,dans le hall de cette institution aux couleurs criardes,et laissaient entendre que j'allais être considérée en Russie comme un être humain.Cette fille,elle faisait tout mieux que sa mère.Ce n'était que quelques individus qui occupaient des rôles d'importances diverses et variées au sein de cette institution que je n'imaginais exister qu'en hiver.La main de ma prof de danse ne fut pas du lot.Je l'ai regretté amèrement et je pressentais dés lors une certaine angoisse.On m'a indiqué ma chambre,avec les filles,qui était vide quand j'arrivais.On m'a précisé que je ne serais pas la seule française.J'avais beau avoir le nom le plus connoté du monde,personne ne me reprochait d'être une traîtresse à mon pays.Pas comme les irlandais en troisième classe.Peut-être allions nous avoir des glaçons pietroucheka au dîner.
Bon,je déballe tout trop vite là.
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Les fripes colorés de tout ceux qui avaient une sacrée bonne raison de rentrer au pays donnait une harmonie à toute épreuve à ce wagon sans âme où nous étions entrés dans un anonymat telle que nous trois,filles et épouse d'un entrepreneur,et il me semblait être encore et encore ramenée deux ans en arrière dans les couloirs de troisième classe,ce milieu où je me sentais tellement à mon aise,et c'est ça qui m'a fait pleurer,Martin se brouillant derrière mes yeux.J'ai pleuré pour ça,et non pour Paris que j'allais quitter.J'allais apprendre à l'aimer maintenant que j'en étais loin.Comme tous les gens d'origine étrangère ayant résidé en France,j'aurais le french-passing à l'étranger.Je parlais d'ailleurs la langue beaucoup mieux que tout le monde autour de moi dans ce train.
-Maman,à quoi rime toute cette mise en scène?lui ai-je soufflée en remuant son manteau.Pourquoi tu retournes là-bas maman?
-Pas pour y mourir,je te rassure.Je dois retrouver le prêtre qui m'a sauvé la vie.Ne crois pas que l'on restera avec toi à St-Pétersbourg.
-Maman,tu en fais trop,ai-je gémi.Qu'est-ce qui te fait croire que vous allez vous recroiser?
-Je compte les jours depuis cette nuit là.Dans un des cahiers que j'ai pu sauver de mon enfance,car chez les juifs on sauve toujours les livres,je fais une croix chaque jour qui passe.Mais c'est pour Sasha qu'il faut y aller,votre père me l'a demandé,a-t-elle fait en haletant presque,manipulant comme une enfant un des clous de cette banquette de troisième classe de ce train mal entretenu où on allait tous sauter.Je sens qu'il y a des réponses qui nous attendent là-bas,et puis papa nous a tellement pressé pour partir,a-t-elle fait en poursuivant son monopole en russe,s'allongeant alors sur les vieux matelas que nous avions tout au long de l'allée centrale,contenant sous sa couverture élimée une mousse à moitié brûlée.Je savais pas dans quoi je m'étais à nouveau fourrée.J'avais un talent fou pour me mettre dans des situations pas possibles.La nuit a fini par tomber et ça suintait l'humidité par tous les pores,le train ne s'arrêtait pas alors qu'il devrait,c'était impossible.C'était un été pluvieux qu'on traversait là.De quoi attraper des maladies pulmonaires.Je ne voulais même pas que Martin me réchauffe.
-Je t'ai demandé quelque chose?lui ai-je alors demandé,neutre comme la suisse,il s'est alors éloigné.Mais que me trouvait-il à la fin?Sans Tristan il ne se serait même pas intéressé à moi.
-C'est un comble!
-Tu sais pourtant que je n'ai pas besoin qu'on me réchauffe,tu voulais juste me toucher!
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Ania.
RandomAnia,c'est un peu un mélange entre toutes mes fictions. Ania,c'est un peu un personnage qui me ressemble tout en étant très différent. Ania,c'est un peu l'histoire dont j'ai eu l'idée le plus tôt. Ania,c'est un peu ce qui explique tout mon univers. ...