10 Avril 1912:Première partie.

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Lors de la soirée d'hier,un premier pas vers les autres filles s'est amorcé.Sans blaguer.

Ella Korriga avait ramené dans ses valises,laissées dans le garage d' l'hôtel,remplie de soupes aux légumes lyophilisées,et elle l'a partagé avec toute la classe.Oui,avec tout le monde.Même moi,j'ai eu droit de la glisser sous ma jupe avant de partir discrètement et de la poser dans mon assiette,dans la grande salle à manger,en faisant bien attention à ne pas laisser la poudre sur la nappe blanche.

Et d.. sait si ces provisions nous étaient utlies,la direction de l'hôtel ne nous offrant que,même si magnifiquement présenté dans des assiettes dorées,du porc ou du chou,on se serait cru en Allemagne.Les poudres de la riche bretonne furent entreposées dans sa chambre.C'est donc le ventre plein d'un liquide que nous avait donné une ennemie que je m'endormis dans mon lit.

Plus tard,j'ai appris qu'elle était particulièrement de bon humeur parce qu'un britannique du coin,très riche,même si pas autant qu'elle,lui avait proposé de le regarder jouer au golf.

J'ai pensé à rédiger cette lettre exceptionellement en anglais,mais j'étais trop paresseuse.Je venais juste de me réveiller.

Les réveils dans un nouvel endroit sont toujours quelque chose d'étrange.La chambre est encore plongée dans une semi-obscurité,et on pense,qu'on est toujours chez soi et qu'une gouvernante va nous réveiller pour aller  à l'école.Après quelques battements de cils,on s'aperçoit que pas du tout.Et c'est une surveillante qui vient pour nous réveiller.

J'ai réouvert les yeux en sursaut,j'ai regardé la grande horloge qui se balançait sur le mur.Enfin!Dans cinq heures je serais passagère du Titanic...L'émotion ne me permet pas de tout de suite sortir de mon lit.Puis je me suis dit qu'il fallait quand même bien que j'émerge pour embarquer,et j'ai poussé mes pieds vers mes chaussons.

A tour de rôle,mes amies et moi avions utilisé la salle de bains pour nous habiller.Dans cette petite salle de bain,où pourtant descendait une baignoire en petits carreaux de mosaïques bleus lavis,où on accèdait par une rampe en or,j'ai enfilé ma tunique de soie bleu ciel,avec de simples ballerines fleuries,et j'ai passé une rivière de diamants.Katty avait  préféré une tunique de velous sapin,elle était un peu frileuse.

Nous nous sommes mutuellement attendues devant la porte de notre chambre,avant de pouvoir descendre dans la petite salle dite "salle verte"où nous attendaient un petit déjeuner composé de pain,de confitures et d'oeufs brouillés.A peine,je pose la bout de ma ballerine dans la salle que je vois une scène de dispute amicale entre Flora et Copélia.C'était violent,je vous jure.

-Tu n'as pas le droit de me faire ça!commença à crier Flora.

Elle ne devait même pas s'etre rendue compte qu'elle avait hurlé ces dernières paroles.Ses jambes se sont dérobées et elle s'est mise à genoux,c'était une scène théâtrale totalement irréaliste,c'était incroyable.Je n'ai pas cherché à en savoir plus,je ne cherche pas les ennuis,moi.

J'ai donc avalé un grand bol d'infusion à l'orange en profitant du petit-déjeuner.C'était délicieux.Après quoi nous sommes retournées dans notre chambre,et nous avons pris immédiatement notre douche dans la salle de bains aveugles,et si étroites que la vapeur d'eau se condensait,donnant un air un peu irréel,faussement exotique,à cette salle de bain.Je laissais l'eau brûler sur ma peau blanche,faisant le vide dans ma tête,cette douche triviale,dans une salle de bain qui de plus ressemblait assez fortement à la mienne.Mais il ne fallait pas me demander de ne penser à rien,tant l'eau agissait comme moi pour me forcer à réfléchir.

-Pourquoi tu t'es pas lavée avant de descendre tout simplement?me questionne Katty derrière la porte.

-Parce que je suis bête,j'ai répondu dans l'espoir d'un amical compliment.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant