Ania.

21 août 1911

Je retournais régulièrement dans la maison de vacances lors de l'automne également.Après une première lancée dans l'univers dur et impitoyable du lycée Odile de Castsisqiou,cet élitiste collège parisien féminin,mes parents me délivraient de ce cauchemar en m'emmenant dans mon endroit préféré,mais en octobre,là où la nature est d'une beauté inégalée,où même l'été pâlit.La montagne avait revêti un manteau orange de feuille craquant sous nos pas,de glands tombés,et de fils d'araignée brillant derrière la lumière.J'aime ces vieilles forêts de la vieille Europe.

-Comme vous auriez aimé la Pologne en été,faisait mon père.

-Ou l'hiver en Russie,fit maman en riant.Quand je vois comme elles sont frileuses...

Mais ce qui est vraiment sublime,c'est les lumières que l'on fait flamber dans les révèrbères autour de la maison,qui éclairent le crépuscule violet sur la montagne de feu.Je n'ai jamais vu si beau spectacle,loin des pies malfaisantes qui accompagnent leur famille en voyage d'affaire en italie.Là où se sont elles les étrangères.Rira bien qui rira la dernière.

Là,je suis allée faire les magasins avec papa,pour m'acheter des fournitures scolaires,et je voulais les plus belles.Même pas pour le respect des pies,juste pour l'envie d'avoir des choses jolies.Je suis une fille.Je suis une girl.

Sinon,discussion atypique entre Maman,Aïsha et la cuisinière polonaise,à propos de son mari Albert.

-Bizarre que mon mari soit brun comme il est,on dirait un marocain.

-Ben il a peut-être qu'il a des ancêtres juifs!fit maman en souriant.

-Heuh non...Plutôt tatare,il y en avait en Pologne à un certain moment.

Aïsha s'est énervée,mais maman lui a dit qu'elle ne faisait pas exprès,que si elle l'avait vexée elle ne s'en rendait même pas compte.A-t-elle quelque chose contre nous?

Si c'est la cas,j'aurais vraiment mal...