14 octobre 1911.

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Oui,ça fait une semaine que je n'ai pas écrit.Pas parce qu'il n'y avait rien à raconter,au contraire,mais parce que j'ai décidé de ne rendre public dans ce grand carnet que les évènements vraiment importents,et de n'écrire que sur des feuilles les vacheries oubliables qu'on m'a faite,comme me piquer mes fournitures scolaires,ou de chiper des garçons au collège d'en face pour qu'ils vantent des qualités qu'ils croient inexistantes chez moi.Là,si j'écris c'est pour passer à postérité les moments vraiment importents,tandis que les petits malheurs,infiniment nombreux,resteront enfermés.Bref,ce soir avec mes amies on est sorties en ville.J'aimerais habiter avec elles,me réveiller chaque matin pour prendre un petit déjeuner en leur compagnie,mais c'est impossible.Je suis trop jeune pour cela.Nous sommes à présent vendredi soir et mes amies sont arrivées dix minutes en retard au point de rendez-vous,dérangeant ma routine.Elles sont belles,chacune ayant leurs mains fines décorées de bagues sur leurs longues jupes fluides.

-Ben dis-donc,Leslie,tu ne portes pas de collant,carrément...Cela dit,ajoutai-je,je dois dire que je suis fan de cette jupe.

C'était une longue jupe rose comme des lèvres de nouveau-né,remontant simplement jusqu'à la taille et s'envolant légèrement au moindre souffle de vent.

-Spécialement quand elle est remontée comme ça,ajouta Katty.

Wow,l'audace de dire ça comme ça,carrément.

-Les filles,maintenant j'ai un espace pour travailler,déclara fièrement Alizzia de son accent chantant et naïf,un bureau aussi.

Les filles marchant très vite quand on fait des balades,et avec mes talons haut je suis toujours à la traîne.

On pourrait aller se balader devant l'école mais nous n'étions pas d'humeur à nous rappeler des mauvais souvenirs.De plus,on a cinq heures devant nous.On finit par aller dans une rue pleines de boutiques,et après les avoir toutes survolées nous nous rendons au centre commercial.Nous imaginions que nous pouvions quand même nous acheter quelques nouveaux habits.

-J'aimerais travailler là-bas plus tard,dit Leslie de Misquiou,j'espère qu'il n'y a pas besoin d'être intelligente.

-Bah,fit Alizzia,quel est la capitale de L'Allemagne?

-Pékin?

-Bien sûr!

-Mais bon,trouvez un emploi?Est-ce qu'avec tout l'argent que possèdent mes parents c'est vraiment la peine de travailler?

Et la conversation s'arrête,tant il est plaisant d'essayer des robes derrières les cloisons de bois vernis en verts et bleus,faire passer des robes au-dessus de nos têtes et sentir le tissu frotter contre nos cheveux qui ont transpiré.Je ne peux m'empêcher de regarder les poils noirs sous mes bras,la sécheresse qui gagne ma poitrine,ce qu'on peut trouver si laid chez moi,je sais j'ai l'air folle mais je ne peux m'en empêcher,de regarde ces choses étranges.J'espère que mon regard est déformé.J'amène mes yeux à la robe blanche que je suis en train d'essayer et je sors sous les regards de mes amis.

-EEEUUHHH...

-Bon ça va,j'ai compris.

-Non,attends!cria Katty.C'est juste que tu n'es pas sublime,c'est tout!T'en fais pas,la rouge elle sera super!

Ce simple essayage atténue ma colère.

-Je ne suis pas fâchée contre moi,je dis,mais j'ai juste du mal à prendre du recul sur les moindres difficultés de la situation.

L'énergie entre nous a une fois de plus changé,ce qui semble être la cinquième fois ce soir.

-Je voulais te la montrer plus tôt mais tu étais trop occupée à être une idiote.

-MMMMHHH...j'ai fait,ne voulant pas faire attention à cette amiclae provocation.

-Sh,Ania,arrête de parler.

J'attrape un engourdissement et je me met à agiter les mains,à les agiter ça ne part pas,ça me rend hystérique,mais Katty ne bronche pas,j'ai peur qu'on m'arrête pour ça.Mes yeux se ferment et je prends une brusque inspiration.C'est bon.Je peux sortir de la cabine d'essayage.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant