Hanouka.

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16 décembre

Fin des cours.Une période difficile vient de se terminer.Et ce soir,c'est le début d'Hanouka!J'aimais beaucoup,comme Sasha,ces petites fêtes car elles nous donnaient l'impression et l'occasion de nous rapprocher de notre mère.J'adore les bougies.J'adore les petites fêtes.J'adore ma mère.J'adorais cette ferveur religieuse qui l'animait devant la lueur de la flamme,et je goûtais pleinement la saveur des retrouvailles en famille,en nous échangeant des petits cadeaux.J'ai refusé qu'on m'en offre.je ne souhaitais pas de désillusion supplémentaire.De devoir faire semblant d'apprécier,et de culpabiliser parce que je n'aimais pas.

J'aimais jouer avec le feu.Ce moment donné,de voir la flamme jaillir dans le noir et le silence,je l'ai attendu toute la journée.Oh,ce n'était pas grand chose.Mais on était ensemble,des riches pour une célébration,et c'était beau.C'était bien.

20 décembre.

Petite,j'étais effrayée et je me blottissais sous les couvertures.Cette semaine de feu était une punition pour moi,le silence était pesant.Aujourd'hui,je me roule dans des couvertures,car il fait un peu froid la nuit en hiver,malgré le chauffage qui fonctionne très bien dans notre grande maison.Ne quittant pas des yeux les lueurs.Et c'est à cause de ça qu'on ne m'aime pas.Après tout,la vie n'est peut-être qu'un mauvais rêve.Pourtant,je n'arrive même pas à me détendre,la culpabilité de faire ces choses qui me valent tant de moqueries.Mais n'y tenant plus,après une année où j'ai attendu,j'allumais d'une main tremblante les chandelles.On ne peut rien faire pour moi.Si ma mère et mes amis le pouvaient,elles me rendraient heureuses mais ça suffit pas.La seule chose que je peux me conseiller à moi-même,ce sont mes biens les plus précieux,et je suis convaincue qu'ils m'aideront à mieux aller.

Oui,c'est vrai.Je prends mon courage à deux mains et demande:

-Ma...man...sanglotai-je.

Elle me berça doucement et attendit que je prenne mes esprits.D'un geste,elle m'accompagna sur mon lit,pour qu'elle puisse me serrer le plus fort.Dés que des gens me parlent,depuis quelques temps,je ne peux que trembler comme une feuille et bredouiller des paroles auxquels personne ne va rien comprendre.Me sentant moi-même ridicule,la seule chose que je fais,c'est fuir,cela m'éviterait de m'enfoncer encore plus,de voir ma médicorité.Je suis pourtant certaine que des gens m'apprécient encore.

Soudain,on sonna à la porte.Ma mère a ouvert.

-Ania?C'est Katty,je te dérange pas?dit-elle d'une voix mal assurée.

-Non!Pas du tout!Qu'est ce que je peux faire?j'ai répondu exactement sur le même ton.

Elle verra.Elle aura l'impression de parler au plafond de sa salle de bains,je serais blindée et je ferais tout pour ne pas laisser filtrer la moindre information.

Elle était déterminée à ce qu'on sorte un peu dans la rue,avec nos deux meilleures amie,pour qu'on fasse du patin à glace et des batailles de boules de neiges.

J'entendis un sanglot,puis ma mère est remontée.

-Pardonne-moi Ania mais il fallait que la petite sache.

La petite était Katty.Ce qu'elle devait savoir,c'est que je ne voulais plus voir personne.

24 décembre.

On a fêté Noël.C'était très réussi.Moi qui croyait ne rien pouvoir obtenir de personne.On a invité les familles de mes amies.En parlant de Katty,il a suffi de m'excuser avec elle et tout a marché pour de mieux!

Je suis sur un petit nuage,pleine de nourriture,de lumière et de féérie.Tout ça,c'est une idée entre Katty,ma mère et celle d'Alizzia.Un moment de grâce qui arrivait au moment où je m'y attendais le moins.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant