25 Septembre 1911.

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Monstres.Salauds.Connards.

J'étais toute endimmanchée,portant une grosse parure vert pâle sur un décolleté plongeant,deux grands noeuds bleus autour de nattes,robe rose pâle et bagues ornées de pierres précieuses,je me dirigeais vers Simon devant l'école.Son cousin arrive vers moi et s'arrête,un rictus sur le visage.

-Quoi?j'ai fait d'un ton terriblement agressif.

-C'est affreux!

Une gifle ne m'aurait pas plus fait mal.La question de savoir ce qu'il penserait de mes vêtements est à présent réglée.Christine Maclaret et Ophélie Doka passent devant en riant de moi.Et là,horreur.L'une des mains de Marty prit celle de Radegonde de Viquail,l'autre pendant maladroitement dans le vide.

-Mais Marty...Je croyais que...

-Simon,passe moi l'argent.Eh bien,quelque chose de bon est ressorti d'elle,dit Marty avant de se tourner vers moi.

-Radegonde,tu sors avec un juif?

-Eh oui,dit-elle avant de poser une main sur le dos de Marty.

-Mais,qu'en pensent tes amis?Je pensais qu'elles les haïssaient.

-Moi oui,fit Ophélie.Mais Radegonde peut se permettre,elle.

-Tant qu'il est pas polonais...fit Radegonde.

-Au moins la Suède est un pays développée,fit en ricanant bruyemment Christine Maclaret.

Les doigts de Marty firent de douces caresses sur Radegonde en me regardant malsainement.

-Elle au moins j'ai déjà mouillé pour elle.

-Qu'est ce qu'elle a de plus que moi!j'ai hurlé.

-Ce qu'elle a de plus que toi?Elle est riche,elle est belle et surtout Radegonde est populaire!

Sa voix est beaucoup plus rauque qu'à l'habitude.Il commence à faire sombre,Simon est parti rejoindre Leslie qui n'a rien vu de la scène.On m'a laissée seule avec ces deux là.

Marty me crie après devant la cour de l'école,son haleine sent l'alcool,ils s'embrassent,gémissent,me font des doigts d'honneur...J'essaie de partir,mais mon corps est trop lourd de l'eau des sanglots contenus.Je suis surprise par la façon dont les bras sont enveloppés autour de leur tailles,le corps de Radegonde cachant celui de Marty.

-Tu es moche,me dit-il.

Quand soudain,la voiture d'Albert arrive,et je m'engouffre dedans le plus vite possible,pressée de rentrer à la maison.Je pleure pendant tout le trajet,comment vais-je raconter ça à ma mère?Je sais que je dois le faire,lui expliquer pourquoi je pleure comme ça.Mes yeux sont si brouillés que je ne vois rien.

A peine j'entre chez moi que je me jette sur ma mère.Une bouffée de joie sadique envahit la vessie d'Aïsha en me voyant si triste.

-Viens,on va discuter un peu.

-Ah là là je savais que ça allait mal finir,à te faufiler chez les garçons au lieu de dormir!tonnait mon père,ouvrant les dernières vannes retenus par des cales en bois de nerfs.

-CHHHHTTT....

Je retiens mon souflle à mesure que sa voix bombardente envahit le couloir et s'eloigne dés que ma mère et moi nous enfermons dans le grenier.Je raconte tout à ma mère,et son visage est furieux qu'on m'ait fait ça.

-Je me sens impuissante,Ania.Je crois que je vais en parler.

-NON!

Pour la première fois de ma vie,je perds la raison et je pousse ma mère.

-Si tu en parles avec lui,ma vie est finie.Compris?

-Compris.


Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant