Passeport pour la postérité.

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Le titre est de moi,pas de mon personnage.

12 mars.

Les Etats-Unis m'avaient rendue très prétentieuse.Mais mes camarades de classe se chargaient bien de me ramener à la réalité.Je me souviens encore du jour où j'ai appris que j'allais aux Etats-Unis,oh dis-donc,c'était il y a six mois,autrement dit presque un siècle.J'ai vraiment passé une journée pourrie.

Alizzia s'est encore disputée avec moi.Mais elle avait une excuse que peu d'harceleuses pouvaient avancer:elle était pauvre et jalouse.Ben oui,sa famille avant avait des titres,une histoire,moi tous mes grands-parents sont nés dans la pauvreté la plus totale,dans des communautés ayant un statut pour certains,un peu moins qu'humain.

Je devrais vraiment me demander pourquoi avoir été séparées pendant quinze jours cette petite pétasse ne se réjouit même pas de me voir et fait encore part de sa jalousie mal placée.

-Tes parents qui viennent te chercher en voiture devant l'école....Gna gna regardez moi je vais au ski!

Je regarde derrière elle,pour ne pas voir si un camarade lui avait mis la main dans les fesses pour jouer avec son cadavre,mais non.

-Pourquoi tu es allée vers elle?me demandait Clara Prodigua.De toutes les personnes envers lesquelles tu aurais pu te tourner,pourquoi elle?

Ensuite,en cours de dessin,ma voisine posa le regard sur mon travail.La prof en fit de même et s'adressa à l'ensemble de la salle:

-Pouvez-vous me donner une minute?

Et elle m'entraîna dehors,pour me dire à quel point je dessinais mal.Je hochai la tête vers la cuisine,où je sais que Noah,le cuisinier,est juché au-dessus de ses fourneaux à écouter notre conversation,l'une de ses rares sources de plaisir étant de prendre le temps d'écouter les gens,le plaisir de se taire et d'écouter.Je ne peux pas vraiment le sentir,mais j'ai toujours l'impression qu'il était ici pour veiller sur moi.

Un peu plus tard Alizzia est revenue me parler.Elle était gentille,et toute aplatie devant moi.

16 mars.

Dégoût,envie de mourir,frustration.

Des larmes de révolte affluent derrière mes longs cils noirs sans que personne,ni même moi,ni même mes yeux ne fassent un effort pour les arrêter.Je frissone de dégoût,de rage,de déception.

Je n'ai eu que 8 à ma dissert sur la religion.Je me sentais mal,physiquement mal.Ils m'avaient touché en plein coeur,ils me signifiaient que quoique je dise sur la religion,tant que cela avait quelque chose de juif,ce n'était pas une chose bienvenue chez eux.Peu importe que j'ai passé des ,nuits dessus alors que je pouvais m'amuser,et je suis sûre qu'elle n'a pas lu une ligne de ce que j'ai écris.De toute façon,je ne veux pas le savoir.Merde.

-Oh,je m'y attendais de toute façon,mentis-je.

-Oh,toi?Tu n'aurais pas pris le risque d'avoir une mauvaise note,fit leslie qui même elle avait eu une meilleure note que moi.

-Tu parlais d'appeler dieu par son nom,ajouta-t-elle,du venin glissé dans sa voix,elle faisait comme si ce que j'avais écris l'intéressait,mais ce petit jeu là ça prend pas avec moi.Comment vous l'appelez parfois?

L'émotion transparaît derrière mes mots simples.

-Ok,7.

Vivement que la mère de Martin,notre vraie prof,la prof vraie,revienne!

20 mars.

-Ouais!!!!

On nous a donné nos billets à remplir,avec le nom de nos chambre,et mes trois amies et moi sommes ensemble,réunies.

-Pouvez-vous me dire si je dois écrire à vos parents,s'ils veulent vous accompagner jusqu'à Southampton?

Je suis certaine que ma mère,et le reste de ma famille aussi je pense,voudrait m'accompagner jusqu'à Southampton,mais je ne suis pas certaine qu'ils soient prêts à partir maintenant,encore plus de rester assis dans une voiture à m'attendre.

Et cher journal,pourquoi ne pas te dire que l'islandais qui fait craquer ma soeur était passé à la maison hier?Et qu'elle veut s'installer avec lui?

-Oh,mais vous savez,disait l'intéressée,j'ai presque 18 ans!

Il lui avait juré de ne rien dire à sa famille.Depuis quand se soucie-t-elle de ce quelqu'un veut?Non,moi je pense que c'est elle et elle toute seule qui a pris la décision de ne pas en parler.

-Il y a quelques heures,d'ailleurs,ajoutait-elle,on parlait avec Mart de l'idée d'indépendance,mais là...

Elle semblait bouleversée.

-Je pense m'installer en Islande avec lui.

Un silence assez choqué accueilli l'ampleur de la révélation.

-Pas maintenant,quand même?demanda une personne simple d'esprit,la cuisinière.

-Non,bien sûr que non.Elle souriait d'un air qui ne voulait pas trop méchant,mais on sentait qu'intérieurement elle se moquait d'elle,comme elle sait le faire si bien.

-Il habite où en Islande,je demande,question que personne n'aurait songé à poser.Dans la capitale?

-Nan,c'est beaucoup mieux que ça,il habite un petit village paumé au point le plus au nord de l'île.

Ce garçon avait une absence totale de mélanine,ce que je trouvais assez étonnant,qu'est-ce qui pourrait alors bien le protéger de la réverbération du soleil?

Elle n'a jamais vraiment aimé parler des heures avec lui non plus.Elle préfère le silence,c'est joli le silence.Il a appris le français pour rien,je demanderais bien à papa de lui rembourser ses cours.Ou alors ils étaient chacun trop occupés à avoir le nez fourré dans leurs romans.Peut-être n'a - t - elle jamais été une vraie adolescente elle non plus...

-Eh bien,fit papa,je suis contente que tu ait été une Pietroucheka dans ce cas!

-Ou une Samuda,ajouta-t-elle.Je suis une Samuda aussi,et ils viennent du nord de la russie!

-L'Islande est une île mangnifique Aïsha,je suis sûre qu'elle vous plaira.

-Y a quoi à voir en Islande?demanda Sasha.

-Des islandais,fit mon père.

-Et des volcans,j'ajoutai mais en pensant moins à la montagne de feu qu'à elle.

Je ne comprends pas vraiment ce que fait ce garçon ici n'emêche.Sa maison est encore plus grosse sur les photos que ce que j'avais imaginé.

Je pense que son départ pour l'Islande,au dessus de l'Atlantique nord,sera comme pour moi avec New York.Chaque kilomètre,chaque seconde qui s'étire,qui étirent comme une gomme la grosse chaîne rouillée qui nous entrave à l'europe continentale.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant