Soie Courageuse.

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29 janvier.

A ma grande irritation,pas une journée ne passe sans que je sois raccompagnée chez moi et amenée à l'école par une personne chargée de me surveiller.Certes,personne ose m'approcher,ces connards tiennent trop à leur sécurité.Mais mes amies posent des regards jaloux sur moi.Je suis toujours surprise d'avoir pu me calmer,de ne pas avoir nourri trop de haine,de la façon dont je l'ai fait.Je ne sais pas ce que les gens auraient fait s'ils avaient poussé le bouchon jusqu'à me violer sur mon pupitre.Ah non,ils n'auraient pas pu le faire,parce que les écoles ne sont même pas mixtes.Quand bien même ils auraient été vite arrêtés et entraînés à la prison des jeunes.

Là,j'aurais marqué un point,et même un bon point...Je m'approche de mes amies,avec ma robe jaune et mon bras en écharpe.

-Qu'est-ce que tu en penses,j'ai demandé en ouvrant mon manteau de fourrure.

-Et toi,tu en penses quoi?me répondit Katty en ouvrant les deux couches de vêtements qui la protégeaient du froid.

Elle portait une petite robe blanche à bretelles.

-J'adore.

-C'est vrai?Moi aussi j'aime beaucoup!

-Ok!

Mes nerfs commencent peu à peu à se détendre,ça fait du bien.Je ne pourrais pas me cacher du monde pour l'éternité,alors je dois l'affronter.De toute  façon je vais à New York dans deux mois et demi.

-Je ne crois pas que tu devrais rester devant le lycée ce soir me glissa Leslie.

-Bravo!Tu veux une médaille?

-En tout cas,ajouta-t-elle,j'ai envie d'une bouteille d'alcool.Je sais très bien que je ne peux pas en boire,mais j'en ai vraiment besoin.

-Très bien,fit Katty,j'allais te dire seulement un,mais l'élève a depassé la maître.

Je ris.

-Oh,je n'avais pas vu qu'on pouvait rire après ça,remarqua sarcastiquement Alizzia,comme si pour elle,au lieu d'oublier mon malheur je devais continuer à le ressasser.

Je l'ignore,et finalement Katty nous propose d'aller boire un verre après les cours.

-Est-ce que je vous ai manqué?je demande.

-Oh,oui beaucoup!

Nous avions choisi un petit café art nouveau qu'on trouve facilement sur les grands boulevards.On s'est assises sur une banquette molletonée verte et on a finalement pris une simple menthe à l'eau.C'est le temps des menthes à l'eau.Il faut en profiter,même si certaines s'acharnent à nous le voler.

2 février.

-Oh oui..fit Leslie..

-Quoi?

-On fête avec Simon les cinq mois de notre rencontre.

Elle riait de joie,et cela faisait assez plaisir à voir.

-Oh..

Moi et mes deux autres amies avions eu la même réaction,on se demandait quand est ce que notre tour viendrait,même s'il n'y a rien de grave à ne pas avoir de petit copain à 13 ans.

-J'aimerais tellement que ça m'arrive n'empêche,j'ai fait.

-Moi aussi!cria Katty un peu trop fort;

-les filles...les filles..fit Amy Tancrédie d'un air apitoyé..Vous savez que vous n'êtes pas très belles...Des femmes-enfants.

-Je le suis,répondit Katty.Tu es juste fâchée parce que mon visage a plus de caractère que le tien,qu'il attire plus les esprits des gens dans la rue,pour peu qu'on se demande si je n'ai pas d'origines anglaises.

Amy Tancrédie lui jeta un regard si dur et si profondément ulcéré que si ils avaient pu lancé des flammes,j'aurais une meilleure amie morte grillée.

Pas autant que sa joue.Elle lui administra un soufflet d'une violence inouie,elle en pleura de douleur pendant une heure.

La jeune fille a été punie.Et cette fois,nous pouvons nous targuer de n'y être pour rien.

6 février.

-Nous allons commencer les cours...

La phrase semblait résonner de loin dans mon esprit endormi.Je frottais mes petites mains blanches transies malgré mon origine russe sur le manteau de Katty,avant de me poser à ma table.J'essaie de ne pas rebondir pour ne pas qu'on me traite de bouboule à cause d'un poids qui n'existe que dans leur imagination.

La journée se déroula,ponctuée d'un introduction d'une des bandes de filles à ma table pour piquer dans nos assiettes,comme si le fait que je mangeais pas de proc ne m'handicapait pas suffisemment,et quand nous partîmes,l'une d'entre elles,je crois que c'était Isabeau,nous arrêta:

-Tu peux rester.Je ne vous pose pas de trouble,moi.

-Il n'y a pas que toi ici,répondit Alizzia,et je reste avec qui je veux.

Et elle s'éclipsa,et j'ai choisi d'en faire de même.Quand aux autres,elles s'étaient déjà mises au travail.

Son expression,à Isabeau je veux dire,devont soudain totalement neutre.Elle comprenait.

-Pourquoi tu lui a répondu ça?.j'ai demandé silencieusement après m'être largement éloignée d'elles.

-Parce que j'en avais marre que Ginette et Caroline s'amuse à s'envoyer des bouts de pain,d'ailleurs comme par hasard on est toujours sur leur trajectoire...

J'ai été assez réceptive à cet argument,surtout parce que j'étais d'assez bonne humeur,chose rare quand on mène une vie comme la mienne:On va casser mon plâtre dans quatres jours.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant