1er décembre 1911:La réunion.

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C'était la réunion aujourd'hui.C'était à 18H30,et on est rentré seulement à 21H30,complètement crevés,mais bourrés de bonne humeur.J'ai attendu cette réunion toute la journée,rien que pour le simple plaisir de voir des gens qui ont la même impatience que moi.A 18H30,après une courte pause à la maison,pour aller chercher mes parents,qui au passage n'en avaient strictement rien à faire,d'ailleurs au final seule ma mère est venue,mmon père est resté à travailler.On a refait le chemin en sens inverse,dans une nuit déjà bien noire et éclairée uniquement par les lampadaires et les autres lumières de la ville,dans la neige et le froid,dans un endroit que je déteste parce que j'y retrouve pleins de gens que je détestent,pour y faire des trucs que je déteste,et je trouve encore le moyen d'être heureuse,c'est nul.Je suis anormalement optimiste.Quelqu'un devrait prévenir l'infirmière scolaire.

Quand on est arrivé là-bas,d'autres mères discutaient entre elles sans nous prêter la moindre intention puisque le mari d'aucune d'entre elles ne travaille avec papa.Et puis sa fille,les enfants n'en disent pas vraiment du bien....Quand je vois Catherine Millet,la seule à être déjà là et qui m'aime vraiment bien,la mère ne fait pas un geste vers nous,ni moi ni mes parents.Elle discute avec la mère d'Alizzia dont la fille a eu la flemme de venir mais heureusement la mère de leslie vient et ma mère a un peu de compagnie.Tiens,d'ailleurs,ça tombe bien,on rentre.

Je soupirais,je ne savais même plus si j'avais réellement envie de venir.Oui,vous l'avez compris depuis le début j'ai un sérieux problème.

Je ne me suis rendue compte que j'avais vraiment tort qu'au moment d'achever la réunion.Du moins,ce que j'avais appelé une réunion.C'est juste le jour où j'ai vraiment pris compte de ma chance.Peut-être que l'Ania qui fait bonne figure tout le temps c'est vraiment de moi qu'il s'agit.Peut-être que je suis courageuse.

Le trajet du retour fut aussi long que l'aller.J'osais pas parler à ma mère,je regardais les lumières de la ville en souriant bêtement.

-Alors?

-Bon,ça va nous couter une fortune...

-Combien?

-86 livres.

-Ah oui...

Il s'assit sur le canapé comme si on lui avait annoncé qu'il allait bientôt mourir,ou que l'une de ses filles étaient homosexuelles.

-Mais non,il ne m'arrive rien...

-Il y a quand même tout un panel de grandes fortunes qui voyageront à bord,Ryszard,ça peut peut-être t'intéresser...

Ma mère me fit un petit clin d'oeil.j'aime bien voir cet esprit tout mignon tout naïf manipuler son mari comme ça,surtout en m'adressant un petit coup d'oeil entendu.

Ma petite soeur Sasha,dont je m'assois sur le lit tous les soirs,m'a demandée de tout lui raconter,mais étrangement je trouvais qu'il n'y a plus grand-chose à dire avec des mots.Il ne restait que des sentiments.Aussi,je lui donnais quand même le maximum de détails,et elle m'interrompit:

-Oh,arrête,Ania,tu vas trop me rendre jalouse!

-Peut-être que quand tu seras au collège,tu auras un voyage comme ça aussi...

-On voit que tu ne comptais pas forcément me mettre au courant.

A vrai dire,je m'étais pas encore vraiment posé la question.Et si j'arrêtais de faire la gamine surexcitée,et si je gardais tout pour moi?

Mon père se plaignait que de toute façon il n'avait qu'à nous attendre.Que de toute façon c'était pas grave qu'on soit pas là à l'heure du dîner.

Lui,s'inquiéter pour nous?Quel grand comique.

-Mais pourquoi?demande ma petite soeur qui n'a ni humour ni manque de coeur.

Un long silence s'ensuivit.La petite fille s'est mise à pleurer,et voyant que je ne lui répondait pas elle se mit à crier assez fort pour réveiller toute la maison.

Quand tu vis dans une famille comme la mienne,tu....Tu peux pas espérer que vivre un super voyage va aider dans les relations sociales.Tu peux pas espérer passer une journée sans que quelqu'unse fasse engueuler,surtout moi.Mais je me suis couchée heureuse,car dans quatres mois,on va voguer heureux sur l'océan,sur le bateau le plus luxueux du monde.

Et ça,même quand ta grande soeur,ton père,tous tes camarades sauf trois et probablement le monde entier te déteste,c'est la classe.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant