Fêtes de fin d'année.

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25 décembre.

J'ai offert des cadeaux sans hésiter.Parce que cela fait partie des rares choses que je peux me permettre,vu que je suis riche.Et surtout,parce que quand on aime on ne compte pas,c'est ça?Nous ne nous retrouvions jamais fauchés.Sur ce point là je n'ai pas à me plaindre.Je ne craignais pas de m'abîmer encore à trop donner sans recevoir.Je prenais du plaisir à faire plaisir aux gens que j'aimais.La joie de donner n'est pas une légende visant à édulcorer la dureté de notre monde.

Le père de Leslie,André de Misquiou,était quant à lui toujours très réservé à mon égard.Cela me heurta,et heurta ma mère également.Il voulait garder mes cadeaux,sous-entendu il n'en avait pas besoin.Comme si j'avais que ça à faire d'offrir des cadeaux au père de mes amis,même si c'est un un descendant de marquis bordelais et que le vin de son domaine fournit certaines riches familles de la ville.Chez nous,c'est plus vodka.Cela m'avait fait perdre la  confiance que j'avais acquise devant la convivialité de cette fête de Noël,une fête que je souhaitais découvrir depuis toute petite à force de ne pas pouvoir jouer ni même l'âne ni même le boeuf,mais je ne pouvais plus perdre la volonté de vivre,tellement mes yeux brillaient de l'éclat de la chaleur et des décorations dorées.

Malheureusement,une vérité moins plaisante me vint à l'esprit.Je portais les mains à mon visage,assez désemparée pour lâcher un juron.J'en ai assez de tous ces oublis,ces détails que j'oublie de faire préciser par mon cerveau.J'ai oublié cette femme au bord des larmes sur le trottoir.Qui semblait si seule le soir du 24 décembre.J'aurais tellement aimé l'inviter à la maison,la prendre,la réchauffer.J'ai dit que j'allais le faire.Mais je l'ai pas fait.Pourquoi?Parce que je suis méchante.

28 décembre.

Ces dernières années,je donnais pourtant au niveau générosité.Peut-être était-ce pour ça qu'on abusait de moi si facilement.Et ma malchance ne s'arrêtait pas en si bonne voie.On a remarqué qu'aucun moyen de transport en commun,malgré toutes les avancées techniques dont nous disposons,n'allait chez le meilleur bijoutier du coin,et il était trop loin pour qu'on y aille à pied.

Ce genre de petit désagrément suffit à me déprimer.J'en ai honte.

Peut-être que les autres ont peur d'être contaminés par ma malchance en s'approchant trop de moi.Ou par ma mocheté ou ma bêtise comme ils disent.Un peu comme les soeurs et les frères de maman.D'un sens comme dans l'autre,je ne pouvais me résoudre à finir comme eux.Bien que je n'aime pas ma vie.

Qu'est ce qui me disait que les parents de mes amies auraient envie de rencontrer une famille juiveQu'est ce qui m'a laissé me le permettre?Tout se bousculait dans ma tête et je ne parvenais pas à réfléchir correctement.J'avais sans cesse des nouvelles refléxions qui m'empêchaient de profiter de l'ennui.J'adorais paresser.J'adorais ne rien faire.Je tenais ça de ma mère,une grosse dormeuse celle là.

J'adore sa voix.J'adore cesi mignon petit accent russe qu'elle a quand elle parle.Je l'aime,c'est dingue.

31 décembre

Oui,là j'ai suffisemment de bonheur pour passer la journée d'aujourd'hui.On va passer dans l'année scolaire où je vais faire mon voyage.On va changer d'année,et réveilloner en famille,tous ensemble.J'avais hâte de préparer la maison,et de dresser la liste des invités pour la grande soirée de société de demain soir,qu'on a pas fait aujourd'hui parce qu'il fallait attendre le retour de quelques uns,ce qui a un peu frustré mes parents.De toute façon,même si ce ne sont que des gens qui ne nous trahiront jamais,j'aimerais aussi que ceux là aient un peu plus de considérations pour nous et nous encouragent un peu.

Je ne serais pas invitée à leur cérémonie.Cela peut paraître facile à dire,mais il m'a fallu beaucoup de courage pour rassembler tout mon énergie à écrire cette simple phrase.Donc,je me rattrape sur le repas de ce soir.Cela pourrait m'aider à affronter la trahison de maman demain.

Parce qu'il y avait cet homme.Mr Spencergates,cet anglais qui a épousé mon institutrice,que j'ai vu à une de ces soirées.C'était l'été de mes cinq ans.

-Vous pouvez l'inviter,avais-je articulé.

Je ne demandais pas de complications à leur affaire de couple,juste de simples réponses!Cela me pose question,vous comprenez!Si ça se trouve,c'est lui le père de Martin!

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant