Ania.

21 Octobre 1911.

-C'est fini,là?C'est fini?

-Oui,Ania.C'est fini.

Courage.La pemière période sur les cinq de l'année scolaire,c'est une épreuve passée et réussie,vu que j'ai eu des bons résultats,environ 15-16 sur l'ensemble.De toute façon,vous savez que dans moins de six mois,on part à New York et que les USA,c'est une destination tellement lointaine et excitante que les vacheries seront arrêtées avant d'atteindre mon esprit par une barrière d'eau.Dans trois jours,c'est l'anniversaire de mon père.Il 42 ans.Je vais lui offrir une longue séance de photos,dans différents cadres,une photo d'art.Je n'aurais même pas à faire semblant de l'aimer.Parce qu'en dehors du fait que c'est quand même mon père j'ai du mal.C'est sûrement à cause de ce contraste:je peux très bien m'imaginer que mon père meurt un jour,mais pas ma mère,oh non.Elle est si parfaite,si aimante.Rien à voir avec papa.

-Es...m'avait demandé mon père.

Sa voix était basse.

-Si tu me demandes encore une fois si je suis sûre de pouvoir t'offrir ça,je vais te tuer.

-Ne t'en fais pas,Ryszard.De toute façon,tu sais que ta fille t'aime et c'est le principale.

Non,maman.C'est toi que j'aime,et j'aimerais te le dire une bonne fois pour toute,mais si je le lui dis je vais me mettre à pleurer,aussi sûr que Christine Maclaret est une salope.

-Veux-tu...Veux-tu que je m'en aille?begaye-t-il.

Je veux entendre la joie et l'inquiétude se mêler dans sa voix.

-En tout cas,ne doutes pas de toi et ne dégrades pas ce que tu viens de faire.

Sa voix est si douce,et sincère,je sens mon coeur vaciller et j'ai eu envie de l'embrasser sur l'arrête du nez,mais je me retiens.Il ne voudra pas que je viole ainsi son intimité.Mais il sourit,et enveloppe un bras autour de ma taille,je ne comprends pas,je me mets à paniquer tellement c'est inhabituel.

-Ow,dis-je avant de pouvoir m'en empêcher.

-Ca va?demanda-t-il.

C'est tout ce qu'il sait me dire spontanément de toute façon,tant il est distant.Il est juste content parce que l'un des produits de ses relations avec Gerusha lui offre un cadeau.

Puis il me lâche parce qu'il doit parler à Aïsha de l'islandais à l'héritage intéressant qui s'intéresse à un autre produit des relations avec Gerusha.

-Quoi?Il emménage déjà seul.

-Je voudrais habiter avec lui?

-Pourquoi?

-Parce que je l'aime.Tu sais,il est honnête et riche.

-C'est sûr.Mais tu sais,vous avez 17 ans...

Ils semblent sérieux,mais cela semble impossible qu'ils le soient.Pas vrai?

L'idée d'un mariage d'Aïsha alors qu'elle a seulement 17 ans,ne me séduit pas mais ne m'empêche pas de dormir.C'est ce qu'on fait dans les autres familles riches.Mais c'est juste que ça ne risque pas de m'arriver à moi.Heureusement,j'ai fait une sieste,donc je ne serais pas morte de fatigue lors de ma première journée de vacances.

-MMMMhhh...réfléchissait-il.

Elle se sentait beaucoup plus adulte que jamais.

-Je veux dire,tu sais,il va falloir attendre,on ne marie pas comme ça,on est pas des lapins.On est de la bourgeoisie!

Je me mors la lèvre pour étouffer le petit rire qui pourrait me trahir.

Pour faire plaisir à sa fille,on a pris la voiture,on a acheté une veste coûteuse à la princesse,et il a piqué son porte-monnaie pour lui payer un verre dans un restaurant accessoirement délicieux et surtout cher.Enfin,le cher,au moins un aspect positif de ma vie,c'est qu'il a une connotation différente selon l'endroit où on habite.La veste est en cuir noir,ça lui va bien.

Pour la première fois,j'ai vu Mart Snorrisson.Un physique venu du froid,ça semblait expliquer son absence de mélanine et le bleu clair de ses yeux.Venait là des petites tâches noires sous les yeux.Vu la façon dont il serrait sa poigne trop fine dans sa main,ça semblait sérieux entre eux.Elle n'est pas serrée mais elle tient en place.

-Quoi?me dit-elle voyant que je la regardais.

-Ca...

Ils ne firent pas attention à mes mots aussi embrouillés que leurs pensées,et il mit ses lèvres sur son cou,elle mit ses doigts dans ses cheveux blonds coupés au ras du sol,et la jalousie me mordillait.