⚠️Ce chapitre peut contenir quelques scènes violentes. ⚠️
Je suis responsable de ce que j'écris et vous êtes responsables de ce que vous lisez... Merci***
Dans l'onde nocturne et des bassins propices sur le morne lointain du bas plateau central semé d'une terre luxuriante, des sons de tambours rugissaient le champ mystérieux du magique vaudou. je roulais à une vitesse raisonnable éclairé simplement par les éclats lumineux de la lune et de mes feux de Gabarits. Plus j'avançais, mieux je percevais le son sourd des sibyllins et du gosier des sambas.
Une brise glaciale frigorifia mes poumons. J'interrompis le contact puis descendis de ma voiture... ma montre indiquait exactement minuit ! Je tressaillis.
En quelques secondes, je sentis le souffle me manquer, j'avais l'impression de suffoquer et des fourmillements peu agréables me parcouraient le corps! Je m'evanouis a la seconde qui suit ...
Lorsque je repris mes esprits, l'entrée d'une grotte sombre m'invitait à y pénétrer. Je marchai vers son antre fétide ou l'on entendait le jaillissement de l'eau...Tout un spectacle effrayant y régnait : Des adeptes fervents d'Agwe tout en blanc dansaient dans leurs lascifs ébats, des moutons dont au sein de leur front étaient penchés des rubans cramoisis étaient immolés au sein de l'autel qu'entoure les hounsis sans omettre des vases qu'ils brûlaient à tour de rôle.
Entre chaque rocher gorgé d'eau, une bougie était allumée..Pied nue, j'avançai sous leurs yeux exorbitants tous prêt à me dévorer...Dans leur regard, il y avait de la haine et de la rage! La rage d'être dans l'obligation de respecter la maîtresse de leur maître....Mon cœur battait à un rythme cardiaque inhabituelle, mes lèvres tremblaient, j'étais envahie par la peur! Tout à coup une sainte terreur emplit les lieux, et l'éclat mortel d'une algue fouetta toute l'assistance qui automatiquement s'alignerent en deux rangés comme des élèves dociles!
Des chants lugubres me perforèrent les tympans et là une seconde algue déchira l'air et m'aspergea furieusement de l'eau des rochers. J'ouvris mes yeux qui s'aggrandirent de stupeur..En 6 ans c'était la première fois que je le voyais en vrai depuis sa disparition...Il était le même avec ce regard froid et glacial.. ses tatouages avaient augmentés et son visage était toujours aussi inexpressif. Il se plaça devant moi et me foutue une gifle miraculeuse sous le regard houleux de ses serviteurs. Sa voix semblait provenir des ténèbres de l'enfer ...Il n'était jamais partit ! Jamais...Il me releva la tête en me tenant par mes cheveux- Quelle belle Chienne ...
Ils ricannerent diaboliquement... Il me cracha dessus puis reprit
- Depuis quand t'avais-je donné le droit pour qu'autre que moi te touche??
-.....
- Répond donc salope!
Une algue encore plus féroce me força à me plier en deux ...
- Lorsque je t'avais dompté de la possibilité de parler, ce n'était pas un cadeau, cochonne, c'est parce que j'avais besoin de toi comme épouse personnelle ! Je ne t'ai pas donné le droit de laisser ton autre de sucer ton nectar, ce fils de chien...
Je souffrais tant la douleur était insoutenable...il me traina par les cheveux à même le sol pour s'arrêter devant l'autel ou reposaient ses offrandes.. je levai un regard haineux vers lui ! Quand ais-je pu aimer un monstre comme celui-ci. Il déchira mes vêtements et se mit à parcourir mon corps à l'aide de la lame d'une machette. Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front, il enfouie la pointe de son outil sous mon soutien de dentelle l'air menaçant... il lut la peur dans mes yeux, satisfait il l'enleva suivit d'un rire sinistre...
-Les chiens comme toi ne méritent pas la pitié Moana...
Ses insultes ne m'atteignaient aucunement, il ne faisait qu'augmenter ma haine contre lui. Je me suis souillée avec ça! Je suis tombée si bas... En un claquement de doigts, il ordonna à ses fidèles de se réunir autour de moi. Je craignais le pire il me lança un regard impassible et donna le coup d'envoi! Mon corps fut presque sauvagement lapidé par ses fidèles et rien ne pouvait atténuer ma souffrance, malgré que je grimaçais de douleur, je ne laissai couler aucune larme.. fallait que je résiste! Fallait lui faire face...
Il leur fit signe d'arrêter en plongeant ses iris inflexibles sur moi...
- Nous renouvellerons notre amour et tu seras à moi pour toujours, ni toi ni l'enfant que j'ai planté dans ton ventre. Tu m'as offert et il aura 17 ans... ton imbécile finira comme Ludovic...tu t'en souviens
Je ne levai en puisant le peu d'énergie qui me restait, le visage défiguré par les coups j'affrontai son regard bleu métallique
- Tu n'etais donc jamais parti... t'aurais pu éviter de me mettre enceinte, t'aurais pu éviter mon mariage si précoce, la mort de Ludovic et t'aurais pu te faire accepter par maman... tout ce temps tu n'as fais que me berner, m'utiliser comme ta pute personnelle, tu m'as soi-disant guéri de mon aphasie tout n'était que mensonges... Parce-que dès que tu le decides je suis incapable de m'exprimer... pourquoi me faire tant de mal? Alors que moi je n'ai fais que t'aimer...
Il éclata de rire, d'un rire sinistre suivit de ses acolytes...
- Quoi de mieux qu'une belle griffonne creole, tu es un beau joyau pour ma couronne unique!
- Tu as emprisonné mon âme, tu m'as souillée, je t'ai suivie alors que tu jouais, j'ai fais ce que tu voulais et tes promesses ce sont envolées, j'ai tout laisser dans le but de te plaire et tu es resté de marbre et de pierre.
Il s'approcha de moi et entouré mon cou de ses mains glacées puis accentua la pression dessus
- Moana le diable n'aime pas...il te donne l'illusion de ce que toi tu as envie de voir
Il me lecha le visage avec sa langue... puis me relacha brutalement sur le sol poussiéreux ! D'un ton dictatorial il poursuit :
- Ce soir j'ai envie de te pénétrer les tripes comme quand deux bêtes font l'amour ! Je veux t'entendre aboyer, gémir comme un cheval qui a été mordu... Ce soir, je verrai la vraie couleur du fils d'Agwe Taroyo...pose toi à quatre pattes comme la chienne que tu es..
Je ravalai péniblement ma salive en soutenant ses iris effarantes....
- Non.
Il eut l'air surpris et se retourna. l'ombre autour d'eux s'emplit de sinistres clartés.
-Koman ?
- J'ai abandonné ma religion, mes principes et mes valeurs pour toi, je t'ai laissé le pouvoir de me piétiner de me réduire à ta mercie, d'opprimer mon âme et ma liberté ; tu as joué de moi comme on joue d'un piano, t'es rentré chez moi Haïs dans ma vie, tu as persécuté mon cocon familial, t'avais pas le droit de piétiner mon innocence comme tu l'as fait, et ce soir je te dis non! Plus jamais tu me dominera, plus jamais tu me possèdera plus jamais Haïs! Je reprend ce qui me revient de droit ! Ma liberté.
Il eut un sourire moqueur
-Wap antre nan batay sans baton..
-Lè wap manje ak djab ou kenbe fouchet ou long ...
-Les flammes de l'enfer sont brûlantes.
- Dans ce cas j'éteindrai les flemmes par les flemmes !
Il s'approcha de moi et aspergea mon visage de son champagne blanc ! J'avais à peine fermé les yeux que je me retrouvai dans le lieu exacte ou se tenait ma voiture. Mes vêtements étaient transformés en lambeaux et j'avais des ecchymoses de partout. Une entaille peu profonde située à la commissure de mes lèvres boursouflées me démangeait ! Il était déjà une heure du matin, je repris la route en sens inverse pour emprunter les lieux mal éclairés. Je soliloquais en conduisant sur le plateau inégal et caillouteux. J'arrivai à Port-au-Prince au bout d'une heure et demie. Il était hors de question, que je rentre chez moi vêtue en haillons. Malgré l'heure tardive, je réussis à louer une chambre au kinam hôtel d'ou une réception s'y tenait ce qui expliquait la présence de la réceptionniste. Elle me reluqua mais garda toutefois silence. La jeune demoiselle me remit ma clé. Je pris rapidement l'ascenseur, pénétrai dans la magnifique chambre d'hôtel, me douchai et m'endormis l'esprit tourmenté!
Il n'abandonnera pas de sitôt ! je le savais... je le sentais ...