Moana

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Je fis glisser la porte de la cabine de verre et rapidement laissai l'eau ruisseler sur ma peau. Je me massai les cheveux sous le jet d'eau puissant de la douche. Je me mis à repenser à ce que m'avait fait Haïs ce matin. Ces doigts experts qui ont pétrifiés ma chair et qui ont cherchés à me procurer du plaisir n'étaient pas ceux de mon fils. Son père était un être abject et c'était de ma faute si mon fils se noyait dans son emprise néfaste. À force de cogiter, je répondais moi-même à certaines questions...mon regard se plongea par pur hasard sur l'énorme miroir mural disposé parallèlement à la cabine de la douche...un regard bleu me fixait ; je fremis. Je clignai des yeux suffisamment pour m'assurer que ce n'était qu'une illusion. Les paupières clos, j'appreciais la tiédeur de l'eau me caresser la peau..je les rouvris des secondes après et émis un cri de terreur étouffé. Haïs en personne se tenait devant moi, l'eau et lui ne formait qu'un,cet élément était le pilier de sa sinistre vie.je saisis rapidement ma serviette et m'enveloppai à une vitesse vertigineuse en signant trois fois de suite et en récitant un de mes psaumes conçues pour la protection divine. Il n'avait pas changé d'un poil, son regard de bloc et d'acier me fixait intensément..Ses tatouages encore présents avaient augmenté. Il était resté jeune et robuste ; sans doute grâce à ses milliers de jeunes filles innocentes dont il abreuve leur énergie et qui n'ont pas eu autant de chance que moi. L'effet de surprise s'évanouit,je l'affrontai d'un regard haineux...

- T'as pas changé ...toujours aussi belle...

- Comment peux-tu oser revenir ici  !Mon mari t'avait clairement fait comprendre qu'ici tu n'es pas le bienvenu.

-J'ai quelque chose qui m'appartient siw pa vle mwen pile pie'm isit lan,kite saw te livre'm nan vin jwenn Mwen. [ Si tu ne veux pas de ma presence ici, livre-moi ce qui m'est de droit]

-Faudrait me passer sur le corps !  Rien de ce que tu feras Haïs ne pourra m'enlever mon fils.. .c'est mon fils celui de Sebastian et de Moana Rodriguez.

- Ton fils t'avais fait jouir ce matin ?

Ma haine s'enflammait contre cet être incube, infâme et ignoble. Je lui crachai dessus

- Maudit soit le jour ou je suis tombée sur un être tel que toi..Tu détruis tout ce que t'approche...comment as-tu osé utiliser mon fils pour me toucher...

-Paske mwen vlew anko...se chyènn Mwen ou te ye !  E mwen pwomet ou sa ,lew pa konen map few peye'm pwomes ou an.[ Parce-que je te veux encore, et je te le promets que quand tu t'y attendra le moins je te ferais le payer ]. Rappelle-toi Haïs est mon reflet et lorsqu'il te sautera dessus pour t'arracher des cris de chiennes en chaleur, qu'il t'enculera comme un fauve en cage tu ne te rendra même pas compte que tu te fais baiser par ton fils...

Je gardai mon sang froid ,l'air impassible...

- Ni ou, ni Haïs se pou mwen nou ye... si nou kapab defiem anko ![ Ni toi, ni Hais, vous m'appartenez, si vous en etes capables defiez-moi] Sebastian semble se lasser très vite de son protégé de fils...

Il s'approcha et voulu me toucher mais une force invisible l'en empêcha...il sourit d'un air machiavélique et disparut comme il était revenu en laissant ses traces de doigts implantés sur la vitre de cristal. Je relâchai ma respiration ; dire que j'avais eu peur de lui serait mentir à moi-même, Dieu me préservait de lui...mais l'âme de mon fils était en péril et il était grand temps que je l'aide à se libérer des chaînes esclavagistes dans lesquelles je l'avais emprisonné.

Deux heures plus tard...

Je n'avais pas croisé mon fils depuis ce fameux incident, je me rendis vers la cuisine ou Scirsey et Sebas se préparait à partir. Cette dernière avait fini par convaincre son père de lui laisser passer le week-end chez l'une de ses amies de son institution de danse. D'ailleurs la mort de Seysey l'avait fait beaucoup de peine et elle en voulait à son frère d'avoir commis un acte aussi cruel qui selon elle n'était qu'un accident. Sebas partit sans m'offrir mon bisous sur le front  ! rapidement il demarra sa voiture. On se disputait constamment à cause d'Haïs et cela envenimait notre couple. Lorsque l'un ne voyait pas ce que voudrais dire l'autre ben on s'emportait et la guerre recommençait. Je gravis les marches de l'escalier et finis par croisai Haïs au bout du couloir .Honteux il baissa les yeux et rebroussa chemin sans même se retourner. Je ne le poursuis pas, je rentrai dans ma chambre et composai le numero de maman qui comptait organiser un barbecue avec son nouveau mari Dimitri Jiah pour célébrer leur onzième anniversaire de mariage. Je ressortis des minutes plus tard et allai toquai dans la chambre de mon gamin.je fis glisser la porte faite en bois de teck et pénétrai dans son petit monde, mais rien...pareil pour la salle de bain. L'eau ruisselait mais rien. Je fis le tour de la maison et me mis à paniquer en repensant à sa tentative de suicide. Les lèvres tremblantes, je contournai notre serre et finis par émettre un énorme soupir de soulagement, il était la, assis sur la balançoire non sur ma balançoire ma place préférée...je l'imitai et lui touchai le menton. Malgré notre proximité il n'osa pas lever les yeux vers moi. Seigneur protégez-le. Me dis-je

-Hey...ça va si mal...

Il hocha affirmativement de la tête, ses joues étaient baignées de larmes.

-Regarde-moi Haïs..Je t'en prie mon chéri. Ecoute moi ...je suis ta mère et je sais que t'as pas voulu faire ce que t'a fait, je ne t'en veux pas mon bébé...On va trouver une solution à tout ça mon chéri..

- Le monstre que je suis devenu ne mérite rien du tout. Papa ne me regarde même plus, il ne m'adresse presque plus la parole même pas pour m'indiquer mon chemin...Ma sœur à la haine contre moi. Je dégoûte comme la peste et Ebola. J'ai trompé Lya et quand elle me parle, elle ne se rend même pas compte qu'elle parle à un rat et une ordure d'égout..il n'y a que Callie,et je me demande comment je fais pour me contrôler...pour ne pas la faire de mal.

- Si un rat est aussi beau que toi, je le rend millionnaire ! Callie? T'es sûr que tu te poses la question ou tu connais déjà la réponse ?

Il s'appuya un peu sur mon épaule, je le consolai et me balançai avec lui jusqu'au coucher du soleil silencieusement. Il n'avait absolument rien tenté...

Dans la soirée...

Sebastian rentra suffisamment tard pour rater le dîner ! Il était de mauvais humeur.
Il pénétra dans la chambre en se dirigeant direct vers la petite table basse ou était posée sa bouteille de rhum. Il vida le verre d'un trait et se dirigea vers la douche alors que je me cherchais une nouvelle nuisette de dentelle blanche. Vêtue de mes sous-vêtements blancs, je peinais à trouver ce qu'il me fallait. Il revint des minutes plus tard l'eau coulant sur son torse, son pantalon jogging noir ajoutait à son charme provocateur et ténébreux.je souris en coin...j'aurais été bête de laisser filer Sebastian..très bête. Il m'attira par la taille en me collant à son bassin..

- Attend moi...deux secondes stp.

Il grogna de colère en s'asseyant sur le lit..

- Dure journée ? ..

-Tu parles d'une journée ! Maouche est venu me faire des reproches à cause de sa fille la ...Elena qui apparemment était ivre et s'ait fait peloter par Haïs sans son consentement ! Je commence à avoir ma claque de son comportement..Il me rappelle L......

Même des années après ,son meilleur ami continuait à lui manquer.Bien sûr qu'il était heureux mais Ludovic lui manquait encore et encore  ! Il répète souvent que ce sentiment disparaîtrait que lorsque lui il disparaîtra.

- Ludovic.

-Peu importe ...

-Tu ne lui parles même plus Sebastian... Tu ne l'adresse la parole que pour lui demander un truc .il a besoin de toi ! Hier quand il l'a avoué pour Seysey et Elena,t'as absolument rien dit..

- Que veux-tu que je dise ?  Il me rappelle trop mon passé, l'ordure que j'ai été, il me rappel trop mon meilleur ami qui a fini par crever et s'il crève moi je meurs..je ne sais tout simplement pas comment réagir. Avec toi, c'était plus facile.

- Haïs présentera ses excuses aux Maouche dans un dîner que je compte préparer demain soir et tout sera réglé.

Il soupira et m'attira vers lui, il me mit en califourchon sur ses jambes alors que je priais le ciel pour qu'il ne remarque pas mes marques presentes à la naissance de mon intimité..

-J'espère. En passant c'est quoi ces traces de doigts plaqués sur la porte vitrée de la cabine de douche...

Mon cœur fit un bon... énervée comme il est, valait mieux ne pas attiser sa colère...

- C'est...j'ai glissé..ce sont mes doigts..

-Depuis quand t'as des doigts aussi puissants dis moi  ?

Il se mit à m'embrasser...ses lèvres me procurent des frissons de plaisirs...mais il s'arrêta nettement. Ses iris marronnes étaient rivées sur mes cuisses exactement ou il ne fallait pas ...

- Qui t'as fait ça ?
















That Voodo You Do  -TOME II-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant