Styvie

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Vêtue d'un débardeur et de mon slip Nike, je m'etirai légèrement et jetai un bref coup d'œuil à la montre de Gabriel posé sur la table de chevet. L'aiguille indiquait 11 heures 30 am; je me levai du lit, et me reluquai un instant au miroir et remarquai ses suçons qui dataient de quelques heures. Je soupirai en grimaçant devant l'énorme miroir mural. Finalement, j'allai m'asperger le visage d'eau fraîche et me décidai de lui préparer un truc à grignoter. J'entendis sa voix et celle de Derreck résonner du salon. Je me rendis vers les escaliers pieds nus, et pue les observer en m'asseyant discrètement sur l'une des marches en bois de teck recouvert d'un design conçu par moi. Assis l'un en face de l'autre chacun leur Heineken en main, ils discutaient. Leur ressemblance était frappante, je n'avais jamais fait la remarque! Je m'appretais à les rejoindre lorsque son cousin lui questionna à notre sujet :

- Alors Styvie ça avance ?

- Elle dort là-haut ! Dit Gabriel

- Tu t'es beaucoup attaché à elle ces derniers temps!

Il haussa les épaules de manière désinvolte... je ravalai ma salive Derreck poursuit :

- Quoi?

- Cette fille me prend pour un billet ! Replica Gabriel

- Comment cela ? Demanda Derreck

- Je te jure mec ! J'aurais voulu une relation plus coriace...je la trouve super frérot surtout quand elle fait parler ses hanches, quand elle fait bouger ses courbes ! Mais... elle me prend pour un billet qu'elle voudrait déshabiller. Elle n'est fidèle qu'à mon portefeuille ! Le genre de fille qui adore les gros gamos... Lacha t-il.

Soudain, ma poitrine s'alourdit d'un sanglot étouffé...

- Styvie ne semble pas être le genre de fille à s'intéresser à ton fric !

Il rigola

- Huh! Désolé mais moi je n'ai rien d'un imbécile ! D'après toi qu'est-ce-qui l'arrange ? Tout ce qui l'intéresse c'est d'être sûr de continuer à bouffer du caviar sur du saumon fumé en tranches !

Derreck écarquilla ses iris brunes de surprise, je laissai les larmes inondées mon visage ! Ça me permettait d'accepter la douleur qui prenait peu à peu place dans mon âme meurtrie en l'espace d'une seconde... il poursuit sur le même ton :

- Mec si j'ai le malheur de tomber en panne, tu peux me croire sur parole ce n'est pas l'amour qui lui fera fondre ! Mais surtout les sacs à main Valentino...

- Wow... C'est terrible j'avoue que ça ne lui ressemble pas du tout ! S'etonna Dreck

- Je n'ai pas l'intention de céder qu'elle aille se faire un autre plus débile que moi... plus tôt mourir que d'offrir le bracelet à une meuf comme elle ! Elle ne parle qu'en monnaie.

- Elle semblait tellement amoureuse...

- Je ne veux pas être celui qui chialera comme un bébé pour sa tétine, j'ai trop souffert je ne veux pas foncer dans le mur à nouveau... Avouat-il

- Je comprends ! Je suis désolé... Fis son cousin

- C'est la vie... sinon on y va !

Ils se levèrent et se dirigèrent vers la porte... Mes larmes se raprochère de plus en plus 

- Tu ne préviens pas Styvie que tu so...

- Je serai déjà de retour avant qu'elle ne se réveille ! On ne va pas rester pour longtemps las-bas, le temps qu'on lui achète une bonne bouteille de whisky et qu'on discute. Coupa Gabriel

- Tu connais papa... une heure devient une éternité...

Lui: T'inquiètes il ne ratera pas son vol !

Ils refermèrent la porte derrière eux et je me rendis tout de suite dans la salle de bain. Je m'y enfermai pour m'effondrer en larmes... La sonnerie de son portable me fit sursauter ! Il l'avait oublié sur le mini sofa de chambre. Je déverrouillai l'écran, ce n'était qu'une notification de Fotmob. J'accedai par curiosité sur sa page de messagerie où le prénom de Sao était inscrit avec des petits emojis en cœur. Tous ses textos étaient lus mais sans réponse : 

<<📳Sao toi et moi s'est gravé, je ne pourrai jamais aimer comme je t'ai aimé...>>
"Bonne nuit mon cœur, fais de beaux rêves" "Je ferai tout pour te reconquérir ">>

<<📳 Peu importe les virages ou les bifs que je prendrai... je vais me battre pour toi "Je t'aime Saodjie" ! T'as toujours été "la seule", l'élue de mon cœur je t'ai dans les veines ....>>

J'eteignis son portable et le reposai doucement à sa place ! Ais-je le droit de me traiter d'idiote?Ais-je le droit de dire que je me suis trompée à son sujet ? Et bien non !! J'aurais dû partir dès que j'avais sût à quoi je lui servais ! Mais non mon cœur en faiblesse pour le sien, m'a aveuglé et j'ai préféré rester; j'ai préféré supporter tout tes caprices Gab, j'ai accepté la façon dont tu ne me traitais pas parce que je suis une idiote mais parce que je t'aime ...Pour toi, j'ai inspiré la pitié aux autres, par amour Gabriel... tous mes chapitres ne parlent que de toi ! Dans une relation, il y a toujours un qui aime plus que l'autre, j'aurais voulu que ça ne soit pas moi ...j'aurais voulu y croire... Je débarrassai son placard de mes quelques vêtements qui traînaient et me dirigeai vers ma voiture ! Je roulai jusqu'à mon appart, fis rapidement changer la serrure puis me saisis de mon "carry on" et y introduis le nécessaire ! A partir d'aujourd'hui, il était hors de question que je me laisse distraire par quoique ce soit ! Je vais me concentrer sur l'évolution de ma boîte, je n'y mettrai plus jamais les pieds dans son entreprise, plus jamais il n'entendra parler de moi!
C'est fini Gab... Fini Gabriel

Je m'arrêtai à un feu rouge et relâchai une énorme bouffée d'air. J'étais incapable d'empêcher les larmes de couler... incapable de m'empêcher de penser à lui. Moi j'étais prête, c'est lui que j'attendais... il ne me demandait du temps que du temps ! Un temps qui jamais ne s'estompera..."Maigrie un peu Styvie ! " Grossis un peu Styvie !" Il à toujours ignoré tous les efforts que je déployais pour lui plaire... j'aurais dû reste moi-même... je savais qu'il n'a jamais éprouvé plus que de l'attirance sexuelle pour moi, mais parfois on essaie de croire, de s'attacher à certaines choses parce qu'aimer devient magique ! On pardonne tout. J'ai préféré jouer à la sourde et à l'aveugle face à son mépris et à sa désinvolture, face à tout juste pour apprécier le bonheur que je ressentais dans ses bras, la chaleur de son corps ! Son regard éteint mais tellement excitant, sa voix rauque et rassurant, sa manière de se faire apprécier pour tout les employés de sa boîte..son sourire...mes larmes redoublèrent. Je me garai un instant pour calmer ce sanglot de rage qui m'etouffait les poumons .....

Je traversai le feu rouge et rapidement me rendis chez ma sœur Jessy qui habitait à Peguy-ville... Sa maison ayant un style de l'époque coloniale des années où gouvernait le Président Petion me rappelait souvent ma ville natale ! Elle m'acceuillit chaleureusement et se livra à une bataille entre mon cœur en lambeaux et mon sourire! Je dû faire l'effort, mais il n'y avait plus Styvie et elle sera absente pendant un bon bout de temps ! Parce que je continuais à l'aimer éperdument....

That Voodo You Do  -TOME II-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant