Le dîner avec les Maouche c'était passé avec succès .J'avais présenté mes excuses et ils étaient partis heureux avec des promesses de collaborations fructueuses. Papa avait fini par refermer la porte derrière lui suivi d'un sourir radieux qui disparut automatiquement que les feux de la luxueuse voiture quittèrent notre résidence.
Pour la première fois depuis si longtemps, je m'étais comporté dignement malgré les clins d'oeil provocateurs que m'avaient lancés la jolie Elena. Le genre de fille étudiant au CPCM qui adoraient attirer l'attention !
-Je vous jure plutôt crever que de collaborer avec cet homme ! Declara papa
- Il semblait être satisfait. Argumenta maman
- Sa fille est une future demi-mondaine rien qu'à voir ses yeux et son regard. Continua-t-il sur de lui
- Et comment tu le sais ?
- T'as oublié qui j'étais ? Tu me le répète constamment
- Le monde à évolué depuis Sebas .
- Les reactions peut être mais les regards restent le même ! D'ailleurs si je ne m'abuse,après la sérénade...elles roulent une autre mèche puis boum ça caille.
Maman roula des yeux en empruntant les marches de marbres ! Elle répugnait le passé de papa; alors que moi j'avais du mal à l'imaginer comme tel. Papa la souleva de terre sans qu'elle ne s'en rende compte en l'embrassant ; je me voyais en eux avec Callie ; si jamais un jour dans une autre vie elle devenait la gardienne des clés de mon cœur...moi si je la touche, jamais je ne la casserai.
Je vérifiai l'heure qui courait vers minuit...Après leur avoir souhaité bonne nuit,je me rendis dans ma chambre et prit une douche pour par la suite me glisser sous mes couvertures en essayant tant bien que mal de me concentrer sur l'un des psaumes que m'avait refilé maman...
Une chaleur suffocante malgré l'air conditionné me poussa à deposer ma bible et à me rendre sur mon balcon ; une brise plutôt glacial que agréable me frigorifia le corps en entier..
Minuit tapant...un chien au coin de la rue me fixa...ce même chien qui avait causé ma chute de l'arbre ! Je le reconnaîtrai entre mille.En un simple battement de cils,il disparut ; je rentrai rapidement vu les sensations terrifiantes que m"apportaient cet animal à chaque fois que nos regards se croisaient.J'avais à peine tirés les cintres des rideaux sophistiqués de ma baie vitrée que mes yeux croiserent un regard bleu cristallin identique à l'acier et aux glaciers .
Des frissons me parcouraient le corps jusqu'à l'échine, mes mains étaient moites et mon regard apeuré fuyait ceux du dreadlocks qui apparemment était bien le fameux Haïs, demon incube, fils d'agwe Taroyo mon père. Il ne souriait pas. Les lames de ses iris étaient plus tranchant qu'un couteau. J'aurais voulu crier, tant sa présence m'effrayait mais je m'abstins ; fallait l'affronter.- Que me voulez vous. Criai-je !
- Est-ce une maniere de recevoir et de parler à son père ?
- Que me voulez vous ?
- Ton âme et celle de ta salope de mère...Mwen vin wew poum few konen ke peson paka defiem...tout lanfè sa wap viv la ka pa janm fini. [ Je suis venu te voir pour te faire savoir que personne ne peut me defier, tout cet enfer ne partira jamais !]
- Allez vous en...Si maman et papa vous ont défier donc moi aussi, j'en suis capable
-Je suis ton père et tu veux être mon ennemi ? Wap jwe move jwèt...chak fanm ou pote ban Mwen toujou fè kem kontan.[ Tu joues un mauvais jeu, chaque offrande que tu m'apportes me fait toujours plaisir] Mais le diable est insatiable Wap gen le chwa !swa nou vin enmi swa nou vin zanmi. [ Tu auras le choix, sois tu deviens mon ennemi ou on devient allier ]
Tout à coup, des ondes électriques me plièrent en deux, des algues sorties de nul se rattachaient à mes pieds..et comme quelqu'un qui se noyait, j'avais l'impression d'être completement immergé par l'eau. Aussi douleureux que cela puisse être je n'emis aucun son de détresse.
- Courageux comme sa mère...Si tu me defies ,ça ce ne sera pas le pire .. sur ton chemin que des flammes et tes yeux cacheront un éternel cimetière... Accepte mon marché et tout sera mieux pour toi et ta famille..
- C'est quoi votre marché ?
- Mwen te renmen manmanw anpil...li trayim ...li vin pran Chen sa ke yo bay pou Sebastian. Li te sèvim kom esklav ...li te onorem jan okenn fanm pat kon fel..e lè nap fè bagay,lè baton'm rantre andann nanm nim se zantray li mwen dechire... Mwen te kon fel rele tankou chy*nn.. [ J'aimais ta mere elle m'onorais, elle m'as trahit pour cet chiens de Sebastian... elle etait ma chienne, je lui possédait ]
- Ne parlez pas ainsi de maman. Vociférai-je
- Sispann defann on moun ki livrew a djab ...Sispann renmen grann ou Véronique ki te vle manmanw tuyew depi nan vant... Sispann renmen karen ki pat vle Sebastian marye ak manmanw pou sove imaj Moana ki te vin sal ...poutet li te ansent de yon pitit ke pyes moun pat bezwen , Sispann renmen on fanmi ki pat vlew..paske tout kou tout kou pitit tig se tig ! ...son vyolè li te ye..li pa diw konbyen fanm li taye ? Papaw pa diw se fót li si Ludovic mouri ,li pa diw ke meyè zanmi sa vyole ma tant ou Saodjie ak tout Célia ? Li pa diw anyen ? [ arrête de défendre une famille qui ne t'a pas voulu, ta grand-mere Veronique qui voulais te renier, Karen qui ne voulait pas salir la reputation de son fils, je suis ton père et tel père tel fils, Sebastian ne t'as pas dit qu'il était un violeur, que c'est de sa faute si Ludovic est mort? Et ce meilleur ami en question a violé tes tantes Saodjie et Celia ?]
Des larmes me picotaient les yeux je finis par m'asseoir par terre en le suppliant d'arrêter toutes ces phrases l'une plus cruelles que l'autre...je retins ma tête par mes mains ...je ne voulais plus rien savoir...je ne pouvais pas croire tout ce qu'il me débitait..il me rendait fou...
-Arrêtez je vous en supplies...Arrêtez..
-Je ne fais que te dire la vérité mon petit Haïs...digne fils d'agwe..digne soldat des rivières et des océans...siw sevim ...ou danse sou vèvèm ...ou taye tout fanm mwen bezwen ..mwen pap janm renyew ou se pitit mwen ...san mwen ...nanm mwen [ si tu t'allie avec moi ton perré, je ne te renierai jamais !]
- Vous n'avez jamais eu d'âme. M'epounai-je a bout
- Ou vlem kitew en pè ? Banm on sel chans poum gen manmanw on fwa sèl ...banm on sel chans poum reviv tout sansasyon dantan nan janm li ...poum manje mango fransik li .... [ Tu veux que je te laisse en paix? Donne moi une chance de posseder ta mere une derniere fois] Après tout je l'ai aimé comme jamais.. .comme ton amour pour Callie... D'ailleurs siw fè sa pou mwen ...wap ka gen Callie sou on plato pou ou sel Haïs wap ka gen ni Callie ni Lya..... [D'ailleurs si tu fais cela pour moi, je te permeterrai d'avoir Callie pour toi seul, c'est bien cela que tu desire toute ta vie non?] La belle Callie aux cheveux frisés et au corps de rêves..
Je restai de marbre, silencieux... il reprit
- Callie vierge... li apetisan nou vlel ou vlel mwen vlel ..mwen vle Moana...nou ka gen tout sa nan on sel kó...et se kó paw ...Fem reviv dousé Moana .....map baw Callie. Quoi de mieux que le sang d'une vierge.. [ Elle est appétissante ta Callie, on veut tout les deux la même choses, aimer la femme que l'on aime, donne-moi Moana, je te donnerai Callie }
Je relevai la tête vers lui..
- Vous me demandez de coucher avec ma mère ?
-Siw te gon denye espwa pou gen Callie kisaw tap fè... [ Si tu avais un dernier espoir d'avoir Callie que ferais-tu toi?]
- ....
- Sonje tout sam diw yo ...Agwe pa janm Bay manti e toujou respekte pakt li....
Réflechi..[ Rappelle-toi de e que je t'ai dit Agwe ne ment jamais, je respecte toujours mes pactes... réfléchis].Il disparut comme il était apparu... je me retrouvai endormi à même la moquette ... Je n'avais pas rêvé ...
