Un matin je m'étais levée, juste comme ça, j'avais pris mes clés de voiture et je m'étais dirigée inconsciemment vers des routes provinciales mal structurées, vers des grottes sombres et des chutes d'eaux de diverses régions. J'avais parcouru des kilomètres entiers allant de celles du Plateau Central jusqu'à Thomazo. Mes déplacements étaient guidés par lui-même. Il était maître des directions qu'il m'ordonnait à emprunter...Durand les 21 jours que j'avais disparu, j'avais subi un véritable calvers, j'avais été chevauchée par toutes sortes de divinités qui ne réclamaient que mon âme ! Tous ces chiens voudraient me voir au bout d'une corde ...J'étais leurs nectar et eux mon bourreaux. J'entendais encore et encore les coups de fouets fluides et de tambours qui me foutaient des frissons, je ressentais encore l'écoulement de l'eau souillée d'Agwe sur ma peau ...Mes larmes s'appretèrent à couler...《non Mo ...pas ce soir》
Je scrutai la salle d'exposition munie d'une centaine de peintures vaudou réalisés par moi. Des milliers d'invitées d'ici et d'ailleurs, étaient réunis pour assister au " Soulèvement des âmes".
J'avais mélangé passion et temps pour organiser cette soirée qui me tenait à cœur. Ma peinture authentique était branchée sur le vécu de l'Haitien dans son monde magique où la chaise objet de convoitise, côtoie le fusil, le cercueil et la croix, autant d'élément de l'isotopie vaudou de la mort et de la sensibilité vaudou. ...j'avais créé l'éblouissement et la fascination dont la tendance est d'émerger de l'angoisse de la teinte et de s'y perdre tout à la fois.
Les rédacteurs en chef de CayalieMag, Elle magazine et de Q9HAÏTI étaient présent et s'extasiaient devant de pareilles toiles. Malgré la présence de ces entités, malgré que tout déroulait exactement comme prévu, j'avais peur, quelque chose me nouait l'estomac. Ma vue se brouillait de temps à autre et les battements de mon cœur étaient irréguliers! J'avais chaud au point de vouloir m'arracher mes vêtements...j'aurais voulu que Sebastian soit la ainsi que mon fils.Mais il était chez sa grand-mère, quand à Sebas , je ne l'avais pas parlé depuis "Ludovic" , depuis ce soir ou Haïs m"avait catégoriquement étouffé pour citer le nom de son meilleur ami; il ne m'avait fait aucun reproche, il se contentait de me dire bonjour ou bonsoir comme d'habitude mais ne forçait plus à me voir sourire ou à me faire plaisir.
Quelque chose s'était cassé dans son regard ! J'ignorais quoi.Il fuyait toujours mes yeux qui voudraient tellement s'accrocher aux siens..ow Sebastian ...si seulement tu savais. .Je soupirai. Toute cette pression me perturbait au plus haut point. Un photographe assez renommé m'interpella et me prit en photo. Des journalistes guettaient impatiemment le moment où ils trouveront la moindre opportunité pour m'interviewer.
J'avais à peine souris aux derniers clichés que capturait Philip qu'une décharge électrique m'immobilisa puis me plia en deux. Une force surnaturelle me souleva de terre sous l'oeil ahuri du public puis me propulsa vers les toiles fraîchement exposés. Puissamment il rentra en moi et me fit sienne devant l'assistance. J'étais aspergée d'eau de mer sortie de nulle part sans doute pour qu'il se maintienne en moi.Mes lèvres tremblaient, j'étais à bout de force.Il me baisait avec haine, et me blaissait avec ses algues de l'intérieur! Chaque coup de rein, était pour moi une crucifixion. Son agression sexuelle dura plus de trente minutes,
Les milliers de regard interrogateurs me brûlaient le corps ! Eux , ils ne voyaient rien à part que l'une des meilleures représentantes du monde artistique de la ville était atteinte d'une crise démentielle et se livrait à des geste abjectes et malsains.
Des chuchotements fusaient de partout! Certains étrangers s'interrogeaient en se demandant si tout cela était inclut dans la représentation.
Mes larmes étaient mon seul refuge...Toutes mes peintures furent déchirées, mes fresques murales sabotées et mon corps martyrisé !
Lorsque son esprit me delaissa finalement , je me relevai à bout de force sous leur regard intrigué et apeuré. Ils me suivirent de leurs yeux jusqu'à la sortie ...certains photographes prirent le malsain plaisir à photographier toute la scène.
Haïs ne m'avait jamais autant humilié.