TOME II / PARTIE I
.5 ans plus tard.
-Allez saute champion!
-Maman est déjà rentrée?
-Non ...mais elle ne tardera pas
Il émit un soupir de soulagement puis ajouta:
-J'espère que j'aurai le temps de m'endormir.
-Haïs ce n'est pas correct de dire de telles choses! C'est ta mère....
Le petit bout de chou de cinq balais me regardait de son regard bleu limpide. Il avait catégoriquement hérité des très particuliers de Moana. Ses beaux cheveux d'un blond cannelle encadrait son mignon visage; ses lèvres étaient aussi roses que celle de sa mère et il avait la peau satinée légèrement bronzé. Ce qui restait de différent ; c'était ses yeux ! Il les avait bleu... bleu comme l'océan... bleu comme la fonte céleste... bleu comme les sources et les rivières ! Tout simplement bleu. Son regard innocent me fixait conscient qu'il avait dis quelque chose de moche! Il avait d'ailleurs la tête clouée sur ses Airmax. J'emis un sourire en coin et ébouriffai ses boucles dorées en l'encourageant à aller se laver. Il s'executa sur le champ et grimpa les marches une à une en interprétant Elle me dit de Mika. Je le regardai s'éloigner et me laissai choire sur le divan en fixant le plafond jusqu'à l'encadrement posé sur une unité basse mural. À l'intérieur reposait fièrement notre photographie de mariage. Je portai mes iris sur mon anneau ce qui réanima quelques souvenirs enterrés depuis peu ! Cela faisait aujourd'hui cinq ans. Cinq ans que je m'étais marié, cinq ans que j'assumais assez bien mon rôle de père. Dès qu'il avait émit son premier cri, je m'étais tout de suite épris d'amour et de tendresse pour lui, il était pour moi un tout nouveau départ ! J'avais au début peur de ne pas y arriver, mais avec l'aide de maman et de Véronique qui m'ont accordé leur soutien moral, je m'en sortais bien contrairement à Moana qui avait démissionné de son poste de mère dès que le petit avait atteint ses deux piges ! Tout ce qui l'avait intéressé c'était qu'il porte le prénom d'Haïs, je pouvais en faire ce que bon me semblait du reste. Elle avait totalement changé ! Elle passait ses journées entre sa boutique et ses voyages culturelles. Le soir elle s'enterrait au sous-sol et interdisait à quiconque d'y mettre les pieds! Bien que je n'y avait jamais mis mes baskets, les coups de tambours, les cymbales, les gémissements enflammés qui y resonnaient me donnaient une idée de ce qui ce tramait en bas. Elle revenait s'allonger sur notre lit, et s'endormait sur les musiques houcines ou racines enregistrées sur sa stéréo en s'en foutant totalement si cela me dérangeait ou pas. Elle avait ajouté à son style hippie de bohémienne des chaînes en forme de coquillage, ses doigts étaient ornés de bagues qui ombrageaient presque son alliance et sa peau reflétait des petits tatouages mystiques sortis de nul part! À son cou était perché un Wanga dont jamais elle ne s'en défaisait !
Ce qui m'enervait le plus, c'était lorsqu'elle disparaissait pendant plus de 3 jours sans laisser d'adresse. Elle était sans conversation et ses réponses étaient toujours sanglantes. D'ailleurs je n'avais toujours pas eu un baiser d'elle, je ne l'avais toujours pas touché; cinq ans déjà et j'ignorais comment elle aurait pu s'effondré sous mes caresses ! J'avais l'impression d'être redevenu puceau.
Les pas d'Haïs me permirent de me réveiller de mes pensées. Il s'assit sur mes genoux en tenant en main sa bouteille de GR azur. Il était passionné du bleu limpe des lacs, des cascades, de la mer et de la pluie ! Tous ce qui émanait de l'eau l'hypnotisait au point de l'interdir de s'approcher seul des eaux douces ou salés et même des piscines ! J'avais peur, peur de le voir disparaître un jour comme Ludovic, peur de ne plus jamais le revoir car, je connaissais parfaitement l'origine de son amour pour l'eau et je savais que tôt ou tard il le saura et il aura à choisir... tôt ou tard il le faudra. Au bout de deux heures d'attente, je me resignai au fait que l'on mange sans Moana. Par la suite, nous fîmes le dernier rituel du soir, je le lus une de ces histoires bibliques qu'il aime tant puis nous nous endormies ensemble sur son petit lit dans le bleu sombre de la nuit alors que je me noyais seul dans mes réflexions en me demandant ou elle avait bien pu passé le jour de notre anniversaire de mariage.
