Deux semaines plus tard
J'ouvris le bulletin scolaire qu'on me tendit avec désintéressement. Un super 9/20 de moyenne était parfaitement plaqué dessus. Je le flanquai dans un livre quelconque et attendit impatiemment que la jolie responsable disciplinaire termine sa distribution. Je fus immédiatement à l'extérieur lorsque la sonnerie retentit. Shaïm, un mec de la terminale me salua en me checkant suivi d'Erick .
- Alors ce bulletin Rodriguez ? M'interrogea Shaïm
- Fais chier..
Ils rigolèrent ....
- Il y a une boum chez mon cousin Jean-Marck...on est vendredi faut éliminer tout ce stress ...tu ne crois pas ? Reprit Shaïm
- Ça semble intéressant...mais mon chauffeur ...
Il m'interrompit...
- Ça ce n'est pas un problème ! J'ai 18 ans ...j'ai ma caisse ...Allez, on se casse d'ici !
- Pas de prob mais avant j'ai besoin de fric ! Faut que je passe dans l'atelier de Rodriguez au féminin. Papa est en voyage.
Ils rigolèrent à nouveau ! On aurait dit une bande d'idiot !
- Yo sa te fre ! Commenta Erick [ Ah, celle-là était bonne]
- Je t'emmène vieux ...No problem! Dit Shaïm.
- Cool ...
Quelques filles qui passaient me saluèrent avec des sourires et des regards coquins. Je leur fis un clin d'oeil, j'aurais juré qu'elles avaient failli s'évanouir... Shaïm sourit
- Tu les prends toutes mec ! Tout le monde ne parle que de toi ici et ailleurs...on dirait même les écoles congréganistes ne sont pas épargnées.
- Que veux-tu ! Je n'y peux rien, elles me veulent toutes...
- C'est vrai que t'as sauté la meuf de Patrice Brutus ? Me demanda Erick
- C'était peu de chose. Qu'il vienne me faire un procès !
Ils me regardaient comme si j'étais devenue une légende ! Je grimpai dans sa voiture des secondes plus tard et me retrouvai en un clic dans l'atelier de maman... j'y pénétrai sans aucune salutation aux employés... je poussai la porte fait d'une architecture qui laissait l'eau à la bouche et foulai le sol en terre cuite de son bureau. Elle classait des documents dans un classeur, elle releva la tête en le voyant...
- J'ai besoin d'argent de poche.
- Bonsoir Haïs...T'en fait quoi de tes bonnes manières?
Avec un air impertinent, je répliquai.
- Actuellement là je ne suis pas bien, donc la morale tu vas le faire à un autre...
- Respecte toi Haïs...
- Tu m'en donnes ou pas ?
- Non.
- Parfait. Je m'en vais
-Haïs ! Ton bulletin tu l'as eu ?
Immédiatement, je sortis le document et le déposai vaguement sur la table.
- Je me casse.
Je retournai vers la voiture et y grimpai. Des heures plus tard nous fîmes une apparition spectaculaire avec Shaïm qui s'écria :
- Alors paraît qu'il y a une fête à 1000 degré par ici...
Je me frayai un chemin parmi les tas de jeunes réunis ; Repérer les filles qui me plaisaient étaient devenu pour moi un "franc "réflexe. je remarquai l'une des amies de Callie, Sasha celle qui était incapable d'affronter le regard de quelque soit le mec à cause de sa timidité. En un clic, les paroles se déferlaient de ma bouche comme un torrent ; je réussis à la convaincre d'accepter un rendez-vous ! Elle avait à peine tourné le dos que je m'étais immédiatement remis à la chasse. C'est ainsi que j'avais parcouru les km de cette fête; de meuf en meuf, et de baise en baise. Bien sûr lorsque je piétinai le seuil de chez moi, il était vingt-deux heures dépassées. La maison semblait être endormie ! J'atteris dans mon antre sans me soucier de l'heure ; totalement crevé, je pris une douche puis me plongeai sous mes couvertures. Maman toqua à ma porte, je fis semblant de dormir ; elle l'ouvrit puis la referma aussitôt...Ses sermons je n'en avais rien à foutre ...elle ne vaut pas mieux que les autres ! Malgré ma journée torride, j'étais incapable d'être satisfait ! J'en avais toujours envie ... toujours soif...et je me sentais seul.
Je pris mon portable histoire d'entendre la voix de celle qui était capable de faire et de défaire mon cœur de ses mains. Elle répondit sur la deuxième sonnerie. Putain sa voix était apaisante.- Salut.
- Salut...Ça va ?
- Oui ...et toi ?
- Non.
- Vraiment ? Ça m'étonne..
- Pourquoi ?
- Ta carrière de "playboy" ne reste pas inaperçue...
- Ah...si ce n'est que ça.
- À toi de me le dire ! Tu brises des cœurs et des culottes partout où tu traînes
- Je ...j'ignore quand ça a réellement commencer ...c'est devenu comme une addiction. L'impression bizarre que ce n'est jamais moi qui ressens, du coup j'en réclame toujours ...Callie je me sens perdu dans un labyrinthe...je sens que je perds ma personnalité..que je perds tout et que je te perds
- Faut faire un choix. T'aime cette vie que tu t'afflige ? Hier à l'école deux filles se sont disputées pour toi ! Toi c'est sûr qu'au stade ou tu es, tu ne te rappelles même pas leur prénom. T'es vraiment plus le même Haïs...
- Pourtant quand je suis seul dans le noir, et que j'y repense à ce nouveau moi...je me rends compte que finalement j'ai confiance en moi. Alors qu'à une époque même mon ombre était invisible comme l'air.
- T'adore ce nouveau toi ? Ta mère m'a appelé pour savoir si j'étais avec toi ! Je lui ai dit oui, parce que ça me fait de la peine de voir à quel point tu la fais souffrir. J'ai su que t'étais dans la boum de Jean-Marck...donc pour éviter qu'elle s'inquiète j'ai mimé. Faut être fou pour faire autant souffrir sa mère !
- Et alors ? Faut être en rage pour livrer son fils au diable... Moi aussi je souffre ...Pourquoi veut-elle m'aimer maintenant ... ?
- T'es devenu tellement différent..
-Je sais. Ce que je vis c'est pour de vrai ce n'est pas du cinéma..Sous ma poitrine c'est plus froid qu'en Islande et dans mon caleçon c'est plus chaud qu'au Népal je fais que déconner je le sais
Chaque seconde je couche avec une nouvelle fille que je ne connais pas ! Elles ne me le disent même pas encore, que j'oublie déjà leur prénom. J'ignore si j'essaye de me venger de toutes ces années où je plaisais moins aux autres, où je me sentais partout étranger à cause de mes yeux si différents de ceux de mes parents, ou de tirer ma revenge sur certaines à qui je servais de trophée pour nourrir leur réseau et leur" like quand ces pétases m'utilisaient, me venger de ma naïveté ou simplement déversé la colère que j'ai contre ma véritable nature. Ce n'est pas de ma faute si elles sont consentantes quand elle rentre dans spirale....- C'est dingue...Mais t'as toujours été remarqué !
- Pour ma difference! Et jamais par celui que j'étais ...j'aime mieux ce cercle ... C'est toujours mieux que d'être invisible, Maintenant je ne ressens plus rien je m'intéresse plus qu'à leur physique, Et tous les soirs le diable me rend, je ne suis pas près de m'arrêter ! Je veux un Oscar pour chacune que je me suis faite !
- Tu fais mal à ceux qui t'aime en parlant et agissant ainsi...
- Tout ce que j'ai aimé jusqu'à présent m'ont trahi ou sont partis...C'est trop tard pour combler le manque !
- C'est super ...je dois y aller ...T'as jamais été invisible Haïs, c'est toi qui rendais les autres invisible en donnant de l'importance à ceux qui comptaient pour toi... D'ailleurs l'invisibilité nest pas un défaut, si tu t'es autant sentit mal pendant tout ce temps tu n'avais qu'à jouer au solitaire vu qu'apparement certaines présences ne te font aucun effet...
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Rien Haïs...rien faut que j'y aille..j'ai des trucs a faire... je..j..j'y vais...
Elle raccrocha sans me laisser le temps d'éclaircir le point sur sa phrase. Je déposai mon portable en soufflant. Je reçu un appel de Lya que je rejetai volontairement...je tournai et retournai ...puis sortis m'asseoir sur la terrasse ...je composai le numéro d'une fille que je savais suffisamment libre pour enfreindre quelque soit la règle. Effectivement en l'écroulement de vingt bonnes minutes, elle rentra en douce dans ma chambre. J'ai le regard qui change avant de tout lâcher au-dessus d'elle... ma canne à pêche se regala sans aucune supplication. Là jetais dans mon élément...là dans les ténèbres, ses gémissements étouffés me procuraient du plaisir ... Toute la nuit j'ai cogite avec ça... uniquement ça !