Mon large T-shirt imprimé " C'est pas facile" était enfouis négligemment à l'intérieur de mon short à taille haute. J'avais les cheveux humides et tressés en natte ! Haïs et moi marchions près de la piscine au club de PV dont nous étions aujourd'hui membre. Je riais à l'une de ses blagues lorsque par pur hasard, je remarquai le dos d'une blonde aux cheveux relâchés à l'air libre. Mon cœur fit un bond ! Je priais le ciel pour que ça ne soit pas elle ou qu'Haïs ne la remarque pas... Je m'appretais à faire demi-tour avec lui, lorsque le destin en décida autrement... Une voix qui commençait à m'être familière nous hela ! Haïs dirigea vivement les yeux vers elle. En deux secondes, nous étions déjà près de son hamac.
- Salut Lya... Salua Haïs
- J'ignorais que vous aviez l'habitude de venir ici ! Dit-elle
- Ben Oui oui ! Dis-je
- Mais c'est super ! Fit-elle
- Supercalifragilisticexpialidocious. Fis-je
- Hein ?
Haïs éclata de rire...
- Fais pas attention c'est son jargon à elle ! Dit Haïs
- Ah ! Vous êtes en couple? Demanda t-elle
Nous répondîmes d'un non très hâtif, beaucoup trop hâtif.
- Nonnn !!! Nous fîmes
- Ma meilleure amie depuis 11 ans ! On s'est connu dès l'âge de 6 ans et depuis on se quitte plus ! Expliqua t-il
- C'est une bonne chose ! C'est extra... Fit Lya
Je murmurai tout bas
- Dommage que toutes les bonnes choses ont une fin... Fis-je
- Qu'est-ce que t'as dit ? Questionna Hais
- Ahhh, j'ai rien dit moi simplement qu'il y a plein de nuage ! Tu viens on va deviner quel dessin que les nuages vont nous dessinées ... Mentis-je
- Vous avez l'habitude de faire ça ? Genre se coucher sur le gazon et s'amuser à décrire les formes !
- C'est super génial ! Dit-il
Au fur et à mesure que leur conversation prenait du large, je devenais invisible jusqu'au moment où ma voix ne se fit plus entendre.
- J'arrive je vais ...
- Oh, tu peux nous apporter également deux boissons fraîches ? Demanda Haïs
- Bien sûr.
Une fois livrées, j'allai m'asseoir sur les gradins du terrain de tennis complètement à vide en scrutant le ciel et le vide. J'étais incapable de décrire ce qui me traversait mais ce qui était sûr, ce sentiment rongeait mon cœur à petit feu. Les jours s'ecroulaient comme des secondes, et ce faible que je ressentais pour lui prenait une tout autre tournure! Mon cœur s'aggrandissait pour y laisser de la place... C'était bien la première fois qu'un mec m'enlaçait et que j'aurais voulu qu'il tente n'importe quoi ! Pervers ou pas... j'aurais voulu être au moins peloté par mon meilleur ami... juste une fois ça me suffirait. Mais non...non... et non ! Samedi chez lui, bien sûr qu'il m'a pris dans ses bras, et bien sûr sans le moindre geste déplacé! C'était une étreinte respectueuse ou je me suis sentie tellement bien que j'aurais voulu y resté.
Des larmes me piquaient déjà les yeux ... Tout bas je murmurai :- Je ne veux pas que tu t'eloignes Haïs... je t'en supplies...
Mais vu le voilier resplendissant de Lya, son magnifique paquebot l'attirait et il y avait de quoi ! Elle était gentille, super jolie, ils avaient des points en commun et wow ils formeraient un joli couple. Je levai les yeux vers le ciel pour empêcher les larmes de couler. Il y aura d'autres mecs, il y aura d'autres histoires d'amour qui m'attendent mais jamais il aura d'Haïs... mon p'tit kid...
Je branchai mes écouteurs et checka le morceau des Elvis qui me permettaient d'oublier un peu comme ils le chantaient si bien. Quelques bonnes minutes s'ecroulèrent, une main se plaça sur mon épaule ! Je me retournai et croisai la rivière bleutée d'Haïs.- Qu'est-ce que tu fais là toute seule ! Questionna t-il
- Je regardais un petit match de tennis. Dis-je
- Pourquoi t'es partie ?
- Tu étais tellement à fond dans ta convo avec Lya que je t'ai laissé un peu ! Avouai-je
- Je suis désolé.
- Oh, pourquoi ?
- Je ne t'ai jamais fait ça ! C'est nase je suis con... te délaisser pour une autre fille...
- Non ça va mon petit kid... en plus je voulais marcher un peu...
- T'es sûre que ça va ? Tu as le teint un peu blême... Se rasura t-il
- Migraine ! Fis-je
- Ben on rentre !
- Non et Lya? Demandai-je
- Elle est là....
- Tu l'a laissé seule ?
- Je suis venu pour passer du temps avec toi Callie et je ne veux pas que tu crois que je te néglige.. Dit-il
- Toi alors !
Il s'assit près de moi en entourant mes épaules de ses bras...
- Je t'aime tellement... Fit-il
- Moi aussi mon kid ... Dis-je s'incerment
- Ah oui ?
- Quoi t'en doutes ? Fis-je
- Non... je sais pertinemment qu'un jour je passerai en second plan dans ta vie ! Répliqua t-il
- Je crois que ce sera le contraire...beau comme tu es....
Il rigole ...
- Belle comme tu es ! Mais je te promets que je ne te lâcherai pas ! Peu importe le prix... je t'en fais la promesse... là ici sur les gradins du terrain de tennis.
- Je te promets aussi mon kid.
Si tout cela pouvait aller dans l'autre sens ! Je soupirai doucement... L'après-midi fut simple et assez silencieux. Je rentrai chez moi vers dix-sept heures ; m'enfoncai dans mon lit et laissai les larmes refoulées durant toute la journée glisser sur mes joues. peut-être que je devrais mettre un peu de distance mais même moi je le supporterai pas... non jamais je le supporterai.
Haïs
Comme d'habitude, vers onze heures du soir je descendis me servir un vers de lait. Une fois vidée, j'empruntai les escaliers une à une sur la pointe des pieds ! Mes yeux croisèrent la photographie de Ludovic, le défunt meilleur ami de papa. Je détournai le regard, je n'aimais pas la sensation que cela me procurait parfois. Je traversai le couloir toujours à pas de loup lorsque j'entendis le grincement d'une porte s'ouvrir, un vent glacial me fit frissonner jusqu'à hérissé mes cheveux, certains aboiements sortis de nulle part se faisait entendre à l'autre bout de la rue.
Je m'y dirigeai lentement et pour la première pénétrai dans la chambre de curiosité ou maman rangeait toutes ses collections d'oeuvres d'art, ses toiles inachevés ou pas, ses meilleures fresques et autres. Je saisi la lampe torche disposé sur un tabouret et visualisai quelques peintures... L'une d'entre elles était situé au fond, je m'approchai et mon cœur cogna fort dans ma poitrine quand mes iris bleues affrontèrent ceux du dessin ! Ce fameux dreadlocks qui me faisait si peur lors de mes nuits agitées... je n'y comprenais plus rien... confus je sortis de la pièce en la refermant sans me retourné.. Ma fameuse migraine me reprit, je suffoquais... j'avais le plafond qui tournait, mes pieds ne pouvant plus soutenir mon corps je m'appuyai un instant près de la fenêtre donnant vue sur la rue... J'en pouvais plus de ces étranges sensations... j'en pouvais plus ! Mes symptômes m'abandonnerent des secondes plus tard, comme un automate, je me dirigeai vers mon lit et me mit à cogiter jusqu'au petit matin...