J'ignorais combien de jours que je me trouvais enterré au bout de ce tunnel .j'avais perdu la notion du temps et de l'espace.Mes membres et mon courage étaient devenus plus vieux que ma détresse. Je rentrais dans le silence paralysé comme des ombres immobiles. Ma chair meurtrie était inégalable à ma souffrance qui bandait ma volonté de survivre. Brusquement, un éclair fit irruption dans mon regard. Le volcan d'une musique dangereusement belle m'attira vers l'inconnue. Les terres que je foulai m'afficha un spectacle très loin de l'ordinaire...
Les flammes s'élevant au-dessus des bûchers crevaient l'épaisseur de la nuit et écorchant les flancs rudes et humides de notre cher bassin bleu. Les tambours distribuaient une mélodie où tout les fidèles serviteurs d'Agwe Taroyo ne pouvaient s'en defaire .À croire qu'ils étaient tous parés pour un sacrifice quelconque...Des tas d'objets hétéroclites jonchaient dans une haute mâture en bambou: cornes, poupés ,médaillons, verroteries, petits miroirs ...amulettes et j'en passe. D'autres mascarades occupaient les côtés est et Ouest du bassin : des casiques indiens batifolaient avec de jeunes beautés arawaks aux seins nus en équilibre au-dessus d'etincelants pareo aux pailles tressée.Des hommes aux visages tracés à la poudre blanche avaient le torse tatoué de têtes de mort et de vertébres de couleurs, ils pelotaient hardiment de somptueuses fesses de negresses bambaras vêtues de leurs tubans à fleurs alors que leur pubis était livré à lui-même. Dans la foule bigarrée,je reconnus aussi la grande déesse Erzulie était engagée complètement nue à une scène revulsante dans un Zagzag épique avec la chair solennelle et barbare d'une autre femme et plus loin des hommes noires et mulâtres pétrissaient les cuisses prodigieuses d'une jeune fille étincelante de beauté. La furie hystérique de la danse, les instruments en crise pompaient dans les ténèbres au cœur de la cascade des rythmes violents qu'amortissait la houle sinueuse des vaccines sensuelles..Et là il fit son apparition spectaculaire..il s'avanca vers moi .- Gloire à mon fils ....bienvenue chez toi..
- Je veux rentrer chez moi.
- Mais tu es chez toi mon fils...tu as fait ton choix.
- Je n'avais pas encore fais mon choix...tu as triché...tu as provoqué mon accident...tu l'as fais exprès..
- Et cela t'as rendu service....Se isi an ki plas ou Haïs ke ou vlel ou pa ...se la rasin ou ye...lotbó a pa gen anyen...Manmanw mouri...Ton salopard de père t'as mis sur la liste des euthanasiés ...Scirsey pral viv en Espagne ..Callie kouche ak jean-Marck...kisa ki kenbew lotbo a...Sébastian est trop content de se débarrasser d'un bâtard qui lui à permit de rater sa jeunesse.. [ C'est icic ta place, c'est ici tes racines, las bas tu n'as plus rien, ta mere est morte , Scircey va vivre en Espagne , Callie a coucher avec Jean-mark, qu'est ce qui te retiens la bas?
- ARRÊTES DE ME MENTIR...TAIS TOI
- Se ou ki koz manmanw mouri ...la belle Moana ..si li te fe chwa ou fè a le konsa li tap chita sou twon mwen ...avew...paske se konsa li ta dwe ye ... [ C'est de ta faute si ta mere est morte]
J'étais en état de choc...Maman ne pouvait pas être morte....
- Tu sera euthanasié dans quelques heures...quel triste sort que ton Sebastian te reserve hein..
J'étouffais presque..d'un ton dictatorial il fit ramener un jeune homme frisant mon âge ayant une belle gueule d'ange.Il avait la peau noir, les cheveux couleurs d'ebenes et de grands yeux dont les iris brunes n'avaient aucune flamme qui l'animait.Très belle icône de l'homme noir...c'était clair qu'il était ensorcelé...
- Voici Theven ton frère...il a fait le choix d'être des nôtres..c'est mon fils . Quoi de mieux l'union d'un noir et d'un mulâtre pour me ramener les plus belles negresses et griffonnes de notre terre des antilles...de faire couler le sang des plus belles vierges de ce petit bout de terre oublié et si majestueux...plonge dans ce bassin ...plonge et tu sera des nôtre à jamais..
- Plonge mon frère....je suis heureux ...je n'ai aucun souci ...plonge. Me dit le soit disant Theven
Une belle arawak totalement nue se cambra à moi. Ses caresses électrifiaient mes sens, ses lèvres charnues me baisaient le cou..elle m'attirait au cœur du bassin. J'étais trop faible pour la repousser..elle avait un regard hypnotisant et ses doigts ensorcelants me poussaient à me laisser aller...ses ondulations pareilles à celles d'une couleuvre me firent bander..elle rentra en moi sans que je n'aies à deployer aucun effort..je suffoquais... Une couleuvre noua nos tailles ensemble, l'écho des chants sauvages des femmes en delire qui se livraient à des scènes sexuelles obscènes, le hurlement macabre des chiens, les rugissements et les coups de reins intermittents des voix de mâles enivré m'empêchaient de cogiter convenable...
- Plonge jusqu'au fond du bassin... Me dit Hais
La fille gémissait en me soufflant de plonger..affaiblit je n'avais plus de force...
L'eau m'arrivait déjà jusqu'au reins. Leur danse et leur chants, leurs tambours et leurs vaccines bouleversaient mes pensées et les profondeurs de la nuit. La voix des femmes se perdaient totalement dans la melodie ..mes membres brisés et hypnotises se laissaient guides par cette déesse du sexe et de la volupté. Je retins en moi comme une nausée, mon torse complètement hors de vue allait et venait au rythme de son langoureux va et vient...j'étais presque hors de porté....je plongeais ....une toute petite voix me disait de tenir bon..ne restait que mon visage ...elle intensifiait ses coups de reins en hurlant... Ma conscience me rappelait à la raison.,..Reviens Haïs...tiens ...bon........mes paupières s'allourdissaient...encore et encore..