1 mois plus tard....
L'état critique de mon fils plongé dans le coma ne s'était nullement amélioré. Quatre semaines, quatre maudites semaines ou il était allongé sur ce lit d'hôpital.Célia à mis à sa disposition les meilleurs médecins, mais rien ne pouvait être fait à part qu'attendre qu'il se réveille. Sebastian avait annulé tous ces projets et moi aussi pour rester au chevet de notre fils. Nos prières inlassables restaient veines; mais on ne perdait pas toutefois espoir...c'était de toute évidence notre dernier recours ; je guettais le moindre geste de son corps tout sculpté, je ne le quittais des yeux que lorsque j'étais loin de lui. Mon mari me deposa un bisou sur le front comme il adorait le faire puis plongea ses yeux dans les miens...
-J'ai beau lutté contre ça mais Mo, cette fois je te l'avoue..J'ai peur. Je ne veux pas le perdre comme j'ai perdu Ludovic. Avec toi c'était plus facile, je suis ton mari ...ton homme mais avec Haïs à part qu'un bout de papier...mon sang ne coule pas dans ses veines. Il a librement le droit de choisir ce qu'il veut. S'il veut respecter et suivre les traces de son père..jamais je ne pourrai l'en empêcher.
- Il me l'avait promis tu sais ...Il m'a promis que bientôt je ne verrai plus ce regard triste et éteint...j'ignorais qu'il parlait dans ce contexte. Dis-je d'un sanglot trop lourd pour moi
- Tu crois vraiment qu'Haïs est responsable...
-Qui d'autre ? Tu vois logique qu'une lumière obstruant sortie de nulle part l'aveugle et que personne ne soit capable d'identifier ce drôle d'objet ? Tout ce qu'il veut c'est nous faire disparaître...
Il alla s'appuyer près de la fenêtre le regard lointain. Je me maudis de l'avoir demandé pour ce spectacle..il serait encore là. Les portes de l'hôpital s'ouvrirent sur le visage blême de Callie. Elle restait avec lui quasiment tous les jours, passait ces week-ends près de lui sans jamais se lasser.
La pression maquillait tout le monde, toute notre famille était présente..même Sao et Derreck avaient fait le déplacement depuis L'Espagne, suivit de mon neveu..J'allai me servir une énième tasse de café en me replongeant au cœur de mes pensées. Lutter contre un monstre alors qu'il n'était même pas attaché à la seule arme dont il possédait pour se défendre. Je perdais mon fils et je ne savais plus quel saint imploré pour qu'il revienne à nous...
Une larme perla, je me rendis vers les toilettes pour me calmer ! Assurée qu'elles étaient totalement à vide vu l'heure tardive, j'éclatai en sanglot. Je laissai libre cour à ma colère et ma rage. Je m'en voulais à moi.. je m'exprimai lourdement au très haut ...- Dites-moi pourquoi suis-je obligé de subir ça mon Dieu ? Dites-le-moi ? C'est vrai dans le passé j'ai été de l'autre côté mais j'ai tout fait pour me racheter ! Vous en êtes témoin ! Ces onze années de service ne sont pas suffisantes pour payer mes douleurs du passé ? J'ai tout fait pour garder une ligne droite et exemplaire jusqu'à présent. Pourquoi ? Pourquoi m'abandonnez-vous maintenant Seigneur ...Pourquoi ?
Appuyée sur le lavabo tête baissée, mes larmes se déversaient comme un torrent. Je me sentais impuissante et faible. Je fis couler l'eau du robinet ; je ressentis des mains puissantes m'entourer la taille..des mains à la fois familières mais inconnues. Je redressai la tête légèrement vers le miroir. Le temps que je ne réagisse...il m'avait déjà devancé...
Callie
Mes mains entrecroisées dans les siennes, les yeux remplis de cernes, je le regardais..je regardais mon petit kid blême et sans vie. À part que le son agaçant des appareils qui le maintenaient en vie, rien chez lui ne donnait signe d'espérance.J'avais le visage embué de larmes. Avant Haïs me manquait mais là il y a juste plus de place pour ce genre de symptôme ; il s'était endormi avec une généreuse partie me laissant respirer qu'à moitié.
-Je t'en supplies mon petit kid...réveil toi... Soufflai-je démoraliser
Je lui caressai le visage et ses jolies lèvres blêmis...
-Pourquoi à t-il fallu que tu te rendes chez elle ? Amoureux à ce point? Pourtant moi je te cherche et je retrouve pas Haïs..Ou es-tu bon sang.
Quelqu'un se racla la gorge, mes iris croisèrent les émeraudes de Lya. C'était bien la première fois que je la croisais à l'hôpital ! Même à l'école, on ne s'était pas vue.
-Salut Callie...tu dates...
- Toi également ! J'ignorais que tu ven..
Elle me coupa sèchement...Elle avait l'air froide...
- C'est mon copain ...je viens dès que je peux..je suis débordée avec mes examens..
- Moi aussi, je suis en terminal donc les deux bac et l'univ me cassent les tripes. Mais je ne peux pas m'empêcher de venir. Il me manque tellement...
- À moi aussi , si j'avais su que c'était pour ça qu'il était venu me voir, je ne serais pas partie tout de suite..
- Pourquoi ? Demandai-je curieuse
Ses yeux se rivèrent sur le sol à gauche...un sourire en coin ...comme si elle rêvait..
- Ben pour stabiliser notre relation, pour me dire qu'il voudrait passer aux choses sérieuses avec moi. On a couché ensemble et c'était tellement beau avec lui...pour maintenant le retrouver dans un hôpital entre la vie et la mort.
Elle éclata en sanglot...j'aurais voulu là consolé..était-ce le meilleur moment de laisser planer ma jalousie et cette boule douloureuse qui se formait au fin fond de la gorge? Par chance, Rallya apparut suivi de Sudra et de ses parents. Ils avaient apporté de magnifiques gerbes de fleurs qui allaient bien au decor couleur ocean que la tante d'Haïs, le Dr Célia Rodriguez avait choisi... Elle était bien au petit soin pour son neveu qu'elle adorait et gâtait tant. Sudra prit Lya dans ses bras pour la consoler alors que face à ses larmes, j'étais restée de marbre. Ils étaient proche ces deux-là, sans doute à cause des liens d'affaire qui unissaient leurs parents. Rallya m'attira au dehors...et ce n'est qu'a ce moment je me ressaisis suffisamment. Elle me conduit vers la cafétéria en se servant deux bonnes bouteilles d'eau minerales signés Evian.
- Ok ...je sais qu'Haïs te manque énormément et a moi également mais ce visage inexpressif ne te ressemble pas. Dis-moi t'as quoi ?
- J'ai beau essayé mais jamais je n'aimerai Lya ...Jamais je te dis.