Haïs

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Assis dans ma chambre je m'habillais en me demandant comment avais-je pu laissé Lya m'empêcher d'arriver à temps au cours de maths de Callie. Cette fille parlait tellement qu'à force de l'écouter on fini par se laisser distraire ;  les mêmes sensations lors du festival m'avaient traversées et j'avais eu une colère incompréhensible qui bouillonait mes tripes !  Je m'étais dis qu'il etait impossible que je travaille les maths dans de telles conditions ; donc je m'y étais rendu juste pour quelques secondes mais les secondes mêlées à ses deux paires d'iris émeraudes se sont metamorphosés et j'avais perdu la notion du temps ..

Depuis, je n'ai plus eu des nouvelles de ma meilleure amie et cela fait exactement huit jours. J'ai essayé de l'écrire mais j'aurais juré qu'elle avait déserté tous les reseaux sociaux ! Lorsque je mettais les pieds au Taïnos, elle n'y était pas. Scirsey, Lya ou Rallya me disaient qu'elle était déjà partie. À chaque fois que je me rendais chez elle, je tombais toujours sur son fantôme. Mes appels restaient sans réponses... Me manquer ?  Je souris nerveusement, j'avais comme perdu ma moitié. Je me sentais invalide du coup pour oublier je laissais Lya s'emparer de mon temps... elle, elle le faisait sans encombre... Je me massai les tympans et finis par enfilai mes paires de baskets signés Lefa... Je dévalai l'escalier en saluant vaguement maman qui parlait au tel à oncle Natt. Mon chauffeur dirigea la bagnole vers l'énorme institution de danse où dansait Callie. Ils avaient besoin de mes talents de tambourineurs et moi fallait à tout prix que je la vois... elle me procurait du bien... et c'est ce dont j'avais besoin depuis une semaine. Me sentir bien. Une fois installé derrière mon tambour, la coach me demanda de diriger l'orchestre racine avec l'interprétation de " Rele ginen yo " du groupe boukman eksperians. Après quatre, les danseuses se mirent en position prêt à livrer leurs pas de dance folkloriques les plus endiablés. Le contact de mes doigts avec le tambour me procura de fortes sensations. Doucement je me mis dans le rythme et rapidement il était difficile de différencier mes doigts de l'instrument. Le son entraînant de cette musique racine, les pas feroces et ensorcelantes des danseuses, la poussée d'adrénaline contribuèrent à fondre mon âme en entier dans le decore sinistre du folklore. Jamais je n'avais joué ainsi... jamais je n'avais aussi bien manié un tambour...

Lorsque cette douce torture prit fin, la prof me combla de félicitations...

- Haïs mais franchement, je ne t'ai jamais vu joué ainsi, c'était magnifique... Tu devrais venir le faire ici plus souvent !  Lyne n'avait pas tort.

Je souris distraitement...

- Merci... pardonez-moi un instant...

Rapidement je me dirigeai vers les toilettes et m'aspergeai le visage d'eau fraîche... ce vertige de malheur et ses fourmillements indescriptible qui m'electrifiaient inlassablement le corps refaisaient surface et ils étaient de plus en plus frequents. Dieu merci mes saignements s'étaient estompés... Ce qui était sûr, c'est qu'il y a un sacré bout de temps que je n'étais plus moi même !  Le pire Callie n'y était pas pour me rassurer. J'avais besoin d'en parler, non j'avais besoin de lui parler... j'avais besoin d'entendre sa voix...

Je me dirigeais directement vers la sortie, lorsqu'une fille de ma classe également étudiante à l'académie m'arrêta dans ma marche...

- Salut Haïs... t'as joué super bien aujourd'hui

Impatient de partir, je répondis avec un peu d'arrogance dans la voix.

- Salut. Merci

- Mes amies voudraient te parler juste une seconde ?

- Pourquoi ?

- Bah je crois bien que tu leur plaie.

Une phrase que je n'aurais jamais cru répéter de toute ma vie traverssa mes lèvres.

That Voodo You Do  -TOME II-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant