Je garai ma voiture en soupirant avec lassitude. J'otai ma clé en refermant la portière, ces derniers temps il m'était impossible de faire le tri entre ma vie professionnelle et personnelle. Je ne pensai qu'à mon fils, qu'à ses tortures qui se lisaient quotidiennement dans ses belles iris.
Il refusait de mettre ne serait-ce qu'un orteil à l'église ! Il ne voulait plus entendre parler de la bible, de Dieu et encore moins de la vie éternelle. Il avait tout simplement perdu confiance en tout ce qu'il croyait. Je me suis préparée à affronter cette situation pendant tellement d'année et voilà qu'aujourd'hui, je me sens à bout presque incapable de lutter... Déjà ce n'était même pas mon combat ; c'était le sien.Je soupirai pour la énième fois de la journée, l'aiguille de ma montre indiquait exactement vingt-une heure. Je pris les quelques paquets sortis tout droit des boutiques Teillard puis me dirigeai directement vers l'entrée... Je fus aussitôt aidée par l'une des employées de retour plus tôt que prevue de sa semaine de congé. Je me dirigeai dans ma chambre, pris une douche et descendis pour vérifier le diner. Scirsey avait fini ses devoirs; quant à Haïs sa mauvaise humeur n'echappait à personne ! D'ailleurs il ne parlait à personne que lorsqu'il faut rendre à sa sœur la vie un peu dure... Je me déplaçai un instant pour récupérer mon portable oublié sur la table basse de l'escalier. Une fois dans les escaliers, j'entendis une bride de la conversation téléphonique de Naomie la nouvelle employée de l'entreprise GoodMaid implantée depuis deja une cinquantaine d'années au pays, dont seul l'Elite, la vrai connaissais l'existance !
- Mr Rodriguez sanlè fè yo voye'm ale nan travay lan, pandan semen nan net sa selman nou fe ansanm, e mwen pa kache dediw misye atirem, li fem depale... li te swaf mwen depi premye fwa li wem nan...men misye gou.. .aswe a map rete pitit..fom pran anko ! [ Mr Rodriguez me fera sans doute renvoyer si on continue ainsi, durant toute la semaine on a fait que ça, sans te cacher il m'attire, il faut que je te dise qu'il avait envie de moi depuis le debut également ! Ce soir je reste, il faut que je me recharge de cet homme]
J'avais suffisamment entendu pour poursuivre mon chemin. Je n'arrivais pas à croire qu'après 11 ans, Sebastian osait encore me tromper. Comme si je n'en avais pas assez comme ça sur le dos ! La colère me bouillonnant les nerfs, je rebroussai chemin et attendit impatiemment que le dîner soit servi. Malgré ses vaines tentatives pour égayer la conversation, je restai de marbre. Une ambiance de gêne rodait autour de la table familiale fièrement dressée. Avec un Haïs incontrôlable , ma froideur et mes réponses laconiques ; ses efforts ne servaient pas à grand chose...il n'y avait que sa voix et celle de Scirsey qui ranimait un peu l'entrain de vie. Quant à moi, je me servais mon énième vers de vin rouge ! Car obscure était ma colère...
23 heures. Dans la chambre
Fraîchement sorti de la douche, il vint nicher ses lèvres qui me faisaient toujours frémir dans mon cou. Il continuait sa balade alors que ses mains dégrafaient mon soutien-gorge. Je le repoussai en arrangeant ma robe de chambre doré tissé en satin. je la nouai vivement en lui fixant d'un regard orageux.
- Quoi ? Qu'est-ce que t'as mon cœur ?
Je gardais toujours ce calme dans ma voix même quand j'étais en colère.
- Tu veux baiser ? Va trouver ta petite garce de servante
Surpris, il fronça ses sourcils
- Je ne comprends pas ?
- La première fois, t'étais incapable de le cacher, mais maintenant t'es devenu si habile que tu joues parfaitement bien la comédie avec moi...
- Bonté divine de quoi tu me parles Moana?
Ma voix tremblait, pourquoi le feignait-il ?
- Tu vas nier que tu sautes ta salope de Naomie?
Ses yeux s'aggrandirent de surprise..
- Q....q...quoi ? Mais ....enfin je...
-Tu... quoi ? Tu veux me faire payer le fait que j'ai livré l'âme de mon fils ou tu essaies juste de rattraper ta jeunesse écoulée parce que dans les deux cas, ça prouverait que t'es qu'une salle ordure...En ces moments difficile que traverse notre fils ,c'est ainsi que t'arrive à t'evader ? En te retrouvant entre d'autres jambes? Les miennes ne te suffisent pas ?
- Là ça va vraiment trop vite ! Ralentis Mo...Stp ...
Je lui poussai de toutes mes forces sur notre lit ; suffisamment pour qu'il en perde l'équilibre et qu'il trébuche dessus.
-T'es vraiment un salopard Sebastian.
Je saisis mon téléphone et sortie de la chambre en claquant la porte ! Il me rattrapa jusqu'au premier salon en dévalant les marches. La maison était tout endormie, il ne restait que quelques lampes à faible luminosité.
- Tu pourrais être plus claire stp...
- Ose nier que tu ne baise pas cette salope ?
- Putain mais de quelle salope tu me parles ?
-T'en a plusieurs...
- La seule que je baise c'est ma femme Moana ! De quoi me parles tu ?
- En plus tu me prends pour une salope ?
- Non bien sûr que non.
Je tournai des talons en me dirigeant vers ma voiture...
- Attend tu vas où à cette heure ?
- Loin de toi Sebastian.
- Pourquoi.. ?
-Parce que tu es resté une ordure.
- Attend Mo ...D'où sors-tu avec cette affaire de Naomie ? Qui t'as dit que je l'a baisais ?
- C'est pourquoi t'avais autant insisté pour qu'elle reste hier soir ?
- Bon sang, jamais je n'ai regardé cette fille et encore moins une autre ! Ton image aveugle mes yeux jours et nuits ...c'est sans doute un malentendu.
- C'est cela...pousse toi Sebastian je ne veux pas rester une minute de plus dans cette maison ...
- Non, Moana faut éclaircir les choses...je ne t'ai pas trompé...en plus je ne compte pas te laisser partir vêtue ainsi mon amour ...
- Elle l'a avoué elle-même Sebastian...
Au moment où il s'apprêtait à répliquer, une silhouette s'approcha lentement. C'était notre fils ; son cou parsemé de suçons et de morsures...il sortait directement de la chambre avoisinante de la séduisante petite créole... .Sebastian interrompit notre dispute en s'adressant à lui.
- D'où sors tu Haïs ?
- De chez Naomie! Repondit-il vaguement
- Et tu foutais quoi dans sa loge ?
- La baise.
- Donc vous la sauté tous les deux ?
- Non, maman... il y a que moi qui la viole tous les soirs, de jours et de nuits sous les ordres de ton ex. Dit-il dans un vide total.
Comme hypnotisé, il rentra en adoptant une démarche monotone presque zombifié...
J'humectai mes lèvres sèches en coupant le regard de Sebas....
Mon Dieu... Qu'est-il arrivé à mon petit Haïs...