Affalé sur son lit, je l'observais à la dérobé en train d'enfiler son large t-shirt signé Marco Asensio. Grâce à sa grande sœur qui était stagiaire dans les studios de Bein sport, en France on réussissait à participer à certaines Ligues, lors des grandes vacances. Du coup ça nous arrivait d'avoir des t-shirs authentiques de nos joueurs favoris. Elle fit une queue de cheval et prit place à côté de moi. Son livre de maths datant de l'année dernière était posé sur mes jambes.
- Alors ! On commence par quoi ? Demanda t-elle
- Par la définition du mot mathématiques ! Répondis-je ironiquement
Elle fit les gros yeux... aplatis ses lèvres comme les dessins animés grincheux. Plus, drôle qu'elle tu meurs... ses expressions ne pouvaient laisser nullement les autres indifférents même un zombi qui roderaient dans les parages se tordraient de rire.
- Haïs... Voyons soyons sérieux. Qu'elle branche qui te fait flipper en maths ?
- Est-ce que tu sais pourquoi ton oeuil droit est de la même couleur que ton oeuil gauche ?
- Haïs on n'avancera jamais ainsi... Fit-elle
- Ben je sais pas ! Tout est embrouillé pour moi ; la dernière fois que j'ai essayé d'analyser un de ses couplets au "Narkikiounef" j'ai eu une migraine de deux jours ...
Elle se releva et toqua son t shirt contre un débardeur. Je ne pus m'empêcher de caresser ses courbes et sa poitrine bien tracée. Notre complicité était d'un tel degré que ça ne lui dérangeait pas de rester en sous vêtement pour enfiler quoique ce soit devant moi et s'en était pareil pour moi en boxeur ! Ça nous arrivait même de choisir les vêtements de l'autre. Elle s'empara du livre et de mon bras.
- Vient on va essayer sur la cour... j'ai remarqué que lorsque tu étudiais la bio, dès qu'il y avait le bleu du ciel et de la piscine tout s'assimilait immédiatement ! J'espère que ça fonctionnera avec les maths.
- C'est pour ça que t'as toqué ton énorme T-shirt contre ce débardeur ? Dis-je
- Non ça c'est au cas où un cute petit tonton franchit le seuil de ma maison ! Il ne peut quand même pas me voir habiller en fripouille ! Me dit-elle
- Et moi alors ? Je ne suis pas un mec ? En plus je te trouve mignonne avec ! L'avouai-je
Elle agita ses iris comme lorsque Sébastien le crabe fuyait le regard du roi Triton dans la petite sirène ...puis poursuit d'un ton peu convaincant.
- Eh ben Haïs, toi ce n'est pas la même chose ! T'es Haïs... juste Haïs... alors que si par exemple un beau mec de mon école traverse le jardin jusqu'à nous ben je signerai ma peine de mort s'il me voyait saper en guenille ! Toi... c'est toi juste Haïs et blablabla
Déçu par sa réponse, je répondis l'air lointain en faisant une petite moue...
- Ouais... c'est juste moi ! Pas besoin d'en faire trop j'imagine ! Fis-je
- T'as tout saisi !
Je changeai de sujet pour éviter qu'elle me blesse involontairement davantage... À chaque fois que je me tenais en face d'elle je me sentais minable et con ! Elle était plus grande que moi bien que je l'a dominais parfaitement de mes 1,80 m ! Elle était douée en chiffres, elle dansait super bien, elle était ultra sympathique, hyper cool, mature et putain qu'est-ce qu'elle était belle... Elle savait dire non et n'était pas capricieuse ni introvertie comme moi. Face à elle j'étais tout simplement un petit...
- J'y repense je devrais peut-être offrir des truffes au caramel, des brownies ou un truc du genre a Mme Talon après tout elle voulait que mon bien non ? J'ai été impertinent. Proposai-je
- Haïs, Haïs, Haïs... toi alors jamais je ne te comprendrai jamais... Tu seras considéré comme le petit toutou au prof mon petit bonhomme...
- Pourquoi parce que je veux m'excuser d'avoir été impertinent ? Je le ferai discrètement... Questionnai-je
- T'es tellement gentil mon kid... et si on révisait... Dit-elle en changeant de sujets
Encore une fois je me sentais con et stupide ! L'immaturite dont je faisais preuve face à elle était pénible... j'étais pénible... Elle débuta ses explications en suites numériques que j'essayais tant bien que mal d'assimiler. Au bout d'une heure je réussis à capter l'essentiel ! Nous fîmes quelques exo de maths et je parvins même à résoudre certains problèmes. Fière d'elle elle me checka sur mon torse en me poussant légèrement...
- Merci... Dis-je
- Tu me remerciera sur ma future disserte en méthodologie... en plus... si tu... .... .... ....
Nos reflets près de la piscine me captivaient beaucoup plus que sa réponse ! Elle me frappa à l'aide du livre d'exercices
- Haïs ! Oh oh ! C'est ce que je n'aime pas avec toi, on te parle t'es distrait ! Des qu'il y a du bleu, tu t'envoles vers je ne sais quel autre horizon!
Je fis ma petite moue habituelle en plissant les lèvres légèrement vers la gauche alors qu'elle, elle défigura son joli minois avec cette sempiternelle pitrerie qui a fini par contaminer ma petite sœur...
- Désolé... M'excusai-je
Elle me chahuta en faisant les grands yeux ...
- T'es pas croyable...
Brusquement, un horrible mal de crâne m'empêcha de réagir ! Je ralentis sur mes pas en retenant ma tête par mes deux mains... paniquée, elle m'aida à m'asseoir...
- Haïs tu saigne du nez ! Qu'est-ce que t'a ? Dis-moi ? Haïs répond ! Haïs....tu veux que j'appelle ton papa ?
Ces cris d'alertes me provenaient de très loin! Je ne me sentais plus maître de moi-même... cela dura plus de deux minutes et en un clic tout disparut. Elle se précipita à l'intérieur pour me chercher du coton afin d'arrêter mon saignement... L'air affolé, elle revint en me tendant tout le paquet !
- Ça va ? Demanda t-elle toujours inquiéter
- Oui...Ouii...
- Tu vacillais tellement que j'ai cru que t'allais tomber dans la piscine... t'es sûr que ça va ? Interrogea t-elle
- Oui c'est sans doute à cause des maths et de la chaleur suffocante... Fis-je
- Mais il fait bon ! En plus t'es à Thomassin et non au cœur de PV... Faut en parler à tes parents...
- Tout le monde ne s'habitue pas à la même température... ce n'est pas nécessaire Callie ! Ça peut arriver à tout le monde d'avoir un turbulent mal de crâne quand même... en plus avec tous ces chiffres... Articulai-je
- Je ne supporte pas quand tu réagis comme un gamin ! T'es de ouf je te jure mon petit kid...
Pourquoi avais-je envi de tout défoncer et de pleurer en même temps lorsqu'elle me traitait comme un gamin ? Quand me suis-je autant attachée à elle ? Fallait que ça s'arrête! Fallait que j'arrête ce flot de sentiments qui au fur et à mesure m'éloignait de notre amitié ! Fallait que je découvre ce qui ne clochait pas chez moi ces derniers temps ...il le fallait à tout prix.
