Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 151 : 1979 : Peter dit trois mots

Chapitre 151 : 1979 : Peter dit trois mots

Jour 2

Mona apparut dans une petite ruelle sombre. Elle vérifia dans toutes les directions qu'aucun moldu ne l'avait vue transplaner. Rassurée, elle avança dans la faible lumière du mois de mars. Devant elle, une église projetait son ombre sur un petit monument. Sans s'en approcher, elle devina les noms des moldus morts pour l'Angleterre.
Bon, t'es en Angleterre, ok. Et sinon ? Nan parce que des églises et des monuments aux morts, y'en a un peu partout. Je n'avais pas précisé que je voulais du culte ?

Mona se figea et resserra son long manteau autour d'elle, couvrant une fine robe bleue pas du tout adaptée aux flocons de neige qui tombaient sans se fixer au sol. Elle était déjà venue une première fois dans ce village, le froid n'avait pas encore envahi les rues. Pourtant, elle ne se souvenait plus très bien du chemin à prendre.

– Salut !

Mona sursauta et leva automatiquement sa baguette magique.

– On se calme, dit Waha, effrayée.
– Désolée, répondit aussitôt Mona en rangeant sa baguette.

Les deux sorcières regardèrent autour d'elles. Si quelqu'un avait vu quelque chose, les rares moldus présents sur la place n'en montraient rien.

– Heureusement que tu ne m'as pas attaquée, dit Waha. Je me souviens encore de Mulciber en cinquième année. Tu lui as fait sa fête.
– Il paraît, répondit Mona avec un mince sourire.

Ça, c'était culte ! Parce que là, ta conversation avec Waha, c'est pas vraiment du palpitant. Ce n'était pas pour ça le suspense à la con d'hier ?

– Je ne sais plus trop quelle maison... commença Mona en scrutant les alentours.
– Tu m'étonnes, on était venues la nuit et on avait transplané juste devant la porte, coupa Waha. Mais je crois déceler un sortilège de désillusion par là.

Elle désigna une direction que Mona observa avec attention. En y regardant bien, il y avait un vague quelque chose de curieux derrière l'une des maisons.

– Oui, dit Mona. C'est celle-là.

Les deux filles se mirent aussitôt en route. Mona ne put s'empêcher de jeter des coups d'œil inquiets autour d'elle. Sa camarade, elle, ne semblait pas alarmée.

– Quoi de neuf dans ta vie ? demanda Waha. Un nouvel amoureux au sang-pur ?
Nan, juste un plan cul au sang de moldu.

– Pas vraiment, mais ma mère s'en charge pour moi, confia Mona. Et toi avec ton bichon ?
– Je pense que nous sommes dans une phase de transition.
– Comment ça ?

Waha marqua une pause avant de répondre.

– Ben tu sais, avec tout ce qui se passe, la guerre, aujourd'hui... bref. Je pense qu'il est temps de supprimer quelques artifices que j'utilise pour séduire Remus. J'ai besoin de savoir s'il m'aimera toujours sans ça.

Je suppose que non.

– Tu vas rajouter une couche de vêtement ou en supprimer une de maquillage ? ne put s'empêcher de demander Mona.

Dans les dents ! Waha grogna à mi-chemin entre l'amusement et l'outrage.

– Quelque chose comme ça, dit-elle.

Elles arrivèrent sur le seuil, frappèrent et la porte s'ouvrit presque aussitôt. Ce fut Peter qui les accueillit. Il leur fit signe d'entrer, et les deux filles se pressèrent dans la chaleur de la maison. Waha salua Peter en l'embrassant sur chaque joue, puis elle fila rejoindre Remus aperçu au bout d'un couloir. Restée seule dans la pièce avec son cousin, Mona se tourna vers lui.

– Tu vas bien ?
– Oui, répondit Peter avec un sourire nerveux. On n'arrête pas de se voir en ce moment.

Quelques jours plus tôt...
Stop ! Bon là, on va parler d'une branche inutile de l'arbre généalogique des Moon. En même temps, comme les gens intéressants sont morts, on peut pas faire autrement que de parler des chiants.
Quelques jours plus tôt, Miranda et John Wrubel avaient donné un petit frère à Maude, leur fille aînée. Gretchen et Fidel, morts l'année précédente, n'auront jamais pu connaître Geoffred Wrubel, leur petit-fils.
Vous le situez le nouveau-né ? C'est un cousin germain de Peter. Et un petit-cousin de Mona. Ben si, c'est logique. Puisque Mémédith et FeuFidel sont frère et sœur et que Peter est le fils de Marla, la fille aînée de Fidel. C'est pourtant pas si compliqué !

– Pour les naissances, c'est tout ce qui compte !
– Oui.

Ils se turent, laissant un silence pesant s'installer.

– Je crois que vous étiez les derniers invités attendus, déclara enfin Peter.

Mona acquiesça et suivit Peter à travers la petite maison. Il la fit passer par un couloir que Waha avait emprunté au semi-pas de course une minute plus tôt. Elle traversa une petite véranda donnant sur le jardin. Le chapiteau installé était sûrement la cause du sortilège de désillusion que Waha et elle avaient aperçu un peu plus tôt.
Je dis « chapiteau » parce que ça a de la gueule. Mais en vrai, ça ressemble davantage à une grande tente canadienne.

– Je vais rejoindre Sirius, souffla Peter avant de s'éloigner rapidement de sa cousine.