19.2 Mika

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Au moment où il ressortait du bureau des quêtes, Mika reçut un message de Ian.

« Quatrième potentiel, on a rdv chez lui, étage deux, troisième porte, celle avec des vagues. On se rejoint là-bas ? »

Il répondit par l'affirmative, mais comme il savait qu'il y serait avant Ian et Fabio, il fit un détour pour aller enfiler son armure, casque compris. C'était d'un ridicule, il fallait qu'il se renseigne pour savoir s'il pouvait faire changer le désign sans modifier ses propriétés. Cette armure était géniale, mais il n'était pas sûr que de cogner tous les hauts de portes avec ses cornes en valait la chandelle. En plus, ce n'était pas l'idéal pour recruter quelqu'un... ça ne faisait pas sérieux, pour un Carlier, de jouer les barbares.

Pensif, il reprit l'ascenseur et appuya sur le bouton du deuxième étage.

Un quatrième qui s'annonçait spontanément pour faire partie de leur équipe, c'était presque trop beau. Peu importait le type, peu importait sa spécialité, ils avaient besoin de quelqu'un, même si c'était seulement pour leur tenir compagnie, tant que ça contentait Davan. Toute cette histoire avec les MnMolochs rongeait sa curiosité, il avait envie d'y prendre part !

Les portes s'ouvrirent sur un étrange spectacle. Huit Carliers et un Lyxir l'attendaient. Quatre des Carliers avaient les mains tendues dans sa direction d'un air concentré. Le Lyxir était entre eux. Les quatre autres en arrière gardaient leurs armes à la main, le regardant avec un sourire mauvais. Pourtant, aucun d'entre eux ne semblait vouloir bouger. Mika souleva un peu son casque et comprit qu'il n'était pas censé les voir. Ils étaient tous cachés derrière une illusion. Le sourire aux lèvres, il remit son casque et jeta un coup d'œil au nouveau message de Ian :

— N'y allez pas, le nom utilisé ne l'est plus depuis quelques jours, c'est un fake.

— Ce n'est pas un fake, répondit Mika. C'est un piège.

Quand il releva les yeux, il vit que les Carliers n'étaient plus aussi détendus. Lui, il recula dans l'ascenseur.

— Vous avez l'air ridicule, remarqua-t-il.

Et finalement, c'est lui qui eut l'air ridicule lorsqu'en reculant, il se heurta à aux portes fermées. Il se retourna et vit que la cabine de l'ascenseur était hors d'atteinte, bloquée par un mur. Mais bon... ça, il commençait à en avoir l'habitude.

« Tu es où ? demandait Ian. »

« En plein dedans, répondit-il alors qu'il faisait apparaitre une masse. »

Il la souleva, frappa de toutes ses forces et le mur se fissura, mais contre toute attente, une gerbe d'eau lui jaillit au visage. Le choc de l'eau froide lui fit perdre son arme. Il recula, surpris et chercha à comprendre ce qu'il se passait. Ça ne pouvait plus être une illusion, le casque le protégeait. Il se retourna vers les Carliers, mais il ne pouvait plus les voir. Peut-être avait-il été un peu trop détendu en voyant qu'il était attendu, parce qu'ils étaient passés au niveau supérieur.

L'eau s'accumulait sur le sol et le débit était si fort que déjà, Mika en avait jusqu'aux chevilles. Il se précipita vers les portes du couloir, les essaya toutes, mais à chaque fois, la poignée lui restait entre les mains et la porte disparaissait comme si elle n'avait été qu'une illusion. Déstabilisé, il donna un coup de poing là où avait disparu la dernière. La fissure qui se forma le fit reculer. D'accord, d'accord, ne pas s'énerver. Alors quoi ?

— On te voit, écrivait Ian. Ces abrutis ont payé un Lyxir.

— Il y en a qui ont du fric à perdre, répondit Mika en regardant l'eau monter, inquiet.

CALMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant