Adélie 4.2

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Adélie s'éveilla en entendant des coups frappés à sa porte. Elle ne se sentait pas très bien, réveillée trop tôt. Elle prit un peu de temps pour réussir à ouvrir les yeux et consulta l'horloge au mur, dont elle n'apercevait que les aiguilles phosphorescentes. Il n'était même pas encore sept heures. Sans quitter son lit, elle chercha à tâtons son téléphone sous son oreiller et appuya sur un bouton.

— C'est pourquoi ? demanda-t-elle d'une voix fatiguée.

— C'est moi, Jack, répondit le haut-parleur de la télécommande. J'ai une bonne nouvelle.

Elle appuya sur un autre bouton et la porte se déverrouilla. Jack entra, et habitué, referma derrière lui avant de se diriger directement vers le lit. Il laissa ses bottes et son chapeau en bas, monta les barreaux jusqu'à la mezzanine et se glissa sous les draps pour venir étreindre Adélie. Ses vêtements froids contre sa peau brûlante achevèrent de la réveiller. Ce n'était pas désagréable, elle avait passé la nuit à se tourner et retourner dans ses draps, elle avait eu chaud, froid, elle s'était sentie malade... et ça, c'était quand elle avait réussi à dormir, parce que de toute la nuit, elle n'avait pas dû glaner plus de quelques heures.

— Oui, oui, je sais, tu m'as largué hier, murmura Jack en enfouissant son visage glabre dans son cou. Mais il fallait absolument que je te dise quelque chose.

Il la surplomba et la dévora de baisers. Elle le retint par le menton avant de chercher ses lèvres. Elle les embrassa brièvement puis l'observa. Dans la pâle lueur de la pièce, elle le voyait sourire. C'était un sourire fier qui illuminait ses yeux gris.

— Dis-moi, souffla-t-elle. Si c'est une bonne nouvelle, je ne te punirai pas de m'avoir privé de quelques minutes de sommeil.

— J'ai fait inscrire Victoria sur la liste des candidats du dernier groupe...

Adélie ouvrit de grands yeux.

— Quoi ?

— Oui, rit-il. Ça m'a couté bonbon, mais c'est fait. Et tu verras quand tu sortiras, tout le monde est au courant, tout le monde en parle. Victoria la garce laisse tomber son clan pour aller jouer les traitresses...

— Elle va se désister, remarqua Adélie.

— Tu as pu te désister, toi ?

Il la dévisagea avec une moue ironique.

— Impossible. J'ai bien fait mon coup. Si elle se désiste maintenant, elle va perdre toute crédibilité. Il ne lui reste plus qu'à croiser les doigts pour que d'autres se présentent et qu'elle ne soit pas choisie. Et elle sera choisie. Une chef de clan comme Victoria que se présente pour aider les Artiseurs, les gens vont adorer. En plus, ça veut dire qu'elle va se barrer. Et ça, ça intéresse pas mal de monde.

Adélie se mit à rire. Un rire un peu crispé tout de même parce qu'elle avait l'impression qu'il parlait aussi un peu d'elle. Je vais me barrer, et visiblement, ça intéresse pas mal de monde...

— Mais comment t'as fait ça ?

— Ah ça... j'ai graissé quelques pattes. Et puis... j'ai des amis, moi.

Elle lui chatouilla les côtes. Il attrapa ses mains pour les maintenir au-dessus de sa tête et se pencha sur son cou.

— D'accord, dans ce cas, pourquoi ?

— Je t'avais dit que je ferais quelque chose, répondit-il avec tendresse. Je ne laisserais jamais tomber une fille aussi adorable que ma Délie adorée.

Trop mignon. Elle lui sourit et l'invita dans ses bras d'un baiser, cherchant les boutons de sa veste redingote pour la lui ôter.

— On dirait que ça te fait plaisir, susurra-t-il en déposant plein de petits baisers sur sa gorge.

— Milles merci, Jack. Je te promets qu'un jour je te revaudrai ça.

— Sois prudente, là où tu vas, c'est tout ce que je te demande.

— On verra bien.

Il lui offrit le plus long et le plus doux des baisers, elle l'accepta avec une pointe de regret. Elle avait encore moins envie de s'en aller maintenant. Mais elle n'était pas idiote. Où serait-il dans quelques années quand elle reviendrait ? Que ferait-il ? La même chose à une autre nana, à n'en pas douter. Et peut-être même que ce serait une humaine, qu'il aurait quitté le C.A.L.M.. Mais peu importait tout ça, le présent seul comptait et c'était agréable quand même, doux et chaud, comme ses mains sur elle qui peu à peu se réchauffaient et lui transmettaient toute la passion qui l'animait. 

CALMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant