CALM

28.7

La lumière pénétrait déjà bien dans les gorges quand Ian apparut devant l'entrée du sanctuaire du MJ. Le cœur battant, il passa un petit coup de fil et bientôt Keii apparut à côté de lui. La mage, désorientée, jeta un coup d'œil autour d'elle puis posa un bref regard sur Ian.

— Déjà ? fit-elle surprise. Je les attendais plus tard.

L'assassin hocha la tête.

— Moi aussi. Ça va être chaud.

— Tiens... fit Keii en remettant ses dreads en place sous ses lunettes. Je remarque qu'on n'a jamais pris le temps de faire connaissance, toi et moi. On est rarement seuls tous les deux.

Ian sourit.

— Et tu trouves que c'est le bon moment ?

— C'est vrai... ce serait mieux avec un truc à boire. Je commence à être rôdée, tu veux quoi ?

Il secoua la tête.

— Je suis un poil stressé, là... je préfère ne rien avaler, admit-il.

— T'inquiète, je suis là, plaisanta-t-elle.

— Oui, j'avais compris...

Des bruits de pas retentirent dans le canyon. Keii se raidit.

— Ian... dit-elle à voix basse.

Il hocha la tête.

— Bon courage, conclut-elle.

Keii baissa ses lunettes, puis se déplaça sur la gauche et entra dans une illusion à l'intérieur de la paroi de pierre. L'instant d'après, elle avait complètement disparu.

Ian poussa un petit soupir tandis que deux hommes approchaient. L'un d'eux était George qui avait toujours sa dégaine d'universitaire. Le second, c'était Fabio.

— Où sont les autres, fronça George.

— Et bien... il ne reste que moi, répondit Ian. L'un d'eux est mort, un autre est prisonnier, une autre prépare une guerre, et la dernière préfèrerait se couper un bras plutôt que de te revoir.

— Je vois. Laisse-nous entrer, ordonna-t-il. Nous ne sommes pas là pour détruire quoi que ce soit, mais pour discuter.

Fabio fit basculer son arme et la pointa sur Ian. Ce dernier poussa un soupir, mais ne bougea pas.

— Nous ne sommes pas là pour nous battre, insista George. Tu sais comme moi qu'il faut arranger les choses, que la situation dans laquelle nous nous sommes engagés doit se désamorcer pour le bien de tous. Des joueurs du CALM comme de nous, les humains.

Ian hocha la tête.

— D'accord, mais pas Fabio. Toi et moi, seulement.

— Pour que tu me tues à peine entrés ? s'insurgea George.

— Si Fabio t'avait correctement briffé, tu saurais que nous n'avons pas le droit de tuer les humains.

— C'est vrai ? fit George surpris.

Fabio se contenta de hocher la tête.

— Bien... Alors, reste là et attends-moi.

George se dirigea vers l'entrée de la grotte et Ian le suivit, nerveux.