12.2 Osa

16 6 2
                                    


— Ça va ?

Ian était assis sur l'un des sièges de l'entrée.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Osa d'un ton sec.

— Je t'attendais, dit-il.

— Fouineur.

— Non, je m'inquiétais. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui t'arrive, mais j'ai bien vu que ça n'allait pas quand tu as reconnu ce type. Alors... j'ai préféré attendre. Mika voulait rester aussi, mais bon... Il a ses propres ennuis à régler.

Osa hocha la tête. C'était presque adorable, sauf que c'était Ian le fouineur. Pourtant elle fondit en larme. Ian s'approcha d'elle et la serra dans ses bras pour la bercer doucement, sans rien demander, sans faire de sarcasme. Osa pleura un long moment oubliant totalement où elle était et avec qui, et quand elle se redressa, elle eut la surprise de se rendre compte que Ian pleurait aussi.

— Pourquoi tu pleures, idiot, qu'est-ce qui t'arrive ? souffla-t-elle en essuyant ses yeux.

— Je n'y peux rien, dit-il gêné. Ça me rend triste de te voir aussi malheureuse.

— Tu es vraiment un idiot, Ian.

— Je peux faire quelque chose pour t'aider ?

Elle hocha la tête.

— Je ferai mon possible, dit-il surpris qu'elle acquiesce.

— Mais ce serait mieux qu'on le fasse en équipe. J'ai besoin d'aller à l'Usine.

— À l'Usine, répéta-t-il perplexe. Chez les Artiseurs ? Bien. Tu veux y aller maintenant ?

— À la prochaine nuit, dit-elle. Maintenant, c'est trop tard.

Il hocha la tête.

— Par contre, tu veux bien qu'on aille chercher les garçons ? J'aimerais leur parler de vive voix, et le plus vite possible.

— Ils sont chez toi, sourit Ian. Si tu étais rentrée, c'est eux qui t'auraient trouvé.

— Je croyais que Mika était rentré chez lui !

— Et bien, il ne voulait pas, alors Fab l'a invité chez toi, il a dit que ça ne te gênerait pas.

— Vous savez bien que non, vous avez vos affaires dans ma chambre.

— Voilà, approuva Ian.

Elle secoua la tête. Ces idiots lui faisaient chaud au cœur. En fait, elle se rendait compte que pour la première fois depuis longtemps, elle ne se sentait plus seule. Mais elle avait des choses à faire, des choses qui nécessitaient qu'elle se bouge, qu'elle arrête de faire profil bas et qu'elle arrive au bout de ses objectifs

Mika et Fabio dormaient. Mika était allongé sur son lit, Fabio avachi dans le fauteuil dans lequel elle avait l'habitude de s'installer pour coudre.

— Ils sont attendrissants, souffla-t-elle.

— On les réveille ?

— Laisse tomber. Viens, on va se reposer, nous aussi. On en parlera à la tombée de la nuit.

Elle retira sa robe et s'allongea près de Mika. Ian hésita, puis finalement s'assit par terre, appuyé contre un mur.

— Il y a de la place, murmura Osa.

— T'inquiète.

La jeune fille ferma les yeux. Elle pouvait entendre leur souffle à tous les trois, calmes. Avec cette nouvelle compétence, elle les différenciait mieux les uns des autres, elle les situait, elle avait même l'impression de savoir comment ils allaient. Ils étaient paisibles, ils dormaient. Cela l'apaisa, et peu à peu, elle s'endormit aussi.

CALMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant