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Fabio était dans le bus et il écoutait tranquillement la discussion entre Ian et Keii, adossé tout au fond, bras croisés. Un soldat monta et se rapprocha de lui. Il lui tendit un dossier, mais Fabio le repoussa.

— Pas la peine, dit-il. On rentre à la base, on a tout ce qu'il faut pour en finir.

Le soldat hocha la tête et plutôt que de descendre à la tour de verre, ils s'arrêtèrent devant les grands murs blancs de l'OGRS. Son arrivée provoqua l'afflux de militaires armés. Tout le monde ne savait pas qui il était, mais ni lui ni son contact ne s'arrêtèrent pour donner des explications et ils se dirigèrent directement vers les bâtiments. On l'emmena jusqu'à une grande salle. Les néons s'illuminèrent. Bientôt, plusieurs personnes entrèrent. Parmi eux, la plupart des hauts gradés de la base, mais aussi des experts, des personnalités importantes pour la ville. Toutes s'installèrent autour d'une grande table en arc de cercle. Fabio resta au centre, décontracté malgré son accoutrement étrange au milieu des tenues strictes de son auditoire.

— La mission est terminée, annonça-t-il. J'ai retrouvé toutes les personnes que vous m'aviez demandé de retrouver, et j'ai tous les détails concernant l'organisation qui les a recrutés.

Puis avec un petit sourire, il ajouta.

— Vous avez des questions ?

Un homme avec une tâche de vin sur le visage leva la main.

— Combien sont-ils ?

— Plus de cinq-cents personnes, répondit Fabio sans hésitation.

— Où sont-ils actuellement ? 

— Leur lieu de villégiature est inaccessible, protégé par la brume. Mais ça ne va pas durer. Ils vont bientôt en sortir, ils ne peuvent pas rester enfermés indéfiniment.

— Si le lieu est inaccessible, comment sont-ils entrés ? 

— Avec de la magie, répondit Fabio.

Son affirmation provoqua des rires, mais aussi de la colère. Toutes ces manifestations d'émotions cessèrent immédiatement lorsqu'il leva la main. Posée sur sa paume, une petite flamme tremblotante brulait en silence. Il la fit courir entre ses doigts et l'écrasa dans son poing.

— Ce genre de magie là, ce n'est pas ma spécialité, mais j'ai fait un effort pour vous apporter des preuves. Il va falloir vous y faire, ils sont bien surhumains.

— Quelle est ta spécialité ? demanda un des hauts gradés.

— Je suis devenu un de vos meilleurs snipeurs, dit-il avec un sourire sans modestie. Et je mets n'importe quel soldat de la base au défi de me battre à la course. Mes sens se sont améliorés. Ce genre de pouvoirs, ils sont nombreux à le posséder. Ils ont des spécialités.

— Comment faire pour obtenir ce genre d'aide ? demanda George fasciné.

— Il n'y a pas trente-six solutions, il faut prêter allégeance à la divinité qu'ils vénèrent, accepter ses règles. Elles sont simples.

Il montra la lanière de cuir dans ses cheveux.

— Un objet de pouvoir.

Il montra la fleur de lys dans son dos sur sa veste de cuir.

— un signe de ralliement. Et de petites broutilles, comme un nouveau nom. C'est peu cher payer pour obtenir des forces incroyables et... l'immortalité. Parce que oui, sous certaines conditions, ils sont immortels. Et je n'en ai pas eu de preuve vraiment évidente parce que ça ne fait pas assez longtemps que je les côtoie, mais ils ne vieillissent plus.

— Comment les combattre alors ?

— J'ai un plan, dit-il. Du moins une partie de plan. Ils ont quelqu'un de spécial, ils l'appellent l'élu. Si on le leur prend, ils perdront tout espoir, parce que ce type représente leur survie, à leurs yeux. Je sais aussi que nous ne pouvons pas les affronter actuellement, parce qu'ils sont immensément forts. Mais je sais où vit leur Dieu. Et vous le savez aussi, ajouta-t-il en regardant George.

Ce dernier hocha la tête et lui sourit.

— Je me disais bien que je vous avais déjà vu quelque part, dit-il avec un sourire. 

CALMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant