CALM

28.15

Keii regardait Fabio et Alea s'étreindre comme s'ils s'étaient perdus depuis des années.

— Tu m'as fait la peur de ma vie, murmura Alea d'un air profondément soulagé. Quand je t'ai vu entrer à l'OGRS, quand je t'ai entendu leur parler, j'ai cru que je t'avais perdu pour de bon.

Fabio ébouriffa les cheveux de son frère, amusé.

— C'est pas vrai... tu avais continué de me coller aux basques ? Ça t'apprendra. Il faut que tu arrêtes de me surveiller !

— C'est bon, je te laisse tranquille. Je passe le relai, ajouta-t-il en regardant Keii qui jouait avec ses lunettes d'un air blasé.

— Je ne surveille rien du tout, affirma-t-elle avec aplomb.

— Ça m'étonne que tu ne sois pas parti sur les terres barbares avec les MnMolochs, remarqua Aléa.

— Je pense que je vais le faire, répondit-elle avec un petit sourire. Tout dépend de...

— Les MnMolochs, répéta Fabio. Des barbares. C'est fou ce que ça me tente.

Keii haussa les épaules.

— Tu as dit que tu ne me laisserais pas tomber, fit-elle remarquer mine de rien.

— Je ne te laisserai pas tomber, répondit-il amusé.

Il prit sa main et mêla ses doigts aux siens.

— On ira, dit-il. Mais d'abord, on retrouve Mika.

Elle acquiesça.

— Et toi, tu vas faire quoi ? demanda-t-il pour son frère.

— J'ai fini de jouer, répondit Aléa. Je vais m'installer avec ma famille sur les terres Artiseur. On bougera s'ils sont trop bruyants, mais j'aime ma maison, et je n'ai pas envie d'en changer pour le moment.

— Alors on viendra te saluer avant de partir.

— Tu as bien intérêt.