Avant ou maintenant ? (Tome 3)

1.3

- Vous étiez au courant qu'elle pourrait perdre la mémoire ? Je lui demande.

- Il y a une chance sur deux à chaque réveil. Je suis désolé, Cameron. Mais le plus important, c'est qu'elle s'en est sorti.

- Oui, je souris légèrement.

- À présent, cela ne va pas être facile comme vous avez pu le constater. Pour elle, comme pour vous. Prenez encore plus soin d'elle. Raconter lui sa vie, tous les détails que vous savez. Vous êtes le seul qui était le plus proche d'elle, avec son frère, bien-sûr. Veillez sur elle, Cameron. C'est important. Angela est encore plus en danger. Sa santé a été fragiliser avec ce qui s'est passé, dit-il.

Va-t-elle détester son frère autant qu'elle me déteste moi ? J'en ai conscience de tout cela. Et je compte m'occuper d'elle comme si c'est ma fille. Je vais devoir jouer le papa poule pour qu'elle soit en sécurité et ce, en permanence.

- Je comprends tout à fait, monsieur, je dis. Ne vous inquiétez pas. Je prends soin d'elle depuis bien longtemps déjà.

- Parfait, il sourit. Dans quelques jours, allez dans des endroits où vous êtes allés ensemble. Montrez-lui des photos, des vidéos. Tout ce que vous avez. Il y a des chances qu'elle se rappelle de plusieurs choses. Elle ne reprend pas le travail avant plusieurs jours, par contre. Je vous donne aussi, la responsabilité de lui dire qu'elle une maladie, son lupus.

Cela fait beaucoup de choses...

- Oui, monsieur.

Je garde espoir qu'elle se remémore des souvenirs. Sur le bureau, il y a un dossier qui est posé juste en face de nous deux. Ce doit être celle d'Angela. Le docteur Lafranque en tire une feuille.

- Pourriez-vous signer ceci, s'il vous plaît ? C'est une autorisation pour qu'Angela sorte, s'ajoute-t-il de dire.

- Pas de problème, je dis en la signant.

- Merci, Cameron. Et bonne chance. S'il y a un souci, appelez-moi.

On se serre la main.

- Merci, docteur, je dis.

Il me raccompagne jusqu'à la porte. Ce docteur est formidable. Je retourne dans la chambre d'Angela. Elle est en train de fermer la fermeture éclair de sa robe sur le côté. Elle porte exactement la même robe que le jour de l'accident. J'adore celle-ci, elle est beige, simple avec un décolleté en V. Elle fait ressortir ses courbes magnifiques. Angela remarque ma présence.

- Arrête de me mater, dit-elle.

- J'ai le droit de mater ma copine, je rétorque en m'appuyant contre le mur.

- Je ne suis plus ta copine, Cameron. Je l'étais, c'est tout, elle dit sèchement.

Le morceau de mon cœur qui s'est recollé, se rebrise. Ça, c'est fait. Je me tais car sinon, je pourrais m'énerver contre elle, sérieusement. Et je n'ai pas envie de ça maintenant. Angela enfile ses talons et dit :

- Ce n'est pas possible. Je ne vais pas marcher avec ça.

- Je vais te porter. C'est pas un souci, je dis en me redressant.

- Mmh non. En fait, je vais les mettre.

Angela les renfile. Je n'ai pas pensé à apporter une autre tenue plus décontractée le jour de sa sortie. Franchement, je n'y croyais plus ces derniers temps. Elle saisit son téléphone qu'elle enfouit dans sa pochette.

- C'est bon ? Je demande.

Elle passe devant mon nez sans me répondre. Super. Je jette un dernier coup d'œil dans la chambre, pour voir qu'elle n'a rien oublié. Visiblement, elle a oublié son perfecto noir sur la chaise. Je le prends et l'emmène avec moi. Je rattrape Angela dans les couloirs. Si elle croit partir seule, c'est mal barré.

- Tu as oublié ça, je lui tends sa veste.

- J'en veux pas, la repousse-t-elle.