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Ce que je n'aime pas, c'est que Cameron m'a versé de l'argent. Il faudra que je le rembourse. Je sors du centre commercial. J'aperçois Cameron qui m'attend dans sa voiture juste devant. Ouf, il n'est pas trop loin. Je pourrais me perdre en cherchant sa voiture sur le parking. Je monte dans celle-là. Je balance mes sacs d'achats sur la banquette arrière. Un soupire s'échappe de ma bouche. Je sens qu'il me dévisage en ricanant.

- Laisse-moi deviner... Première journée épuisante ?

- Oui, je réponds, lessivée. Avant que j'oublie, je te rembourserai pour les achats d'aujourd'hui.

- Pas besoin, dit-il.

Je lève les yeux au ciel. J'ai comme l'impression qu'il est autant têtu que moi. Il démarre et me demande :

- Les filles ont été gentilles avec toi ?

- Plus sympa que le travail, je marmonne.

- Oh, murmure-t-il.

J'ai peur de le décevoir en lui disant ce que je veux vraiment.

- Tu n'aimes pas ton travail ? Il me demande en jetant un regard sur moi.

- Pas vraiment, je réponds.

- Tu sais, je peux te dégoter n'importe quel autre boulot, Angela.

- Cameron, je veux retourner à l'école.

Comme je m'y attendais, il éclate de rire. Il ne me croit pas ?

- C'est vrai, je lui dis. Je veux aller à l'université !

- Ça a toujours été ton rêve mais une fois entrée dans la mode, tu n'y as plus pensé. Que veux-tu faire à la fac ?

- Une licence de lettres, je réponds.

Cameron, les yeux rivés sur la route, hoche la tête.

- J'avoue que je t'y verrais bien. Cette licence me paraît bien comme tu aimes lire et écrire. Il y a une université pas loin de chez nous. Je pourrais appeler demain et demander de t'inscrire pour bientôt, dit-il.

Oui, seigneur ! Je ne demande que ça. Et ça y est, je m'y vois déjà. Assise sur les marches de la fac, en train d'écrire sur un petit carnet, admirant les vieux bâtiments et les étudiants sur l'herbe. Mon Dieu. J'ai tellement hâte. Je redescends sur terre et lui demande :

- Sérieux ?

- Oui, sourit-il. Je ferai tout pour toi, Angela. Et comme je suis connu, ça aide.

Ah ouais... Donc je vais intégrer une université pas pour mes compétences mais par lui ? C'est ridicule. Mais je me sens capable d'affronter la fac. Il est temps de montrer ce que je vaux vraiment. Et s'il ferait tout pour moi, pourra-t-il déchirer les papiers du mariage ? Je suis surprise qu'il est d'accord pour la fac. J'aurais pensé qu'il m'aurait incité à trouver un autre travail. Ma foi, j'ai trouvé une manière de quitter son appartement. Je sens que la vie en communauté sur le campus me plaira plus que celle avec un inconnu. Je regarde Cameron. De profil, il est superbe. Ma tête se met à tourner, d'un coup. Une image apparaît dans ma tête. Cameron est en train de conduire. Le volant me dit que la voiture est ancienne. Il le tient d'une main. Ses yeux sont rivés sur la route et son autre main, je l'attrape en l'embrassant. Je cligne des yeux et cette image disparaît. Qu-est-ce que c'était ?

Cameron

Angela ? À la fac ? Non. L'université = fraternités = soirées = garçons = baiser. Non. Je ne veux pas qu'Angela aille là-bas. Je ne la vois pas une seconde avec un autre mec que moi. Je sais ce qu'elle s'imagine... Elle pense qu'elle va aller à la fac, trouver une résidence et me quitter. Mais non. Je refuse ! C'est ma femme donc elle vit avec moi, point. C'est marqué noir sur blanc. Sur ce, nous rentrons chez nous en silence. Une fois arrivé, Angela se précipite dans sa chambre. Je la suis.

- Tu me montres tes achats alors ? Je lui demande.

- Mmh... Si tu veux, elle murmure.

Angela trie ses achats des sacs. Il y a plus de livres que d'habits sur le lit. Elle a choisi une jupe en jean bleu foncé, deux crop-top et une paire de NMD blanches. Ses livres sont par rapport à la fac, à sa future licence et un roman d'amour. J'en ouvre un par rapport à l'université. Il faut que je sache si j'ai raison à propos de ce que j'ai dit. Je lui fais un sous-entendu :

Avant ou maintenant ? (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant