Avant ou maintenant ? (Tome 3)

6.2

Cameron me sert fort contre lui. Il passe sa main dans mes cheveux humides.

- Je suis là, Angel, il murmure.

Nous restons dans les bras l'un de l'autre durant de longues secondes. Quand il se retire, je le resserre encore.

- Je ne suis jamais très loin, Angel.

- Reste avec moi, je lui chuchote.

Cameron hésite ou réfléchit. Il finit par répondre :

- D'accord.

On s'écarte. Mon protecteur vient sous le drap et se colle derrière mon dos. C'est là que je me sens bien et en sécurité, dans ses bras. Cette sensation, je l'ai déjà ressentie. Je la connais bien.

- N'aie pas peur, ma puce. Je suis là, chuchote-t-il en embrassant ma tempe.

Quelques heures plus tard, je suis réveillée par la lumière qui pénètre la pièce. Et par une bosse derrière mes fesses. Qu'est-ce que c'est ? Je tente de bouger mais des bras m'y en empêchent. Je me tourne légèrement et remarque que mon colocataire est derrière moi ! Cameron Dallas est dans mon lit ! On a dormi ensemble et il bande ! Oui, il a une érection quotidienne, Angela. C'est sûr qu'il ne bande pas pour moi. Je ne suis pas sexy, ni jolie, je suis rien. Et personne. Pourquoi est-il là, au fait ? Ah oui ! Le cauchemar. Oh mon dieu... C'était affreux. Et je déteste que Cameron m'ait vu dans cet état. Je reconnais que j'avais besoin de quelqu'un et il était là. L'homme à mes côtés dort encore. Je décide de me lever sans faire de bruit pour ne pas le réveiller et aller dans la cuisine après avoir enfilé un peignoir. Aujourd'hui, c'est moi qui prépare le petit-déjeuner. Dans la cuisine, je sors tous les ustensiles dont j'ai besoin. J'ai mis du temps à savoir où ils sont rangés mais j'ai trouvé. Je me rappelle de la recette des pancakes. Voyons, c'est le sang des Américains. Ça ne se perd pas les recettes de cuisine. Pendant qu'ils cuisent, j'allume un peu de musique à volume bas. J'aime la musique le matin, ça me réveille. Je repense à Cameron cette nuit... « N'aie pas peur ma puce, je suis là ». Doux Jésus... Je réussis à faire sauter un pancake de la poêle quand Cameron pénètre dans la cuisine. Je sursaute.

- Waouh ! Une vraie pro, sourit-il.

Il vient déposer ses lèvres sur ma joue. Je frissonne et rougis discrètement. Mais pourquoi dont ? Ce n'est qu'une bise. Un simple contact suffit pour qu'il procure une décharge électrique dans tout mon corps.

- Angela, j'apprécie l'initiative que tu prends mais c'est moi qui suis chargé de ton programme alimentaire. Donc c'est moi qui dois tout préparer, dit-il en se rapprochant de moi.

Je lâche la poêle sur le feu.

- Dans ce cas, vas-y. Continues à ma place, je souris.

- Tu as commencé alors tu termines, me dit-il en mettant la table.

Je retourne le bout de crêpe.

- Mmh... Avoue, tu aimes bien quand je cuisine ? Je lui demande.

- Ce n'est pas faux. Ça change.

- Voilà, c'est ce qu'on devrait faire ! Je m'exclame. Un soir, c'est toi. L'autre, c'est moi.

- Non, Angela.

- Pourquoi ? Je demande, déçue.

- Car tu vas retourner à l'école et tu vas rentrer tard. Tu crois qu'en rentrant tu vas t'amuser à cuisiner ? Non, tu vas étudier. Donc c'est non. Tu vas déjà être assez fatiguée comme ça. Tu pourras le faire durant les jours où tu n'as pas cours, dit-il.