Avant ou maintenant ? (Tome 3)

23.2

Paris est toujours si magnifique. Je suis heureux de revenir ici aux côtés d'Angela. Cela fait plusieurs heures que nous sommes en ville. J'ai ordonné à David de passer en voiture devant chaque endroit qu'elle fréquentait : l'agence de Bryant, l'appartement de Colton, le bistrot dont Alissa et elle allaient tous les midis. Bonne nouvelle, elle se souvient de chacun. Nous arrivons pile à temps pour inaugurer le premier flagship parisien de la marque. Sauf que, juste avant de descendre de la voiture, je reçois un mail. C'est un mail de Pull & Bear. Ils me demandent de... Quoi ?! Ils me demandent tout juste de venir ambassadeur permanent de la marque ?! C'est une grosse blague ? Je savais qu'il y avait un plan derrière ça...

- Pourquoi on ne descend pas, Cameron ?

Les fans qui crient et l'inquiétude d'Angela me montent à la tête. Et merde, je n'ai pas le choix de faire ça.

- Redémarre, David. Dépose-nous dans un coin tranquille.

- Bien, monsieur Dallas.

Il exécute mes ordres sans poser de questions. Ma brune à côté de moi semble choquée.

- Quoi ?! Mais qu'est-ce qui te prends, Cameron ?

Ses yeux écarquillés m'effraient.

- On en parle après.

- Non, maintenant ! Crie-t-elle.

- Hé, tu vas te calmer, chérie. Je ne veux pas qu'on parle de ça ici.

Mon ton la fait taire. Ouf. Nous roulons dans un silence profond jusqu'à arriver dans une petite rue qui mène à une grande place. David nous ouvre les portières respectueusement. Angela s'appuie contre la sienne en attendant mes explications, les bras croisés.

- Bouge pas, je reviens.

Je sors mon téléphone et m'éloigne.

- Je ne vois pas où je pourrais aller, elle marmonne.

En quelques minutes, j'appelle le directeur de Pull & Bear pour mettre les choses au clair. Il n'est pas content que je ne suis pas allé inaugurer la marque. Ça encore, ça ne m'aurait pas dérangé. Mais si c'est pour ensuite qu'il me propose ce qu'ils veulent, non merci. Je la connais la technique. On t'invite, tu ramènes du monde et boum, on te nique. Dans le sens business, bien-sûr. Je reviens vers ma brune qui n'a pas bougé d'un poil.

- Angel... Je soupire. Tu m'en veux pour ça ?

- Non, secoue-t-elle la tête. C'est juste que... Elle soupire aussi. Je ne te comprends pas des fois. Tu agis bizarrement et...

Je me rapproche d'elle doucement.

- Peut-être que si tu me laissais dire les choses aussi, tu comprendrais mieux, je la coupe en souriant.

Nos corps sont à quelques centimètres.

- Donne-moi des bonnes raisons alors.

Son sourire me donne l'autorisation de me coller à elle. Elle pose ses mains sur mon torse habillé.

- Le directeur de Pull & Bear m'a envoyé un mail juste avant qu'on descende. En me proposant de devenir ambassadeur de la marque. Comme si je n'ai pas assez de business autour de moi ! Il faudrait que j'en aille un à Paris aussi ? Et puis quoi encore ! Du coup, j'ai décidé qu'on devait se tirer.

- Mais tes fans ? Elles doivent être déçues, dit-elle.

- Il y a avait d'autres Youtubeurs présents, dis-je.

Elle avance ma tête vers elle en tirant sur le col de ma veste.

- Je crois qu'elles t'attendaient toi, sourit-elle.

- Elles m'ont déjà pardonné, je ricane.

- C'est très prétentieux de votre part, monsieur Dallas.

Elle passe ses mains derrière ma nuque. Je place les miennes derrière ses cheveux courts.

- Ce n'est que la réalité, mademoiselle Smith.

À chaque fois que je prononce "mademoiselle Smith" j'ai très envie de l'appeler "madame Dallas". Bordel, ma femme me manque.

- Alors, allons les voir sur la place en s'excusant d'un problème de dernière minute ? Je lui propose.

- C'est ça le business ? Mentir pour éviter de dire la vérité ?

- Ça dépend, je rétorque. Mais il y a aussi des avantages.

Elle se marre.

- Comme quoi ?

Je me baisse et fais passer ses jambes sur mon épaule.

- Non... Repose-moi, Cameron.

- Des avantages comme toi, je lui mets une fessée.