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- On y va ? Je suis chaude pour partir ! S'exclame-t-elle.

- Je vois ça, je souris.

Avant de partir, on ferme tous les stores et portes de l'appartement. Quand Angela était dans le coma, Chris, Aaron et Taylor squattaient chez moi. Je voulais rester seul pour évacuer mais ils ont débarqué chez moi pour me changer les idées chaque minute. Je vous avoue que ça m'a finalement aidé. Sinon, j'aurais déprimé et peut-être resombré dans l'alcool. Quand elle s'est réveillée, je les ai tous gentiment viré et ils sont retournés d'où ils venaient. C'est à ce moment-là que j'ai pensé à avoir une grande maison. Ils m'ont donné envie. Je pourrais avoir un super jardin et une superbe piscine. Je le veux vraiment donc j'y songerai d'ici l'année prochaine. Nous, nos bagages et les cadeaux, descendons dans le parking souterrain.

- On prend quelle voiture ? Elle demande.

- La mienne, je réponds.

La tienne, tu n'en n'as plus besoin. Mon agent va la revendre d'ici plusieurs jours. Nous posons nos affaires dans le coffre.

- Tu l'emmènes dans l'avion ?

- Oui.

- Tu peux conduire avec elle dans la neige ?

- Ne t'inquiètes pas, je ricane. Les routes sont dégagées.

Angela fixe étrangement les quatre cadeaux de couleurs différentes.

- Et merde, marmonne-t-elle en soupirant.

- Quoi ?

- J'ai complètement oublié les cadeaux. Je ne vais pas venir les mains vides.

Pourquoi a-t-elle besoin d'acheté un ou quelques cadeaux ? C'est elle mon cadeau et je ne la partage pas.

- Crois-moi, il n'y en a pas besoin. Et ça ne sert à rien car tu es mon cadeau à chaque Noël. Ce qu'on a fait hier compte pour demain.

- Si tu le dis, elle lève les yeux au ciel.

Et je le pense. De toute façon, on n'attend pas cette date pour s'offrir des cadeaux. C'est juste pour marquer le coup quoi. Elle n'a peut-être pas d'idées non plus, je peux comprendre à cause de la perte de sa mémoire. On attache nos ceintures et je démarre. Sur la route, Angela est scotchée à son téléphone. Intrigué, je lui demande :

- Tu parles à qui ?

- À mes copines, répond-elle.

Mouais. Je laisse passer. Angela a pardonné Johan, mais pourquoi ? Tout ça car il lui a raconté des choses que moi je n'avais pas encore dites ! Quand va-t-elle dont comprendre que ce n'est pas un mec bien ? J'essaye de ne pas cogiter au fait qu'elle est en train de lui parler. Je ne veux pas penser à lui, aujourd'hui. Même plus jamais.

Trente minutes se sont écoulées, nous sommes installés en première classe. Nous n'allons pas tarder à décoller. Angela commence à paniquer sur son siège. Elle n'arrête pas de se remuer.

- Arrête de stresser, je lui murmure.

Son regard se tourne vers le mien. Je ressens la peur dans ses yeux verts perçants.

- Je n'ai jamais pris l'avion ! Elle s'exclame. Du moins, je ne m'en rappelle pas.

Je colle ma paume contre la sienne en entrelaçant nos doigts sur l'accoudoir. Elle observe ce contact.

- On ne va voler à peine qu'une heure, je la rassure.

- Je m'inquiète juste pour le décollage et l'atterrissage, dit-elle. Pourquoi ne pas avoir pris la voiture ?

- Il faut bien que tu te rappelles de l'avion, je souris.

- Seigneur, marmonne-t-elle.

Ses yeux se pose sur le hublot. Je me moque d'elle discrètement.

- Cesse de rire ! Crie-t-elle. J'aurais aimé voir ta première fois dans un avion.

- Je n'ai jamais eu peur, je rétorque. Tu sais très bien que je suis un Américain donc un fou.

Je lui ressors cette réflexion qu'elle m'a faite un jour. Qu'est-ce qu'elle peut être méchante des fois. Elle peut parler, la New-yorkaise.

- Ce ne sont que tes paroles, chéri.

Un instant plus tard, nous décollons. Angela se blottit contre moi tellement elle est terrifiée. Une fois le décollage, elle se retire de moi puis se calme. Durant ce petit vol où nous buvons du chocolat chaud, elle me raconte ses visions d'hier en détail. Ça me rappelle que je dois contacter son docteur.

Avant ou maintenant ? (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant