20.2

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Il rapproche ma tête de la sienne avec sa main.

- Je gagne toujours, dit-il en posant ses lèvres sur mon front.

- Cameron !

Je regarde autour de nous.

- Il n'y a personne, dit-il. Ce n'est qu'un...

- Baiser protecteur, je le coupe.

Duel de regard durant quelques secondes. Cameron craque.

- Cette fois-ci, t'as gagné. Ce n'est que partie remise. On va être en retard sinon.

- En retard où ?

- Tu verras.

Merde. C'est en silence que nous roulions sur la route. J'aime autant nos prises de tête que nos silences agréables. Les maisons, appartements et restaurants défilent par la vitre de la voiture. On s'éloigne du centre-ville. Les prochains panneaux indiquent la direction de l'hôpital. Je lance un regard à Cameron.

- Oh mon dieu, on va faire l'amour à l'hôpital ? Je demande, excitée.

- Certainement pas ! Tu sais bien que j'ai horreur de ça. Ça me fou les chocottes.

Les chocottes ? Monsieur est peureux ? Zut, que va-ton y faire alors ?

- C'était pourtant sur notre liste d'endroit, dis-je.

- Sérieux ? Oublie ça. J'étais endormi à ce moment-là.

C'est cela oui. J'observe le paysage.

- Alors, pourquoi on y va ?

Sa main quitte le volant et se pose sur ma cuisse.

- Ne t'inquiète pas.

Pour le coup, je m'inquiète. Plus nous approchons et plus j'angoisse. Je sais ce qu'on va faire ! Des examens pour mon lupus. Ça faisait longtemps, tiens. Une fois qu'on se gare, Cameron me dévisage.

- T'as réfléchi à pourquoi on se rend ici ?

Je croise les bras.

- Je m'attendais à mieux comme surprise.

Son rire m'ennuie. Nous sortons de la voiture. Je plaque mon dos contre la portière, toujours les bras croisés. Il contourne la voiture et me rejoint. En s'avançant vers moi, il pose ses mains sur mes hanches.

- Tu n'as pas le choix, Angel. C'est important, murmure-t-il.

- Mais je vais bien ! Je m'exclame en agitant les bras.

- Bah c'est ce qu'on va voir, me dit-il en me tendant sa main.

Je dévisage celle-là sans la prendre.

- Je ne veux pas y aller, je marmonne.

- Tu veux bien arrêter de faire ta gamine ? Me demande Cameron gentiment.

Non. Et alors ? Il aimerait tous les ans passer une après-midi à l'hôpital pour faire plein de prises de sang et avoir une perfusion plantée dans le bras ?

- Tu me ferais la même scène si c'était toi, dis-je. Quoi que, t'as l'habitude d'avoir l'aiguille d'une seringue dans le bras.

Mon sourire que je lui lance et extrêmement faux. Il se fiche de ce que je lui dis car ça le fait rire.

- Tu mérités que je te donne la fessée.

- J'ai tellement peur, je lui souris faussement encore.

- Angel... Soupire-t-il. Si tu n'avances pas, je vais te porter.

- Ok, dis-je en regardant mes ongles, l'air de m'en foutre.

Cameron grogne et s'approche brusquement de moi. Il se baisse et encercle de ses bras mes jambes. Je me défais de cette emprise.

- Ça va, ça va ! Je lui hurle. C'est bon, j'y vais avant que des paparazzis nous localisent pour nous prendre en photo et les publier dans le prochain magazine People avec écrit en gros : "Cameron Dallas, exaspéré de sa copine Angela Smith, la porte de force à l'hôpital pour l'abandonner là-bas".

Je me lance dans ma marche. Cameron explose de rire puis me rattrape.

- Tu es géniale, tu sais ça ? Me sourit-il.

- Je n'étais pas une gamine il y a deux minutes ?

- Tu es incroyablement intelligente, super mature, magnifiquement jolie, extraordinairement folle et extrêmement coquine.

Waouh. M'a-t-il fait cinq compliments en une seule phrase ?

- Suffit, je ricane.

Avant ou maintenant ? (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant