Avant ou maintenant ? (Tome 3)

3.2

Waouh. C'est ça mon rêve ? Moi dans le mode ? Ça ne me déplairait pas. Mais bon, ce n'est pas ce que je préférerais.

- Alors, je vais travailler demain ? Je lui demande.

- Tu n'es pas obligée de reprendre le travail aussi vite, me dit-il. Tu peux encore te reposer quelques jours ici.

- Cameron, je veux travailler. Je ne m'imagine pas une seconde ici, seule et à rien faire. Il faut que je reprenne une vie normale, je lui dis.

- Tu n'as pas changé sur ça, marmonne-t-il.

Cameron remue la casserole sur le feu. Elle est remplie de légumes verts et de bouts de viandes. L'odeur est super bonne. Insinue-t-il que j'ai changé ?

- Pourquoi, j'ai changé sur le reste ? Je rétorque.

Il hausse les épaules. Cela veut tout dire...

- Peut-être un petit peu.

Mais bordel, qui étais-je avant ? Cameron tend son bras pour attraper deux verres dans un placard. Quand je remarque son tatouage au poignet « Angel » les lettres sont en majuscules et foncées. Aime-t-il les anges ? Ou est-ce mon surnom donc moi ? La réponse paraît évidente dorénavant.

- Je peux te poser une énième question ?

Cameron me regarde dans les yeux.

- Vas-y, sourit-il.

J'admets qu'il a un beau sourire. C'est tout.

- C'est moi le tatouage ? Je lui demande en désignant son poignet.

- Oui c'est toi, dit-il en le fixant. Évidement.

- C'est ridicule, je ricane.

Cameron secoue la tête.

- Non, je ne trouve pas.

Il commence à mettre la table pendant que je vais aux toilettes. Ils sont intégrés à la salle d'eau. Elle est merveilleuse, au passage. Il y a une douche italienne dont j'ai hâte d'y mettre les pieds. Les vasques sont magnifiquement carrées. Je me sèche les pattes en m'arrêtant sur ma trousse de toilette. Elle est remplie de maquillage ! Apparemment, j'aimais me maquiller. Une voix me fait sursauter.

- Tu étais maquilleuse aussi, m'informe Cameron.

Il est appuyé contre l'encadrure de la porte.

- Je ne t'avais pas remarqué, je rigole.

Il s'approche de moi. Je le regarde faire mais je ne recule pas, ce qui me surprend moi-même. Cameron m'enlève les pinceaux des doigts.

- Le dîner est servi, murmure-t-il.

Il fait la même chose pour rendre les filles folles de lui ? Parce qu'avec moi, ça ne marche pas. Son regard pénétrant, sa douce voix, ses bras de vrai homme ne me rendent pas folle de lui.

- Je n'ai pas faim je t'ai dit, je marmonne en levant les yeux au ciel.

Cameron soupire.

- Ne recommence pas avec ça, dit-il.

- Avec quoi ? Je demande, perdue.

Qu'ai-je fait de mal ?

- Tu lèves les yeux au ciel. Dieu sait, et toi aussi, combien ça m'excite quand tu fais ça.

Oh mon Dieu. Cameron est un pervers sexuel. Et il va me violer ce soir, dans la nuit. J'ai très peur. Je ne suis pas en sécurité. Je ne dis rien mais j'avale difficilement ma salive.

- Maintenant, viens manger, m'ordonne-t-il.