Avant ou maintenant ? (Tome 3)

24.2

- Je ne sais pas... C'est tellement gênant, je murmure.

Il se retire doucement de moi.

- Ce n'est pas gênant mais important, Angel.

- Je suis désolée, je marmonne en baissant la tête.

Il la relève avec son index.

- C'est fait, maintenant. Il va falloir que tu retournes voir ton gynécologue.

Qu... Quoi ? Euh... Je n'ai pas bien saisi là.

- Oh non, pas ça !

- J'aurais bien aimé t'examiner mais je ne m'y connais pas trop en gynécologie.

Ça, c'est sûr. Il s'y connaît plus en connerie et coucherie.

- Mais je ne me rappelle pas de lui ! Je ne sais plus comme ça se passe...

Il pose sa main sur ma joue pour me rassurer.

- C'est rien, Angel. En plus, on va devoir changer ton stérilet, il me semble.

Et merde... J'aurais dû rien dire. Putain de merde.

- Tu ne vois pas un changement qui a pu affecter ça ? Il me demande.

- Bah non, je ne comprends pas.

- Si ça se trouve, ce n'est rien de grave. Tu sais, le corps de la femme est tellement... Compliqué.

Attention à ce que t'allais dire, Dallas. J'admets que, j'en ai marre d'en être une parfois. Je veux une bite. La même que Cameron.

- C'est à cause de la dame de la supérette à New York, je ricane.

- Quelle dame ?

Je lui raconte ce petit moment gênant dans le rayon.

- Mais non, ça n'a rien à voir, il sourit.

Il me reprend dans ses bras. Je m'y sens si bien.

- Je veux qu'on répare ma chatte, je lui murmure à l'oreille.

- On va s'en occuper puce, ok ?

Il m'embrasse soigneusement le front. Ensuite je termine de me préparer et file au boulot. Ma journée de travail passe vite. Entre trier les livres, ranger la réserve, conseiller et encaisser les clients, je suis occupée. J'ai à peine le temps de penser que Cameron m'a appelé deux fois "puce" dans la salle de bain et ça ne m'a pas dérangé. Je vais devoir redevenir un peu plus strict sur cela. Lorsque je débauche, j'aperçois Cameron parler avec ma patronne devant la libraire. C'est une addicte de la cigarette. Elle fume toutes les heures. Je sors de la boutique avec le sourire. Mon sex friend tient à la main un bouquet de roses blanches, que j'affectionne de suite. Il me le tend en m'embrassant. Je suis surprise mais je n'ai pas envie de le repousser. Quoi ? Bien-sûr que si t'as envie de le repousser ! Engueule-le. Là ? Devant ma responsable ? Je ne peux pas...

- Ça, c'est un homme bien, sourit-elle. Vous avez beaucoup de chance, Angela.

Euh, ça va ? Tu le veux ? Mais tu ne l'auras pas. Cameron n'a d'yeux que pour moi, désolée. Je lui souris faussement - sans trop que ça se voit - et lui dis au revoir. Je sens automatiquement les fleurs.

- Elles sont magnifiques, Cameron. Merci.

Je me mets sur la pointe des pieds pour lui donner un bisou sur la joue. Il pose son bras sur mes épaules et me rapproche de lui. Nous marchons tranquillement en direction de la maison.

- Ta responsable me disait que tu travailles bien, dit-il.

- Je m'investis vraiment.

- Parce que tu es dans ton monde, me sourit-il.

Et oui. Peut-être que je mourrais avec un livre à la main. Qu'est-ce que je dis moi ?

- T'es venu à pied sans te faire sucer... Enfin, suivre ?

Cameron rigole et il répond :

- Je cherchais peut-être à me faire sucer, sourit-il.

Pardon ? Sucer par une fan ?

- Oh super. Tu aurais trouvé facilement, crois-moi.

Je lui redonne le bouquet de fleurs et m'écarte de lui.

- Angel...

Je marche plus vite puis tourne dans une petite rue. Je me plaque contre le mur en brique. Putain, je déteste qu'il me dise des trucs comme ça. Une seconde plus tard, il se trouve en face de moi. Il me redonne les roses.

- Je rigolais, marmonne-t-il.

- C'est vrai que c'est marrant.

- Angel... Il soupire.

On se met au défi d'un petit duel de regard.

- Arrête avec ça aussi. Écoute, je voulais juste prendre l'air. Ça m'énerve des fois de me promener toujours en voiture. Je n'ai pas le temps d'apprécier les rues de L.A.

Mon cœur le croit. Mais ma tête veut en faire qu'à sa tête.

- Ok.

Il sourit ce qui m'énerve encore plus.

- Aller, arrête de bouder.

Il écrase ma tête contre son torse.

- Tu pourrais me remercier, j'ai acheté ton stérilet et j'ai pris rendez-vous avec ton gynécologue.

Zut, zut, zut. Mon dieu... Et dire qu'il faut payer cette merde. Ce devrait être gratuit.

- Je te rembourserai pour le stérilet, dis-je.

Il embrasse mes cheveux et dit :

- Tu n'as pas besoin. Je te veux en bonne santé. Et le bébé n'est pas prévu pour le moment.