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Cameron

- Bouge pas, je vais t'ouvrir.

Je m'exécute. Angela est outrée de ma démarche. J'ouvre la portière et lui tends ma main qu'elle saisit avec bonne grâce.

- Quel gentleman.

Je referme la porte derrière elle.

- Je le suis parfois, dis-je.

- Oh... Elle murmure.

Voudrait-elle que je le sois plus ? Je m'appuie contre la portière en lui expliquant :

- En vérité, on n'est pas romantique. Aucun de nos deux aimaient trop cela. Tu aimais plus le bad love.

Je m'approche d'elle. Angela ne recule pas. Elle se contente juste de me dévisager normalement.

- Qu'est-ce le bad love ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils.

Je ricane en baissant la tête. Elle a perdu la mémoire jusqu'où, en fait ? Jusqu'à se mettre un tampon. Merci petite voix. Une seconde... A-t-elle oublié comment faire une fellation ? Bon sang, les siennes étaient excellentes. Elle doit sûrement ne plus se rappeler de nos positions favorites. On va devoir procéder à la rééducation sexuelle, si madame le veut bien. Je relève ma tête pour lui citer la définition du bad love.

- Le bad love c'est tout l'inverse du romantique. On s'appelle petite salope, ou connard à la place de mon amour ou mon cœur.

- Oh mon dieu, c'est absurde, dit-elle, les yeux écarquillés. On s'appelait toujours comme ça ?

- Non, je ris. Pas toujours.

Angela fixe ses pieds en grimaçant. Je crois qu'elle a mal à cause de ses talons. Les filles n'assument jamais. Je comprends, elle est habituée aux baskets.

- Pourquoi je n'ai pas choisi des baskets, elle marmonne.

- Tu en veux ? Je demande. J'ai une paire de converses dans le coffre.

Ses yeux regardent le ciel. J'ai oublié qu'elle n'est jamais contente.

- Je ne vais pas porter des converses. Ça ne va pas avec ma robe.

Je me dirige vers le coffre et l'ouvre.

- Tu sais, Angela. On n'est pas au défilé de Cannes. Tout le monde se fiche de comment tu es sapée ici, crois-moi.

Je lui tends ma paire noire. Angela semble hésiter.

- Tu préfères avoir mal ou ne pas être accordée avec ta robe juste pendant quelques minutes ? Je lui demande.

J'ai l'impression que c'est une question de vie ou de mort. Elle les attrape en m'accordant un léger sourire.

- Merci.

Elles sont un peu grandes pour elle mais ce n'est pas si grave. Une fois enfilées, on marche dans les rues sombres de Los Angeles pour rejoindre le centre.

- Tu souviendras où on est garé ? Elle me demande.

Je change de pas pour être en même temps que les siens.

- T'inquiète pas, je lui fais un clin d'œil. Je sais toujours où se trouve ma titine.

- Mon dieu ! Elle s'écrie. Tu lui as donné un surnom !

Je fourre les mains dans mes poches. Elles sont gercées à cause du froid. Et j'oublie toujours de mettre de la crème. On est vraiment fou pour être dans les rues à minuit en plein mois de décembre.

- Ouais, je ris. Ma bite en a un aussi.

Entendre le rire d'Angela me console énormément.

- Et tu l'as appelé comment ?

- Petit Cameron, je réponds en la regardant pour voir sa réaction.

Elle pouffe tellement de rire qu'elle colle sa main sur sa bouche.

- Ça, ça veut dire qu'elle est vraiment petite.

Aïe, donc elle ne s'en rappelle même pas. Petit Cameron est déçu.

- Non, je me marre. J'ajoute Petit car c'est un petit bout de moi.

- Vraiment petit alors. Vu comme tu es débile, rigole-t-elle.

- Merci du compliment, je souris.

Avant ou maintenant ? (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant