L'HISTOIRE EST A CEUX QUI L'ECRIVENT (décembre 845) Hanji Zoe

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C'est devenu trop calme par ici

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C'est devenu trop calme par ici. L'aile du bataillon ne résonne plus du son des bottes pressées et des conversations des jeunes, cela me manque déjà, comme chaque année. Il faut que je fasse la conversation à quelqu'un. Quelqu'un qui aurait des choses intéressantes à me raconter.

J'ai l'impression qu'Erwin s'empêche de me dire quelque chose qui le dévore de l'intérieur depuis une semaine. A chaque fois que je viens le voir pour un truc, il me retient inutilement et s'apprête toujours à larguer le paquet avant de se raviser. Je le connais : s'il garde des infos hors de ma portée, c'est parce qu'il est persuadé que ma réaction sera disproportionnée. Je vais lui montrer qu'il se trompe et que je peux garder mon calme ! Mais ça doit être foutrement sensationnel ! Maintenant que j'y pense, il est sorti l'autre soir avec Livaï pour aller je ne sais où, ça a peut-être un lien...

Je dois trouver un moyen de le faire parler ! J'en connais un qui devrait marcher, s'il se détend assez... Je dois d'abord passer à la cambuse pour ça.

Je descends les marches en sifflotant. A cette époque de l'année, on s'habillait plus décontracté dans l'ancien QG, on pouvait se le permettre car personne de l'extérieur n'y venait jamais en cette saison. Mais ici, ça reste un bâtiment militaire et administratif fréquenté toute l'année et ça ferait mauvais genre si des gus en tenues civiles se promenaient partout. Alors on doit garder l'uniforme, c'est la règle. Je sais pas si je vais crécher ici tout l'hiver, moi...

Je passe la tête dans les cuisines mais dédaigne le garde-manger. Je me dirige plutôt vers les étagères à biscuits. J'ouvre une jarre, en prends une poignée, les mets dans un torchon, et remonte les escaliers vers le bureau d'Erwin. Ce sont pas les plus appétissants du monde mais j'entends Livaï râler assez sur son penchant pour les gâteaux pour savoir que ça lui fera plaisir. A tous les coups, il bosse dur là-haut.

Je toque contre la porte et entre presque aussitôt. Tu travailles ? Il range précipitamment un livre qu'il était en train de lire et j'ai l'impression un instant de m'être montrée un peu envahissante - ce qui est pas nouveau. Oups, je dérange ? Tu lisais quoi ? Un truc salace ? Il prend une expression indignée et répond que non. Je plaisante, major, détends-toi ! C'est juste que tu l'as caché si vite... Si tu veux pas être surpris, il faut fermer ta porte à clef, c'est plus prudent. C'est intéressant ? J'peux savoir ?

Il pèse réellement le pour et le contre. Je prends un biscuit et le croque devant lui. Je suis pas en position de faire du chantage à mon supérieur, et il n'est pas du genre à se laisser amadouer comme ça. J'étais idiote de penser que ça pouvait marcher, mais... T'es sûr que t'as pas un truc à me dire ? Je te promets de rester calme et pro, si ça te rassure !

Il se gratte le menton, passe la main sous son bureau et me montre ce qu'il était en train de lire. Tiens, ce bouquin me dit rien. Je lis le titre : "Les Murs ont des oreilles", de Bisen Flodauh. Drôle de nom... Mais attend... Ca parle des Murs ? C'est pas mon sujet favori - je m'y suis intéressée quand j'étais petite - mais je suppose que pour toi, ça doit être important. Je peux jeter un oeil ?

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 3 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant